PALOTAY GERTRUD: OSZMÁN-TÖRÖK ELEMEK A MAGYAR HÍMZÉSBEN / Bibliotheca Humanitatis Historica - A Magyar Nemzeti Múzeum művelődéstörténeti kiadványai 6. (Budapest, 1940)

PARTIE DESCRIPTIVE

- 122 ­loile de Transylvanie présente une analogie frappante avec cette ornementation. Ici 1 or­nementation est moins dense, mais la dis­position des fleurs rappelle beaucoup les motifs lures de ce style. Par contre, la forme des fleurs nous rappelle les variantes européennes de la rose, et 11011 pas les va­riantes turques. Sur l'ouvrage populaire. la fleur ajoutée aux cőtés du buisson de fleurs doit son existence á la tendance ä remplir la surface, caraclérislique de l'art décoratif populaire. Coloris. De meine que dans la disposition de l'ornementation et dans le dessin des for­mes, le coloris des broderies hongroises des XVII e et XVIII e siécles a également subi des influences turques. Les caractéres orien­taux du coloris sont apparentés aux bro­deries turques conlemporaines, et its distin­guent nettement nos broderies du coloris cles travaux textiles faits ä cette époque en Europe Occidentale. Les caractérisliques de style turc du coloris de 110s broderies an­ciennes sont déterminées par deux facteurs: une certaine régularilé dans la maniére d'appliquer les couleurs (c'est-ä-dire de les répartir sur les formes), d'une part; le choix de certaines couleurs, c'esl-á-dire la préfé­rence accordée ä certaines d'enlre elles, de lautre. En analysant les broderies turques an­ciennes conservées chez nous, nous avons signalé que sur ces ouvrages les ombres, c'est-ä-dire l'application de la meine cou­leur en plusieurs nuances, font compléte­inent défaut. Ce phénoméne saute aux yeux dans d aulres branches des arts décoratifs lures, — et pas seulement sur les textiles — et trouve sans doule son explication dans un éloignement voulu du naluralisme, dans la mise en relief du caractére purement dé­coratif de l'ornement. A défaut des ombres, les ornements obtiennent la décomposition par couleurs de surfaces trop grandes en travaillant les ornements trop grands de plusieurs couleurs, (mérne si c'est contraire ä la nalure) et en juxtaposant les couleurs en les alternant. Mais parfois on voit aussi l'emploi de la mérne couleur dans une nu­ance plus claire et plus sombre (par ex. les pétales de loeillet sont brodées alterna­tivement d'un rouge plus clair et plus foncé). mais les couleurs ne se fondent pas l'une dans l autre. Ainsi 1 absence si fréquente d'ombres sur nos broderies hongroises anciennes — en les comparant aux ouvrages occidentaux — ne peut étre atlribuée ä leur simplifica­tion, á leur caractére provincial, mais ä des influences orientales. Dans nos brode­ries anciennes, c'est trés sou vent le souve­nir de ces influences orientales qui sub­siste seul, car ce n est pas les couleurs mémes qu'elles ont adoptées d'aprés les mo­déles turcs, mais elles ont appliqué les cou­leurs a la mode sur des ouvrages de style baroque d'une fayon, selon une réparlition turques. Un exemple caractéristique de cette application de style turc des couleurs est fourni par la fig. 4. Les pétales des oeillets, de mérne que ceux de fleurs de forme ronde qui, aujourd'hui, ne peuvent plus élre dé­finies exactement, sont brodés allernalive­ment de fils métalliques et de fils de soies de couleurs. La Variante populaire figurant sur la fig. 53 est déjá brodée d'une seule couleur. C'est ainsi qu'ont été colorés les oeillets de la fig. 5. Sur la bordűré de la fig. 3 les fleurs de forme identique ont élé brodées de trois couleurs alternativement. Sur le mérne ouvrage, on observe aussi une autre maniére de colorer de style turc: l intérieur et les pourtours exlérieurs des fleurs n'ont pas été brodés de la mérne cou­leur. Et enfin on peut considérer comme turc ce proeédé de colorer, inconnu á l'Oc­cident, qui consiste á colorer de couleurs alternées les motifs identiques, répétés. Ain­si sur les buissons de fleurs juxtaposés, les fleurs sont remplies de deux couleurs alter­nées. Parmi les broderies anciennes de sty­le tnre subsistant en Hongrie, évenluelle­ment d'origine turque faites en Hongrie, celle qui montre la plus belle alternance des couleurs des buissons de fleurs c'est la bro­derie de la fig. 7. L'alternanee des couleurs des pétales se voit, parmi les broderies tur­ques originales conservées chez nous, sur celles (les fig. 13 et 15. Sur l'ornementation du hord de drap de la fig. 46 et sur la bor­dűré de la nappe d antei de la fig 50 nous pouvons observer l'alternanee des couleurs des pétales d'oeillet. A cet égard, lornemen­Sation delafig54est également intéressante: elle présente l'alternanee des couleurs qui est du style turc, mais avec des couleurs d'Europe Occidentale. Un mélange de cou­leurs orientales et occidentales tout particuli­erse voit sur les deux fleurs latérales supéri­eures de la fig. 58: les formes des pétales se sont déjá presque fondues, mais la brodeuse a veillé soigneusemenl á l'alternanee de leurs couleurs (qui ne sont pas du tout de caractére lure). Un exemple caractéristique de dégénérescence, de perte du coloris est fourni par l oeillet du milieu de cette orne­menlalion: on a déjá omis le remplissage de la surface, qu'on s'est contenlé de mar­quer par les pois brodés — mais on a aussi

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