A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 3. szám. (MNG Budapest, 1980)

tecture de style mauresque. La dernière étape de son long voyage fut Madrid en été 1864. Les dessins au'il y avait exécutés se sont égarés plus tard. Leur nombre de­vait être assez élevé. A en juger d'après ses aquarelles et dessins faits en Italie que nous connaissons, ils devaient être beaux aussi. Nous regrettons vivement que cet album de croquis d'Espagne soit perdu. A Madrid, deux diplo­mates étaient les premiers à lui demander de faire leurs portraits : le baron Werthern, ambassadeur de Prusse et le comte Crivelle, ambassadeur d'Autriche. Tout en pei­gnant des portraits de commande, Kovács se rendait réguli­èrement au Prado pour y copier les chefs-d'œuvre des riches collections du Musée. C'est de cette époque de sa vie que datent ses copies le mieux réussies de quelques œuvres de Velasquez. C'est également à cette époque qu' il a connu Don Federigo de Madrazo, directeur de la Galerie de Peinture qui est devenu bientôt son ami. Sa vaste culture et ses connaissances solides dans le domaine de l'histoire de l'art rendaient Mihály Kovács digne d'être honoré par l'amitié du directeur qui était d'ailleurs son contemporain. Madrazo lui a demandé de collaborer à l'élaboration du Catalogue du Prado et accuelli favo­rablement son avis sur l'attribution discutée de quelques tableaux de la collection. Ainsi, Mihály Kovács a prouvé qu'une Sainte Catherine attribuée auparavant à Rubens n'était en réalité qu'une copie de Van Balen d'après un original de Rubens et qu'un tableau attribué à Giorgione était une œuvre de Titien. Voilà ce que nous lisons à propos de ces attributions dans son Autobiographie : « Wagen, ce vieil Allemand, consulté, a désigné les mê­mes maîtres que moi. Ces attributions et d'autres m'ont valu le diplôme de correspondant de l'Académie San Fernando de Madrid ...» 1 Dans un autre domaine son séjour à Madrid fut éga­lement décisif pour l'avenir de Mihály Kovács. En effet, c'était au Prado qu'il connut sa future femme. Voilà comment il raconte lui-même dans son Autobiographie cette première rencontre : «... C'est dans ce Musée que j'ai fait la connaissance d'une demoiselle qui y faisait des copies. Elle incarnait le vrai type espagnol : son teint respirait la santé, ses che­veux ondulés étaient tout noirs. Elle s'appelait Donna Petra de Castro y Blanco, elle était issue d'une très vieille famille noble . . .» 2 Le 6 février 1867, dans une lettre adressée à son ami et protecteur Béla Tarkányi, il parle de sa fiancée en ces termes : «... je n'ai jamais connu une jeune fille ayant un tel caractère. Précise en tout, toujours occupée . . . elle est persévérente, sincère, dévote et vertueuse. .. » 3 La femme peintre Donna Petra de Castro y Blanco (Fig. 115) avait vingt-six ans quand elle a connu l'artiste étranger alors dans la plénitude de ses énergies. Elle fut séduite par la noblesse du profil de son visage à barbe, son costume hongrois très élégant, sa tenue soignée et d'un goût parfait (Fig. 114) la douceur 117. Lajos Kunffy : Garde national espagnol, 1926 Kunffy Lajos: Spanyol nemzetőr, 1926 et la sénérité de son humeur, sa vaste culture lui rendaient le peintre hongrois encore plus sympathique. Le 18 mai 1867 elle s'est mariée avec lui à Madrid, puis ils se sont établis à Budapest. Ils y vivaient heureux, dans l'ai­sance : seul l'enfant manquait à leur bonheur. Ils voya­geaient beaucoup, séjournaient pendant des mois à Mu­nich, à Venise, à Florence ,à Rome,à Naples,puis à Vienne . En 1877, ils ont passé une année en Espagne, à Burgos où ils étaient allés à l'invitation du beau-frére du peintre, le capitaine Deogracias de Castro. Pendant son séjour à Burgos, Kovács a fait le portrait de plusieurs officiers de la garnison : celui du capitaine Deogracias de Castro est une de ses œuvres le mieux réussies. Mihály Kovács est mort le 3 août 1892 à Budapest. Sa veuve est restée en Hongrie une année encore après la mort de son mari pour exécuter le testament de celui-ci. Plusieurs tableaux de l'artiste sont entrés à la Galerie Nationale de Peinture de Budapest ; à présent, ils font partie des collections de la Galerie Nationale Hongroise. La majeure partie des œ­vres à été léguée par Kovács à la Galerie de peinture du Lycée archiépiscopal d'Eger ; une centaine de toiles sont conservées maintenant au Château-Musée Dobó István à Eger. En 1893,1a veuve du peintre est rentrée en Espagne et elle y vivait entourée de ses parents. Pourtant, elle n'a jamais oublié sa patrie adoptive, la Hongrie. Elle a fait de la propagande pour la musique hongroise à Bur-

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