PALOTAY GERTRUD: OSZMÁN-TÖRÖK ELEMEK A MAGYAR HÍMZÉSBEN / Bibliotheca Humanitatis Historica - A Magyar Nemzeti Múzeum művelődéstörténeti kiadványai 6. (Budapest, 1940)

PARTIE HISTORIQUE

— 84 ­également parmi les vétements de femme, était une manchetle — une forme importée chez nous, évidemment, de l'Occident — et desquelles un inventaire de 1603 mentionne quatre paires ornées de broderies turques, cousues de soie, d'or et d'argent. 15 3 Sans doute, ici encore la hroderie de style turc s'est transformée i\ la suite de l'adap­tation á la forme; d une maniére regrettable, il ne subsiste de nos jours aucun souvenir de cette piece de vétement née de ce mélange des styles oriental et occidental. Nous possédons seulement une donnée témoignaut de ce qile la hroderie turque a élé aussi appliquée sur des jupes de fem­me: 1 une des demoiselles Thurzó reyoit de ses parents, lors de son mariage. «une jupe de satin, couleur de cheveux» qui est « bro­dée d or turc, et garnie d'un large bord». 154 Ici il nest pas clair non plus, si la désig­nalion de «turc» se rapporte ä la maniére doni était faite la hroderie, ou bien seu­lement ä 1'origine, á la qualité du fil d'or. Brodeuses turques, broderies furqes. Sans doute, rinfluence turque exercée sur nos broderies n'aurait jamais été si in­tense si seides les broderies toute faites, importées, étaient tömbé entre les mains des brodeuses hongroises; mais nous savons qu'a part le tissu et le fil ä broder turcs importés chez nous, les brodeuses turques elles-mémes vivaient et travaillaient dans notre pa3 rs. En premier lieu, c'était les bro­deries, les ornemenlations faites par les fem­mes des families turques vivant ici qui par­venaient aux femmes de la classe seigneu­riale hongroise. Ainsi l'épouse de Ferenc Batthyány qui, au commencement du XVI e siécle, passait pour une autorité en matiére d'ouvrages á l'aiguille et qui, dans le cercle des dames de l'aristocratie, donnáit souvent des conseils, des indications ä ce sujct á ses parentes et á ses amies, s'adresse elle-méme, dans une lettre écrite en hongrois en 1611. a l'épouse de l'agha Amhat, au sujet de des­sins de hroderie. 15 5 Par contre, l'épouse de l'ispaia Beser informe en 1609 F. Batthyány et son épouse qu'elle a le plaisir de leur en­voyer la forme (dessin) de broderie d'or, qu'ils avaient demandée. 15 6 Nos documents matériels, de mérne que les données d'archives lémoignent de ce que dans le domaine de la civilisation, 1 influence turque se fit sentir d'une fayon beaucoup plus intense en Transylvanie (jue dans la partié de la Hongrie se trouvant sous la domination turque. Sans doute, ce fait ne s'explique pas seulement par la si­tuation géographique et par la politique souvent turcophile de la Transylvanie, mais — en dehors des relations commerciales et diplomatiques — par la circonstance que les articles textiles venus de l'Orient étaient recherchés ä la cour princiére. Les disposi­tions prises ä ce sujet par G. Bethlen et I. Báthory sont suffisamment connues. Dans les lettres autograplies adressées par la prin­cesse Anna Bornemissza ä son ambassadeur a la Porte, on trouve nombre de commis­sions d'achats, et un vif intérét pour les ar­ticles de luxe turcs et pour les spécialilés de ménage. 15 7 II est caractéristique de la cour du prince Zs. Báthory que son épouse, la princesse autrichienne Marie Christine, en­voie á sa mére, de Transylvanie, en 1598, des broderies turques. «... schick' s attain darumb, das ich wot ivaiss, dass cur durch­laucht gern Tirkische suchen haben. Es ha­bens meine Tircken genäht » ; («. . Je les en­voie seulement parce que je sais bien que Voire Altesse ahne les ouvrages turcs. Ce sonl mes Turcs qui Font brodé». 15 8) Cela montre en meine temps que les broderies turques, trés populaires aussi a l'ouest de not­re pays, ont passé ä FOccident par l'intermédi­aire des Flongrois. 15 9 Du reste, ces brodeurs turcs n'élaient pas employés seulement ä la cour princiére, mais aussi chez certaines families de l'aristocratie, et ils étaient des travailleurs si estimés que les grandes dames — comme il était de coutume aussi pour beaucoup (l autres artisans, ou des homines s'entendant particuliérement ä quelques tra­vail x domestiques — se les prétaient l'une á l'autre. Mme Bánffy née Magdolna Or­szágh écrit en 1564 ä Mme. Erzsébet Thurzó que M. Székely ne peut pas prefer mainte­nant le brodeur turc demandé. 16 0 Mme 153 ibid. vol. II. p. 109. 15 4 Ibid. vol. II. 152. 15 5 Takáls S.: Magyar nagyasszonyok. (Grandes dames hongroises.) Bpest, sans dale, p. 456. 15 6 Takáls S.: A török hódoltság korából. (De l'époque de la domination tnrque). Bpest, sans dale, p. 52. 15 7 «. . .Et si vous avez achelé les perles, veuil­lez les envoyer, car ce que j'ai commencé ä faire faire, a élé interrompu» - écrit-elle en 1070, et dans line autre leltre, de la mérne année: «. . .failes acheler un pelit chaudron pour cuire du sorbet . . . Apprenez aussi a cuire du sorbet, Monsieur, et écri­vez-moi s'il est mieux de le faire avec du jus de citron noir ou blanc?» (Erdélyi Országgyűlési Em­lékek, vol. XV., 135, 155.) 15 8 Jahrbuch der Kunstsammlungen des Aller­höchst. Kaiserhauses. (Annuaire des collections d'oh­jels d'art de la haute maison impériale.) XIX/2. No. 16189. 159 y, 0i r pour les détails p. 89. 76 0 Takáts S.: Magyar Nagyasszonyok. (Grandes dames hongroises.) Bpest, sans date, p. 230.

Next

/
Oldalképek
Tartalom