PALOTAY GERTRUD: OSZMÁN-TÖRÖK ELEMEK A MAGYAR HÍMZÉSBEN / Bibliotheca Humanitatis Historica - A Magyar Nemzeti Múzeum művelődéstörténeti kiadványai 6. (Budapest, 1940)

PARTIE DESCRIPTIVE

- 121 ­Uli des molifs les plus rechercliés des broderies turques anciennes et récenles est le cypres. Parmi 110s broderies populaires, c'est un groupe d'ouvrages sicules qui a conserve ce motif (fig. 151, 153, 157). La brauche s'allongeant des deux cőtés du cypres de la fig. 151 ne se rencontre pas sur des broderies turques. Cet ornement montre aussi d'une maniére intéressante combién et comment le modele lure s'est transform« parmi le peuple. Sur une bro­derie turque 29 4 — datant probablement du siécle dernier — nous voyons des cypres du mérne genre, avec un oiseau dessiné de profil sur chaque cime. C'est le peuple hon­grois qui transforme cet oiseau en forme de coeur. 29 5 On peut observer la transfor­mation de la forme de l'oiseau jusque dans les formes qui se voient des deux cőtés du buisson de fleurs. Sur la fig. 153 c'est des deux cőtés du C3 rprés qu'on trouve une for­me d'oiseau si altérée, et sur l'arbre nous voyons une autre caractéristique de la «po­pularisation»: la surface uniforme est en­trecoupée tantőt d'espaces laissés vides, tan­tőt de croix minuscules. Le buisson de fleurs, figurant sur les fig. 151 et 153 alter­nant avec les cypres est également d'ori­gine turque. D'une facon extraordinaire, il n'a pas été conservé chez nous sur un sou­venir brodé, mais comme ornement d un bouclier turc, tréssé de roseaux reconverts de fils de soie, et datant de l'époque de la domination turque en Hongrie. 29 6 A ce qu'il parait, une pareille application était trés fréquente, car eile se voit aussi sur un bouclier turc passé en Pologne comme bu­lin de guerre, conservé dans les collections du Wawel de Cracovie. 29 7 Comment el par quelle voie ce motif et le cypres ont-ils pé­nétré parmi le fonds des ornements de nos broderies populaires? S'il est difficile de répondre ä cetle question, c'est que les deux molifs manquent complétement ä nos bro­deries seigneuriales anciennes. A l'heure qu'il est, il parait par conséquent que nos broderies populaires ont aussi puisé direc­tement dans le fonds des motifs turcs, du moins quant ä l'inspiration. Et ici noil plus on ne peut laisser de colé la circonstance qu'il s'agit de broderies de Transylvanie, e'est-a-dire d'un territoire oil les influences turques pouvaient se faire valoir d'une facon beaueoup plus directe et beaucoup plus intense qu'ailleurs. L'ornementation par excellence transylvaine, provenant de 29 4 Dans la collection de Gy. Mészáros. 295 Voir notre article intilulé: Die historische Schichtung der ungarischen Volkststickerei. (La stratification historiq'ue de la broderie populaire bongroise.) Ungarische Jahrbücher, Année 1938. p. 229—230. et 234. 29 6 Publié par: Szendrei J.: o. c. p. 574. 29 7 Voir pour sa figure: Zbiory zamku kró­lewskiego na Wawelu w Krakowie. (I.es collections la terre sicule, ele la fig. 157, emploie les motifs du cypres et du buisson de fleurs en alternance singuliére. L'arbre droit alternant avec le buisson de fleurs se retrouve aussi sur d'autres broderies populaires de Transylvanie. Ainsi sur un travail saxon, on voit sur la bordure des deux cőtés de la fig. 154 un arbre alternant avec une grenade, tandis (jue la fig. 172 présente une Variante sur une broderie faite aprés tracé du Kalota­szeg. Sur la fig. 159 ce n'est plus seulement sur le bord de rornemenlalion que figure cet arbre long et élancé, mais ici de lioni­breux détails du buisson de fleurs accusent aussi des traces d influence turque. 29 8 Cela est vrai aussi des buissons de fleurs de la fig. 160. La fig. 164 présente aussi ror­nemenlalion du cypres alternant avec le buisson de fleurs. Üne broderie turque d'une ornementation trés ressemblante a été pub­liée par Dietrich. 29 9 La fig. 152 contraste aussi sensiblement avec les ornemenlations des broderies habi­tuelles d Europe. Nous retrouvons l'original lure del'ornementatiou plus étroite sur une broderie du Musée Ethnographique d Ankara, datant, selon toute probábilité, du siécle dernier et accusant les caractéres de la po­pularisation. Les buissons de fleurs de la fig. 155 sont identiques ä ceux des fig. 151 et 153 et l'ornement bizarre piacé enlre eux pourrait étre rapproché également des mo­déles turcs: d'une part, des arbres droits et élancés, qui se répétent souvent par trois, d'autre part, des molifs s'élevant de bar­ques qu'a déjá mentionnés Béta Posta, com­me apports turcs implantés en Hongrie et employés chez nous sur des carreaux de faience de poéle. 30 0 Nous avons encore un autre exemple pour 1' adoption directe de motifs turcs par la broderie populaire hongroise. La fig. 149 présente une couverture de seile turque, employee en Hongrie, faite d'une riche bro­derie de fils d'or sur fond de velours. Les deux ornements de coin, fréquents aussi dans la céramique turque contemporaiue, montrent l'ornementation du buisson de fleurs se ramifiant d'une souche unique. D'une facon caractéristique pour l'art Lurc qui recherche la stylisation, les branches sont tracées derriére des fleurs toujours identiques. L'ornementation de la fig. 167 figurant sur les bords d'une couverture de du chateau du Wawel a Cracovie.) Kraków, 1935. p. 42. 298 Voir noire article: Török hagyaték a kalota­szegi hímzésben, I.e. ' 29 9 o. c. pl an che V. 30 0 Cf. les broderies turques figurant sur les fig. 13 et 14 de son arlicle intilulé: A moszlim mű­vészet sib. (L'art musulinan etc.). 1. c.

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