PALOTAY GERTRUD: OSZMÁN-TÖRÖK ELEMEK A MAGYAR HÍMZÉSBEN / Bibliotheca Humanitatis Historica - A Magyar Nemzeti Múzeum művelődéstörténeti kiadványai 6. (Budapest, 1940)

CONCLUSION

- 130 ­el le charme guindé du style rocaille. Par contre nous avons transplanlé, sur les for­mes turques, un dessin vibrant, les jeux de lumiére et les effets du coloris, lexé­cution ingénieuse et variée des détails. Sur la broderie turque, chaque détail a la mé­rne valeur et la mérne importance, chez nous c'est l'alternanee des formes, des détails accentués on non, qui est essentielle. Un faconnage plus libre, plus personnel, plus direct des ornements orienlaux, leur exécu­tion dans un esprit d'Europe Occidentale, mais d'une maniére plus mesurée, plus réf­léchie, plus sobre qu'ä l'Occidenl, — c'est ce qui caractérise la broderie hongroise. Tout cela peut étre considéré comme provincialisme, pauvreté, comme une mani­festation périphériquc de deux courants ar­tistiques venant de directions opposées. Tou­jours est-il que 1'arl de la broderie de celte époque a produit chez nous 1111 style trés distingué, trés particulier et trés achevé qui n'a son égal — sous le rapport de la valeur artistique ainsi que de la perfection de la technique — que dan's notre orfévrerie qui, lout en réflélanl des influences orientales et occidentales, est également essentielle­ment hongroise. En tenant compte du démembrement politique du pays d une part, des troubles et du niveau relativement bas de la vie économique et culturelle de l autre, l'unité du style et la perfection artistique de ces broderies sont surprenantes. L'analyse de la diffusion de nos bro­deries seigneuriales de style turc montre que des ouvrages d'une ressemblance frap­pante 011t élé faits dans la partie occidentale du pays, oü le pouvoir élait exercé par le roi, el dans le territoire sous dominalion turque; de mérne que dans la pariié sep­tenlrionale — 011 les Turcs n'ont jamais pénétré, et dans la Transylvanie indépen­dante, mais exposée pourtant ä de fortes influences culturelles turques. Ce fait ne témoigne pas seulement de la force d'action uniforme de l'influence turque, mais il four­nit aussi la preuve de l'unité de la culture artistique hongroise qui absorba et assi­mila partout de la mérne fayon les éléments étrangers. La Transylvanie seule s'engagea dans des chemins divergents, lorsque, en dehors des types généralement répandns dans tout le pays, elle créa quelques des sins — subsistant en plusieurs variantes et qu'011 trouve seulement en Transylvanie. Ces ornements de style turc sont accom­pagnés en Transylvanie de caractéris­liques de coloris et de technique — exemp­tes de toute influence occidentale pour ainsi dire, lesquelles caractéristiques se voient encore sur les broderies transylvaines 11 e présentant pas de earactéres turcs. Quant ä la date de la production de 110s broderies hongroises de style lure nous pos­sédons beauconp moins de points d'appui que pour leur diffusion territoriale. Faule de reliques, nous lie pouvons décider ä quel moment les ouvrages orientaux inlro­duits chez nous avant la domination tur­que et lors du commencement des com­bats ont inspiré les brodeuses hongroises. Nous ne possédons pas meine du XYF siécle de broderies de style turc portant une date, mais de nombreux documents d'ar­c.hives penvent laisser croire que dans la seconde moitié de ce siécle des broderies ornées ä la turque ont été failes chez nous en grand nombre et leur emploi de fayon hongroise rend certain que des altérations a la maniére hongroise s'y étaient opérées. Selon nos documents, nos broderies hong­roises de style turc étaient le plus en vogue dans la premiere moitié du XVII e siécle, tandis que dans la seconde moitié de ce siécle les ouvrages faits dans les styles de l'Europe Occidentale ont éte préférés aux précédents. Nos broderies hongroises de sly­le turc les plus anciennes dalenl de la pre­miére moitie du XVII e siécle, et comme il appert, elles présentent des alté­rations de style hongrois nombreuses et essentielles. Les travaux plus anciens doi­vent étre supposés parmi les piéces sans date. 011 bien il faut considérer leur majeure partie comme périe entre temps. L'idée s'im­pose de tenter d'établir l'áge de nos brode­ries 11011 datées sur la base de leurs earacté­res de style de la sorté qu'on considérerait celles qui montrent le plus de caractéres lures, plus anciennes que les broderies s'éloi­gnant des modéles turcs. Toulefois, ce pro­cédé ne pourrait étre considéré comme justifié qu'ä l'égard du dernier groiipe, puisque l'éloignement des formes, de la dis­position, du coloris turcs comme le prouvent aussi les exemplaires datés — s'est produit en effet ä une date avancée et a duré pen­dant tout le XVIII e siécle. En revanche, des broderies présentant beaucoup de caractéres turcs ont pu étre faites ä une date relative­ment avancée, puisque noire pays a subi des influences orientales se renouvelant lou­jours 11011 seulement pendant la domination turque, mais — dans le domaine économi­que — aprés celle-ci. De tout ceci il s'ensuit que des broderies 111011 trant plus ou moins de caractéres turcs ont pu étre faites ä des dates trés diverses, dans les parlies diffé­rentes du pays, ce qui a pu étre provoqué parfoispar des événements tout-ä-fait insig­nifiants et forluits. II va de soi que les influences turques se font valoir d'une maniére moins intense sur nos broderies populaires que sur les ouvrages seigneuriaux, d'autant plus (pie. pour la plupart, il s'agil la seulement d'une influence indirecte. Ce n'est pas un hasard que le plus grand nombre des broderies populaires de style turc proviennent de

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