A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 3. szám. (MNG Budapest, 1980)
33. Carl von Hasenauer : L'escalier du Kunsthistorisches Museum de Vienne Carl von Hasenauer: A bécsi Kunsthistorisches Museum lépcsőháza l'une est debout et l'autre couchée — donne des directives à ses élèves ; dans l'angle droit, debout, une femme habillée ; tout au fond, dans une loge surélevée, le pape Jules II accompagné d'un cardinal, regarde avec intérêt la feuille que lui soumet un artiste ; enfin, descendant du haut du ciel, les figures de la « Gloire » et de la « Renommée », accompagnées de putti qui animent l'atmosphère ; dans les tribunes, des spectateurs et des musiciens. Ce tableau est l'œuvre de Mihály Munkácsy (1844-1900), dont on aperçoit la tête au dessus de la femme couchée. GENÈSE DE L' CEUVRE L'histoire de la genèse de cette toile, qu'il faut évoquer comme arrière-fond de l'œuvre, remonte aux années 1880-81, lorsque, après dix ans de travaux, les deux musées étaient assez avancés pour qu'on puisse commencer la décoration intérieure et en premier lieu, celle de l'espace de l'escalier. 3 Le fait que ces deux espaces représentatifs se terminent par un tableau de plafond — selon l'esprit de l'architecture baroque — devait sûrement figurer dans le projet conçu par Semper et par Hasenauer. Mais pour certains détails, comme le choix des artistes, ce sont les idées de Hasenauer qui prévalurent, c'est lui qui, après le départ de Semper en 1871, prit en mains la direction artistique des deux édifices. Au début de 1881, le Baukomitee für die K.K. Hofmuseen und des K.K. Hofschauspielhauses (Comité des Bâtiments de la Cour) avait déjà décidé à qui confier la réalisation des deux toiles de plafond ou plutôt la décoration picturale des deux escaliers. Le choix se porta sur Canon et sur Makart. Canon avait été chargé de la décoration du Naturhistorisches Museum. Il était célèbre comme portraitiste et comme peintre de grandes compositions figuratives ; en outre, il était en très bonnes relations avec l'entourage du prince héritier et, avant d'avoir été chargé de ce travail, il avait peint le portrait de la princesse Stéphanie et de l'Empereur. Quant à Makart, après avoir été nommé professeur à l'Académie de Vienne, et après avoir organisé les festivités des Noces d'argent du couple impérial (1879), il se trouvait au comble de la gloire, fêté comme le roi des peintres viennois. Depuis la première décision du Hofbaukomitee jusqu'à la rédaction définitive et à la ratification de l'Akkordprotokoll, plus d'un an s'écoula, puisque le contrat de Makart date du 14 mai 1882 et celui de Canon, du 16 août de la même année. 4 Pendant ce temps-là, à Vienne on ne restait pas inactif. La Direction des Bâtiments avait commandé à la firme bruxelloise Mommen deux grandes toiles pour les deux plafonds. 5 Les artistes devaient déjà s'être mis à préparer les esquisses pour les projets, le protocole en fait expressément mention : « les peintres s'engagent à exécuter les tableaux conformément aux projets que le Hoßaukomitee aura retenus ». Naturellement cela ne signifie pas qu'alors les projets étaient complètement terminés. Il avait seulement été fixé que les esquisses acceptées et les dessins à l'échelle des champs à peindre — joints par la Direction des Bâtiments — constituaient la base de l'exécution de l'œuvre. A Makart avaient été commandés trois groupes de tableaux pour le Kunsthistorisches Museum : le grand tableau destiné au plafond de l'escalier, de lo m sur lo en chiffres ronds (dans la commande les mesures sont absolument précises), douze tableaux ayant la forme d'un demi cercle pour les « lunettes », dans la partie cintrée qui se trouve entre la corniche principale et l'encadrement du plafond proprement dit — ces tableaux avaient selon le catalogue de l'exposition de 1885, 445 cm sur 220 cm — et enfin 40 petits tableaux pour recouvrir, sous la corniche, les champs triangulaires des écoinçons d'arcade et l'espace entre les colonnes, dans la zone d'ouverture des arcs. Il est intéressant de noter que le sujet de certains tableaux ne figure pas dans le protocole de commande, ou bien parce qu'il était fixé dans les projets qui existaient déjà ou bien parce que la question était encore ouverte. C'est