Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. – Doroghyné Fehér Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 2. szám. (MNG Budapest, 1974)

Dans la dizaine d'années qui avaient précédé la lutte pour l'indépendance hongroise de 1848-49, les peintres hon­grois cherchaient déjà à accentuer dans leurs œuvres les caractéristiques locales. Mais ils n'allaient pas trop loin dans cette voie se contentant d'habiller leurs personnages de vêtements chamarrés de brandebourg dont le port équivalait pour eux au respect d'une tradition nationale. Cependant, ils mettaient en scène quelques types nouveaux aussi, le poète, l'étudiant, le révolutionnaire, l'acteur, l'artisan ou ont découvert des thèmes neufs : la famille, l'intérieur, le paysage hongrois, la cour de ferme, etc. Bien rarement des scènes de genre ont apparu aussi repré­sentant des épisodes de la vie de tous les jours. L'animation de la lutte politique, l'intérêt plus vif porté aux affaires publiques avaient augmenté l'importance de l'art gra­phique , l'illustration des almanachs, des revues, le recours à la caricature dans les disputes politiques ou littéraires, le besoin de reproduire les eaux-fortes, gravures sur acier, lithographies faites pour rendre populaires les champions de la liberté nationale imposaient des tâches nouvelles aux artistes. La révolution avait fait une impression extrêmement profonde sur les artistes hongrois. C'est alors que l'art hon­grois était parvenu à la maturité et devenu l'expression digne des idées et des sentiments d'une nation qui prenait conscience de ses forces. Après la défaite de la lutte pour l'indépendance hongroise, la tyrannie de l'empire autri­chien avait beau poursuivre les patriotes, elle ne pouvait pas briser l'esprit de résistance : les meilleurs fils du peuple, dont les peintres et les sculpteurs, ne renonçaient plus à leurs objectifs révolutionnaires. Mór Than et Mihály Kovács, anciens peintres militaires, évoquaient dans leurs peintures historiques les événements glorieux de la lutte pour l'indé­pendance nationale. Viktor Madarász qui s'était battu jusqu'aux derniers jours en simple soldat est devenu le classique de la peinture historique hongroise. Il employait les procédés d'un romantisme passionné pour représenter les thèmes dramatiques que lui offrait cette lutte. Bertalan Székely n'avait que quatorze ans quand il avait présenté par un dessin fait sur le vif la vie d'un camp de honvéds. Ses tableaux d'histoire fotirnissaient plus tard des argu­ments à l'appui des courants idéologiques de l'époque. Mihály Zichy, plus tard peintre de la cour impériale de Russie pendant presque trente ans, avait accablé de mépris, dans une composition grandiose, la Sainte Alliance réaction­naire des monarques laquelle avait contribué à l'asservisse­ment des Hongrois parles Habsbourg. La statue de marbre de Miklós Izsó, le Berger affligé était devenu le symbole de l'oppression et exprimait l'état d'esprit du pays. Le grand maître du réalisme hongrois, Mihály Munkácsy devait lui aussi les malheurs de sa vie aux représailles qui avaient suivi la lutte pour l'indépendance hongroise et qui causèrent la mort de ses parents. Devenu orphelin, il partageait la vie des jeunes prolétaires et dans ses œuvres les plus progressistes il évoquait plus tard les souvenirs des misères de sa jeunesse.Son ami, László Paál était devenu paysagiste, pourtant chacun de ses tableaux évoquait la situation malheureuse de son pays. La tristesse profonde qui se dégage de ses toiles, son réalisme pictural impeccable reflétaient le moral de la société hongroise de l'époque. Les thèmes préférés des tableaux de Géza Mészöly étaient les rives, mais au cours de l'exécution, ces sujets se transfor­maient chaque fois en scènes de genre parce que le paysage se peuplait de pêcheurs, de paysans dont le peintre savait 30. « Chefs-d'œuvre de mille ans d'art hongrois ». Exposition, Leningrad, Ermitage „A magyar művészet ezer évének kincsei' c. kiállítás, Leningrád, Ermitázs

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