PALOTAY GERTRUD: OSZMÁN-TÖRÖK ELEMEK A MAGYAR HÍMZÉSBEN / Bibliotheca Humanitatis Historica - A Magyar Nemzeti Múzeum művelődéstörténeti kiadványai 6. (Budapest, 1940)

PARTIE HISTORIQUE

- 72 ­ce qui, d'ailleurs ne pourrait étre douteux — que le don du caftan était plus qu une formalité ou qu'un acte de politesse: c'était un acte symbolique. Depuis les temps pri­miíifs, la protection accordée a quelqu'un, le patronat, était symbolisée par la couver­lure, Thabillement d un vétement de dessus. notamment d'un mantcau. D'aprés une des­cription ancienne, lorsque l'ambassadeur ét­ranger est recu en audience par le vezir. ä Constantinople, a la fin de la cérémonie «des caftans sont distribués ä l'ambassa­deur et á sa suite, faits de soie et considérés comme la marque d'un grand honneur.» 27 Pour inontr er combién de fois un seul seigneur avait recu en cadeau des caftans, il suffit de ciler le journal de Mihály Apafi I. oü il est plusieurs fois question de caf­tans regus en cadeaux. 2 8 L'histoire de l ori­gine du caftan de Kecskemét, perpétuédans le procés-verbal de 1668—69 de la ville, est devenue pour ainsi dire une croyance po­pulaire, et n'en est que plus caractéristique. Selon celte note, en échange des riches ca­deaux offerts au sultan en 1596, les bourge­ois de Kecskemét ont re$u de lui un véte­ment en brocart d'or, destiné á les protéger de toute agression de la part des Turcs. «... c'est pourquoi, ä l'approche d'une ar­mée turque, le Maire vétu du manteau, se rendait á leur rencontre, et en le vovant, les Turcs descendaient de leurs chevaux, et baisaient le vétement...» relate la note. 29 En laissant de cöté l'énumération de nos nombreuses données relatives á (les do­nations de caftan, mentionnons encore la donation de quelques habits de gala. Sil n'est pas déclaré expressément quil s'agit de caftans, il parait pourtant certain que par ex. les vétements de dessus offerts en 1605 ä István Bocskay par le sultan Ahmed I er á l'occasion de sa victoire étaient des manteaux de quelque sorte. 3 0 En 1566. Ulu­man bey envoie ä Martinuzzi, entre autres objets précieux, un habit travaillé d'or (peut­élre broché ou en brocart?) et ä une occa­sion, l'ambassadeur du sultan présente á István Báthory, au nom de son maitre, des habits précieux brochés d'or. 3 1 Mais ce n'est pas seulement en Tran­sylvanie et á la cour princiére que l'habit 2 7 Decsy, Sámuel: Osmanografia. (Osmanog­raphie.) 2* éd. Vienne, 1789, II. partié, p. 186—187. 2 8 Tóth, Ernő: I. és II. Apafi Mihály naplója. (Les journaux de Mihály Apafi I. et II.) Erdélyi Múzeum, vol. 17. p. 91, 145, 220, 279. 2 9 Ilornyik, János: Kecskemét város története ok­levéltárral. (L'histoire de la Ville de Kecskemét avec recueil de charles.) Kecskemét, 1801. vol II. p. 34—35. 3 0 Karácson, Imre: \ Török-magyar oklevéltár. 1533—1789. (Recueil de chartes Lurco-hongrois. 1533—1789.) Bp. 1914, p. 184. 3 1 Bártfai Szabó, László: Gliimesi Forgách Fe­renc váradi püspök évkönyvei stb. (Les annales de ^erenc Forgách de Gliimes, évéque de Várad etc.) de gala lure joue tin rőle. II était en vogue, parait-il, en Pannonié égalcment, el mérne chez des families de l'aristocratie rappro­cliées de la cour de Vienne. «II est connn que Ferenc Batthyány el sa femme — éerit S. Takács 3 2 — étaient sur un pied amical avec plusieurs Turcs et qu'il s'étail procuré par leur entremise lout doni sa cour avait besoin. Par ex. en 1611, lispaia Menii lui en­voie des vétements dans la valeur de 300 florins.» Quelle était la forme de ce caflan turc? Les pieces originales conservées et les nom­breuses images le montrent exactement. Le caflan est un manteau long, sans plis, tini, collant jusqu'aux hanches, et de la, s'élar­gissant jusqu'aux chevilles. Ses manches n'ont pas de couture aux épaules, mais elles sont taillées d'une piece (a-la japonaise). A l'aisselle, une ouverlure est laissée dans la eoulure inférieure des manches, et on passe les bras en général par celle-ci, tandis que les manches pendent vieles de colé. Le de­vant est ouvert au milieu, et ä partir du col, sur la poitrine, il peut étre fermé par des boutons et des lacets faits de passements. Sur son portrait, István Báthory, prince de Transylvanie, est vétu d'un caftan pared, — ä ce qu'il parait, c'était son costume liabi­tuel, car nous le voyons peint ainsi comme roi de la Pologne. Que celte espéce de man­teau était dans ce temps une piece de véte­ment habituelle des Turcs, des images con­temporaines le prouvent également: Nicolai a dessiné en 1580 un capitaine de janis­saires vétu d'un manteau de ce genre. 3 3 II est curieux que l'habit de gala de couron­nement du roi Léopold I e r présente aussi une coupe parfaitement identique. 3 4 Un manteau pared a un caftan turc original se trouve au chateau de Körmend des prin­ces Balthyány-Strattmann, ou l'on conserve beaucoup de souvenirs turcs précieux. 3 5 Chez nous, on employait le caflan le plus souvent comme pardessus d'honune, — comme on le voit sur les images — au­dessus du dolman. C'est ce que nous font erőire aussi nos inventaires anciens, car quand Ton a employé le caftan dans un autre but, c'est toujours indiqué. On peut done supposer que c'est comme manteaux Művelődéstörténeti Ért. 11. sz. Bpest, 1904. p. 162. 3 2 Ibid. p. 532-533. 3 3 Le Navigalioni e Viaggi fatti nella Turchia, di Nicolo de Nicolai, Venelia, 1580. p. 83. 3 4 Catalogue de l'exposition de FHisfoire des Costumes Hongrois. Bpest, 1938. — No. 7. 3 5 Szendrei, János: Magyar hadtörténeti emlékek az ezredéves országos kiállításon. (Souvenirs (l'his­toire militaire hongroise a lexposilion nationale mil­lénaire.) Bpest, 1890.-p. 601. — Du mérne auteur: A magyar viseletek történeti fejlődése. (Evolution historique des costumes hongrois.) Bp., 1905. Dans cet ouvrage nombre d'images contemporaines rep­résenlent des homines véLus de manteaux tenant du caftan.

Next

/
Oldalképek
Tartalom