PALOTAY GERTRUD: OSZMÁN-TÖRÖK ELEMEK A MAGYAR HÍMZÉSBEN / Bibliotheca Humanitatis Historica - A Magyar Nemzeti Múzeum művelődéstörténeti kiadványai 6. (Budapest, 1940)

PARTIE HISTORIQUE

- 82 ­tain ([lie meine les Turcs qui nous transmet­taienl la broderie á la kazul connaissaicnt cette distinction qui, de nos jours, s'est déjá ei'facée complétement. En outre, il est cerlain que beaucoup de brocarts persans ont pé­nélré cliez nous par l'intermédiaire turc. Preuve un souvenir subsistant jusqu'á 110s jours: l'écrin de la couronne envoyée par le sultan Ahmed I e r á István Bocskay est reconvert de brocart d'argent figural per­san. 13 0 Mais il parait que les ouvrages lissés hongrois n'ont pas adopté les ornements figuraux seulement l'ornementation végé­tale. (A ce qu'il parait, l'ornementation per­sane n'imprimait pas son empreinte, pen­dant l'époque de la domination turque, que sur nos articles textiles. Selon M. Horváth, «mérne des armes témoignant de travail hon­grois présentent fréquemment des l'ormes per­sanes», et c'est le mérne auteur qui fait men­lion, comme exemple de cette fusion carac­téristique des techniques et des styles, d'un harnais témoignant d'un travail hongrois de Transylvanie, et sur lequel nous trouvons des ferrures d'argent de style persan.) 13 1 D'aprés linventaire mentionná, la bro­derie dite kazul ornait encore d'autres toi­leries: des taies d'oreiller, par exemple. L'une des taies d'oreiller a été « brodée en tons sens » á la kazul, ce qui veut dire peut­étre que, contrairement ä l'habitude, elle n'était pas brodée uniquement le long des bords. 13 2 A propos d'un drap. l inventaire mentionne qu'il était orné seulement d une mince broderie kazul. 13 3 Nous rencontrons souvent parmi nos broderies, des iiteries ornées de broderie turque. Sur ces ouvrages, on peut voir des mélanges de style intéres­sants, comme sur la broderie de coussin présentée fig. 8. Ici, la forme purement occidentale a été ornée de broderie turque et le résultat est une piece de caractére hon­grois: le mélange des arts occidental et oriental. C'est déjá en 1560 que les prisonniers hongrois de Hussain, agha de Bude, font mention, dans leur lettre adressée á D. Dobó, d un coussin bariolé. 13 1 II est carac­téristique que chacune des trois demoiselles Thurzó avaient, dans leur liste de trousseau relevée au commencement du XVII e siécle, des taies d'oreiller ornées de broderies tur­ques, meine plusieurs pieces. 13 5 De la plupari (le ces taies d'oreiller ornées de broderies turques, l'inventaire mentionne seulement qu'elles sont brodées de soie et d'or, 13 6 — ce qui ne nous fournit aucune indication sur rornementation. De cette sorte, nous ignorons, relativement á nombre de nos taies d'oreiller brodées, dites de caractére turc, sur la base de la critique de style, si c'est le genre de travail que nos inventaires an­ciens ont désigné du terme de «broderie turque». En 1660, Katalin Illésházy n'a dans sa dot pas moins de sept taies d'oreiller bro­dées á la turque, 13 7 et la lisle des Irésors de Gy. Rákóczi I e r énumére aussi des taies d'oreiller ornées de broderies turques, et il y en a une dont l'inventaire observe qu'elle est «faite d'or hongrois». 13 8 Cela prouve que la désignalion de broderie lur­que ne se rapportait pas á l'origine de la broderie mais peut-étre á son slyle. En revanche il semble que les taies d'oreiller ornées de broderies turques, si fréquentes dans les ménages seigneuriaux, étaient aussi recherchées par la classe bourgeoise. C'est ce que laisse erőire, au moins. l'inventaire successoral d'un commeryant de Kassa, dalé de 1635 oü on fait mention d'«une forme de taie d'oreiller ornée de broderie tur­que», 13 9 et l'inventaire d'un bourgeois de Debrecen sur lequel figure également une taie d'oreiller ornée de broderie turque. 11 0 En dehors des taies d'oreiller, une autre piéce des «assortments de literie», le drap, était également souvent orné de broderies turques, ce que nos inventaires mentionnent souvent. 11 1 Certes, il s'agit ici toujours de draps dites «supérieurs», qu'on appelle au­jourd'hui des draps de couverture dont on a brodé, en général — á en juger d'aprés les piéces conservées — sóit un bout étroit tom­bant vers la téte, et plié sur la couverture, ou bien le bord plus long, pendant de la par­tie avanl du lit. Ce n est que parmi les draps de l'une des demoiselles Thurzó qu'il y a une piéce entourée de «trois cőtés» de bro­derie turque faite de fil d'or et de fil d'ar­gent. II est ä supposer que le drap de des­sus brodé formait avec les taies d'oreiller un assortiment, et él ail orné d'une broderie pareille. C'est ce que nous concluons du fait que nos inventaires énumérent beaucoup de taies d'oreiller et de draps ornés de la meine broderie. Ainsi Mme, Katalin Károlyi avait non seulement des taies d'oreiller or­nées de broderie kazul, mais eile avait 130 Führer durch die weltliche Schatzkammer. Neu bearbeitet von Árpád Weixigärtner. (Guide ä travers la trésorerie lai'que.) Wien, 1931. — p. 45. 13 1 op. c. p. 207. 13 2 Radvánszky: op. c. vol. II. p. 85. II est fait mention ici aussi de deux autres taies d'oreiller brodées á la kazul. 13 3 Ibid. p. 79. 73 4 Takáts-Eckhardt-Szekfű: op. c. p. 11. 13 5 Radvánszky, op. c. vol. II. p. Ill, 216, et 225. 43 6 Ibid. p. 250, 258. 43 7 Ibid. p. 339. 43 8 Történelmi Tár, Année 1878. p. 947. 43 9 Magyar Gazdaságiért. Szemle, IX. p. 366. 44 0 Zoltai, L. op. c. p. 24. 44 4 Radvánszky, op. c. vol. II. p. 97, 110, 216, 243, 354.

Next

/
Oldalképek
Tartalom