Antall József szerk.: Orvostörténeti közlemények 82. (Budapest, 1977)
TANULMÁNYOK - Takáts László—Szemkeő Endre—Vámos László: Magyarországi tábori kórház szervezési és működési elve 1692-ben
Résumé Sur la base d'un document de 1692 qui se trouve aux Archives Primatiales d'Esztergom, les auteurs exposent les principes d'organisation et de fonctionnement d'un hôpital militaire de campagne au temps des guerres contre les Turcs. Ils encadrent leurs constatations dans le système de développement des hôpitaux ambulants européens des 15—16 e siècles. Ils font mention des hôpitaux plus anciens aussi (l'Hospital de la Reina en Espagne, celui d'Akkon en Terre Sainte, etc), mais ils constatent que la première institution qu'on peut vraiment appeler hôpital ambulant ne fut établie qu'en 1597 à Longpré-les-Amiens (Des Cilleuls, Mayonade) . Ils détectent l'influence française dans le cas de l'hôpital établi en Angleterre en 1689 (Cantley). Pour comparer, ils se sont servis aussi des précisions de 1674 de l'hôpital français en Marchienne-au-Pont (Evrard). Les auteurs estiment l'étude de Semeka aussi concernant les premiers hôpitaux ambulants en Russie. Les auteurs ne considèrent pas les hôpitaux établis en Hongrie pendant les 150 ans des guerres de répétition contre les Turcs comme de vraies institutions de campagne, puisqu'ils fonctionnaient dans les hôpitaux civils des villes à 70—100 km du front avec un personnel civil. Les premiers hôpitaux de campagne furent établis pendant les guerres de libération à partir de 1686. Les documents sont relativement nombreux sur l'hôpital établi sur l'Ile Marguerite lors du siège de Buda, malheureusement ils ne font pas connaître les principes d'organisation. On ne sait pas beaucoup sur l'hôpital ambulant établi quelques ans plus tard au Sud du pays, à Vörös-Márton. La conception d'organisation marquée par le nom de Dubourg, exposée par les auteurs, reflète les expériences des 4—5 dernières années de la guerre contre les Turcs, mais sans doute on peut constater que les principes d'organisation français exercèrent une influence sur la formation de ce règlement. Rien d'essentiel n'est encore découvert sur l'affectation, la qualification professionnelle ou même la nationalité de l'élaborateur du règlement. Ce qui est sûr,, c'est qu'il se rendait compte non seulement des caractéristiques des opérations militaires en. Hongrie, mais aussi des exigences fondamentales de l'organisation des hôpitaux. L'organisation personnelle de l'hôpital ambulant de Dubourg correspond dans le fond à l'organisation française: le chef de l'hôpital c'est le commissaire. Pour contrôler le travail des médecins et de chirurgiens et tout le fonctionnement de l'hôpital, le commissaire nommait un directeur (Director), chez les Français cette tâche était remplie par un prêtre. Ce qui est une nouveauté dans l'organisation, c'est qu'on se servait de 3 grands bateaux pour le transport et l'installation de l'hôpital. Le motif de cette organisation était le dépeuplement et la destruction des villes au long du Danube pendant les 1 50 ans de la guerre. Le Danube était toujours la ligne principale des attaques. Les auteurs constatent que c'était le premier hôpital ambulant à bord en Europe. Selon les documents d'équipement on y pouvait recevoir 3000 malades. Comme il n'y avait pas assez de place à bord pour tant de malades et blessés, on pouvait encore installer 3 baraquements en bois, 6 grandes et 4 petites tentes sur la rive. Les prescriptions d'hygiène de l'hôpital correspondent à peu près à celles que Mayonade fait connaître. Dans la zone des actions de guerre il n'y avait pas de bons puits ainsi on a ordonné que l'eau d'alimentation doit être bouillie préalablement, ce qui marque un développement en considérant la pratique suivie jusque là. D'après une mesure moins originale, mais qui était la conséquence des expériences sinistres de l'hôpital de Vörös-Márton, on a séparé les malades et les blessés. Les médecins étaient responsables de la séparation complète des malades fiévreux, diarrhéiques et dysentériques des blessés. Les mesures concernant le traitement médical, chirurgical et médicamenteux correspondent à celles de Longpré et les autres hôpitaux du 16 e siècle. Le règlement insiste que les médicaments soient acquis des lieux de confiance. La pitance se composait de 3 sortes de vivres: un demi Comis-Brot (0.65 kg) de pain, une