A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 3. szám. (MNG Budapest, 1980)

gos quand, en 1896, elle a demandé à ses amis de Buda­pest, avec qui elle est restée en correspondance jusqu'à sa mort, des partitions de marches hongroises Hunyadi et Rákóczi à l'usage de l'orchestre de la ville. Un autre maître remarquable de notre art du XIX e siècle, Sándor Wagner (1838-1919), représentant excel­lent de la peinture historique hongroise est, lui aussi, de ceux qui, dans les années soixante-dix du siècle dernier, sont parvenus de Hongrie jusqu'en Espagne pour y cher­cher des motifs picturaux intéressants. Il avait été nommé très jeune, déjà en 1866, professeur de l'Académie de Munich. Cette ville bâtie sur les rives de l'Isar avait alors une école d'art internationale où se donnaient rendez­vous les jeunes artistes venus de tous les coins de l'Euro­pe, même d'Amérique et d'Australie. Sándor Wagner, né à Budapest et établi à Munich était un voyageur pas­sionné. De Munich il rentrait souvent en Hongrie, par­courait la Plaine hongroise, il se rendait en Italie, visitait Paris, et en 1877 il fit un séjour assez long en Espagne, toujours à la recherche de thèmes picturaux. Son voyage dans ce pays de la Péninsule Ibérique au cours duquel il visita Madrid, Tolède, Seville, lui inspira plusieurs com­positions : la Diligence espagnole ou Le relais à Tolède, Piccador, Aquador à Puerto del Sol à Madrid* Ses illus­trations lui ont valu, déjà de son vivant, une renommée européenne : les plus populaires parmi elles représentent des scènes de la vie espagnole. Ses genres sont mouve­mentés, très animés, vivants et ses observations sont ca­ractéristiques. La Galerie Nationale Hongroise conserve dans sa collection d'œuvres graphiques une de ses études : Garçons de Tolède (Fig. 116). Au tournant du siècle et au début du XX e siècle plusi­eurs peintres hongrois sont venus en Espagne. J'en men­tionne quelques-uns, en premier lieu János Thorma (1870­1939) qui a joué un rôle important darts l'histoire de notre peinture. Il fut un des fondateurs de la Colonie de peintres de Nagybánya. En 1899, il a passé plusieurs mois à Madrid et il y est devenu un admirateur enthousiaste de l'art de Velazquez. Rentré dans son pays, il parlait, tombé en extase, de la vérité profonde de la vision et de la conception de la nature du grand peintre espagnol, de sa noblesse et il essayait de faire siens le ton argenté, le coloris délicat, la touche légère et assurée de ses tableaux. Il avait pu faire ce voyage grâce à une bourse d'études de 1000 florins accordée par l'État qui lui avait demandé de copier un tableau de Velasquez de son choix. Thorma avait copié un nain. 5 János Vaszary (1867-1939), un autre représentant remarquable de la peinture hongroise qui devait sa forma­tion en partie à Paris, est venu, lui aussi, en 1905, dans la Péninsule Ibérique. Il a visité plusieurs villes et a parcouru la côte aussi. Après ce voyage en Espagne et son séjour en Italie et en France qui lui faisait suite, il a renoncé à sa conception réaliste de la peinture, a abandonné son 118. József Koszta : Filette au géranium, Vers 1917 Koszta József: Muskátlis kislány, 1917 körül style décoratif marqué par la sécession ; ses formes ont pris un caractère expressif, sa touche est devenue plus légère et son coloris plus clair. Le spectacle d'une course de taureau a inspiré à ce peintre, doué d'une imagination vive et prompt à fixer ses impressions, une composition à sujet espagnol : YEspada. En 1910, un élève de Ferenc Liszt, le pianiste Emile Sauer faisant une tournée en Espagne y était accom­pagné d'un peintre, son ami Lajos Kunffy qui fut forte­ment impressionné par l'art espagnol. A Madrid, il se trouvait en compagnie de Fülöp László, portraitiste hon­grois célèbre des cours royales d'Europe, invité en Es­pagne pour faire le portrait du roi et de la reine et aussi des autres membres de la famille royale. En 1926, Lajos Kunffy est retourné en Espagne où son tableau Garde national espagnol présenté à l'Exposition internationale de Barcelone lui a valu un grand succès (Fig. 117). Dans les dernières années 1920 et au début des années 1930, plusieurs peintres hongrois ont exposé à Barcelone. Parmi eux mentionnons János Tornyai (1869-1936), un de nos artistes qui représente le mieux et avec une force dramatique le caractère national de la peinture hongroi­se. Tornyai a remporté une médaille d'or avec son ta­bleau Le bouquet se fait.

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