A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 3. szám. (MNG Budapest, 1980)

au tableau de plafond est à Vienne, à la disposition du peintre. Le tableau devrait être terminé et mis en place à la fin de l'année 1887. C'est pourquoi il serait souhaitable de commencer le plus tôt possible les esquisses. Afin de constater sur place la situation et de nous mettre d'ac­cord sur tous les autres détails (honoraires etc), « votre présence serait nécessaire à Vienne, et je propose que ce soit pendant la première moitié de novembre » — c'est ainsi que se termine la lettre. Nous ne savons pas quand Munkácsy se rendit à Vi­enne. Dans une lettre du 12 octobre 1886 que Munkácsy adressa à sa femme, il parle du voyage — il voudrait que sa femme l'accompagnât — et il en fixe la date au 1 er novembre ; huit jours plus tard (20 octobre 1886), il est question que le voyage de Vienne soit lié à celui de Budapest. 28 Nous devons pourtant douter qu'il ait eu lieu alors, étant donné qu'à ce moment-là Munkácsy se mettait en route pour New-York (ce voyage avait été organisé par Sedelmeyer) où avait été exposé son pre­mier grand tableau du Christ, et où sera exposé son « Mozart ». Le peintre quitta Paris déjà dans les premiers jours de novembre, le 6 novembre il s'embarque sur le « Champagne » et après une traversée de 14 jours, il ar­rive à New-York ; il ne fut de retour à Paris qu'au com­mencement de l'année suivante, le 9 janvier 1887. Quant au voyage de Vienne, nous en reparlerons plus loin, il nous est permis de dire qu'il eut lieu - terminus ante quem - à la fin du mois de février, étant donné que le contrat formel (Akkordprotokoll) est daté du début de mars 1887. Ce contrat que le Hofbaukomitee conclut avec le peintre pour l'exécution du tableau de plafond « après que les projets eussent été présentés et acceptés par le Hofbaukomitee » fut transmis le 21 mars aux autorités supérieures accompagné d'un long écrit. 29 Là, comme nous le verrons plus tard, la partie ayant trait au projet doit être interprétée de la manière mentionnée plus haut, c'est-à-dire qu'il faut attendre que le peintre, comme il s'y est engagé, présente le projet ; d'ailleurs, la lettre sus-mentionnée du grand maître des cérémonies fi­gure presque textuellement dans le contrat. En relation avec les tableaux des lunettes réalisés par Makart, la stipulation qu'il en soit tenu compte est encore soulignée par les mots suivants : « . . . ainsi le tableau de plafond exécuté par monsieur le peintre Mun­kácsy devra, tant par la dimension des figures que par le coloris et la profondeur des couleurs, s'accorder avec les tableaux des lunettes, afin de former avec celles-ci un ensemble harmonieux » . Le thème du tableau n'est pas indiqué dans le contrat, comme il ne l'était pas dans la lettre du grand maître des cérémonies ; sous ce rapport Munkácsy peut donc créer en toute liberté. Les hono­raires pour le tableau de plafond (avec les projets) sont fixés à 50 mille gulden (l'artiste désirait être payé en or), somme de beaucoup supérieure à celle qui avait été pré­vue pour Makart ou pour Canon. De cette somme, un tiers serait payé lorsque les cartons seraient terminés, un autre acompte jusqu'à concurrence de 75 %, à la livrai­son du tableau, le reste lors de sa mise en place. Quant au délai, il fut fixé à deux ans et demi, c'est-à-dire que la date limite serait le 1 er août 1890. Ce contrat fut ré­digé par le président du Hofbaukomitee, Metzinger ; il fut approuvé par le prince Hohenlohe-Schillingfürst, grand maître des cérémonies, et par le président du conseil Taffee ; il n'y manquait plus que la signature de Munkácsy, lequel vivait à Paris. A Vienne, on attendait en vain le retour du contrat ; une lettre réclamant le contrat resta sans réponse ; on commença à s'énerver ; on se renseigna, et il s'avéra que le contrat envoyé de Vienne le 18 mai 1887 à l'ambassade d'Autriche—Hon­grie à Paris, fut remis à Munkácsy le 17 août. Les notes envoyées au ministère des Affaires étrangères ainsi qu'à l'Ambassade de Paris n'apportèrent aucun résultat. En­fin, l'année suivante, le 8 mars 1888 arriva le contrat signé ; il était accompagné d'une courte lettre dans la­quelle Munkácsy demandait qu'on voulût bien excuser le retard qu'il avait apporté à répondre, invoquant le travail énorme qui absorbait tout son temps. Il est per­mis de supposer que Munkácsy voulait être édifié sur les problèmes que comportait le nouveau travail, avant de donner sa signature définitive. Il est également possible que son état da santé pas toujours brillant ait commencé à lui donner des soucis et l'ait empêché de décider plus tôt. Les lettres de cette époque, la plupart adressées à sa femme, en font mention à plusieurs reprises. 30 C'est dans une lettre du 21 octobre 1888 qu'il est question pour la première fois du travail concernant le tableau de plafond ; pourtant l'artiste devait s'en occuper depuis longtemps, puisqu'une semaine après, il écrivait, à pro­pos du projet de ce tableau, qu'il en avait terminé une nouvelle version. Munkácsy mentionne un certain mon­sieur Géraldi, qui est alors en train de s'occuper de la perspective de l'esquisse. 31 Pendant ce temps-là, Mun­kácsy se consacre à d'autres travaux. Dans une lettre du 15 novembre, il se plaint du travail fatigant que consti­tue le tableau de plafond, et aussi de sa maladie ; en mê­me temps il parle du carton qui avance — dit-il ; cela veut dire que l'élaboration des projets est terminée, que les travaux de préparation du tableau de plafond sont en­trés dans le stade final. Ceci correspond à l'information que nous fournit le procès-verbal de la 211 e session du Hofbaukomitee (24 mai 1889), voici ce que nous pouvons lire au 15 e point : « Le baron Hasenauer montre la pho­tographie — que Munkácsy vient d'envoyer — de l'es­quisse du tableau de plafond . . . qui représente » L'Apo­théose de l'Art « et qui a remporté un succès général ». 32 Il s'agit donc de l'esquisse fixée par le contrat, et dont le thème a été choisi librement par Munkácsy. Avec la per­mission du Hofbaukomitee, le travail peut commencer.

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