Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. – Doroghyné Fehér Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 2. szám. (MNG Budapest, 1974)

montrer les conditions de vie avec la fidélité digne d'un sociographe. La connaissance des tableaux de genre les mieux réussis d'Imre Révész, László Pataky, Lajos Deák Ebner, Sándor Bihari, László Mednyánszky, Adolf Fényes est indispensable pour tous ceux qui veulent étudier de plus près les problèmes sociaux de la Hongrie au tournant du siècle. Les événements de notre siècle ont prouvé qu'il n'y a qu'un seul mouvement organisé, celui de la classe ouvrière qui puisse représenter, défendre et faire triompher la cause de l'indépendance nationale et les intérêts du peuple. Dans les soixante — quatre-vingts années écoulées, c'était la recon­naissance de l'importance des droits de l'homme et de la nécessité de l'affranchissement politique, économique et moral des masses qui a inspiré nos meilleurs artistes : ils ont fait leur la mission historique du prolétariat. Un grand nombre de peintres, d'artistes graphiques et de sculpteurs très doués ont entendu l'appel de leur siècle et sont devenus les annonciateurs et les propagateurs des changements révolutionnaires. Leur activité dans la propagation des idées politiques des partis du prolétariat constitue un cha­pitre enthousiasmant de l'histoire de l'art hongrois. La Ré­publique des conseils en 1919 avait su convertir à sa cause nos meilleurs artistes et les affiches de recrutement de l'armée rouge hongroise font foi encore aujourd'hui de la disposition franche et sans restrictions des artistes doués à mettre leurs dons au service de la révolution. Les œuvres graphiques de Bertalan Pór, de Róbert Berény et de Béla Uitz destinées à servir le mouvement ouvrier comptent parmi les documents classiques de l'art de notre siècle. Le prélude et les précurseurs de l'art socialiste sont aujourd'hui à l'honneur dans les musées et auprès des visiteurs des expositions, car ils initient par les exemples qu'ils ont donnés, à la compréhension de la conception et des techniques propres à l'art engagé. L'œuvre de Gyula Derkovits jouit de l'estime générale en Hongrie ; ses ta­bleaux montrent que la terreur contre-révolutionnaire la plus brutale même ne parvient pas à chasser le prolétariat de son poste de combat, que le prolétariat ne renoncera jamais à atteindre les objectifs universels d'un peuple libéré et qu'il saura trouver dans ses rangs et éduquer ceux qui seront les pionniers de l'art engagé appelé à exprimer, par des œuvres de valeur, l'idéologie marxiste. István Dési Huber, László Mészáros, György Goldmann et le groupe des artistes socia­listes ont continué l'œuvre de Gyula Derkovits mort avant l'âge. A l'époque, la lutte contre le fascisme a mobilisé les ar­tistes ; ceux qui vivaient en Hongrie ou en émigration à l'étranger unissaient leurs forces pour combattre l'agres­sion hitlérienne qui commençait par empoisonner les âmes. La leçon que l'on peut tirer de leur parti pris n'a rien perdu de son actualité. On comprend que les bâtisseurs du socia­lisme sont très attentifs à toutes les traditions progressistes de l'histoire de la culture. La politique marxiste-léniniste poursuivie dans ce domaine fait tout pour intéresser les hommes au passé de l'art et donne un rôle de plus en plus important au contenu humaniste de l'œuvre d'art dans la diffusion de la culture générale. Les vingt-sept ans écoulés depuis la libération de notre pays ont permis aux artistes aussi bien qu'au public de connaître, comme ils le désiraient, les œuvres mises au service du progrès et les tendances de l'art riches de sentiments et de pensées. L'étude de mille ans d'art hongrois et d'art décoratif nous convainc que les artistes doués, sortis du peuple, conscients de leur vocation s'étaient toujours acquittés de leur mission avec l'autorité que celle-ci exigeait d'eux et furent, depuis l'établissement de l'Etat hongrois jusqu'à nos jours, les propagateurs de la vérité et de la beauté. Les musées hongrois et nos historiens de l'art ont plu­sieurs fois eu la possibilité de présenter en Union Sovié­tique les meilleures pièces de leurs collections ou les œuvres représentatives de leur spécialité. Ces expositions tempo­raires étaient à même d'offrir — parfois par la présentation d'un nombre assez considérable d'œuvres, parfois dans des cadres intimes mettant en relief certains rapports — une bonne occasion an public et aux spécialistes soviétiques pour connaître les époques récentes de l'histoire de l'art hongrois. Ces manifestations se sont limitées à la présenta­tion de l'art hongrois des XIX e et XX e siècles ; elles étaient propres seulement à faire connaître les étapes et les ten­dances les plus importantes de son évolution ou bien elles attiraient l'attention sur les créations de nos artistes con­temporains. C'était la première fois à Moscou et à Lenin­grad que les visiteurs soviétiques ont pu avoir une vue d'ensemble sur mille ans d'art hongrois, connaître — bien que sommairement — les tendances les plus importantes de la peintures, de la sculpture, de l'art graphique et des arts décoratifs hongrois à partir de l'établissement du peuple hongrois dans le bassin des Carpates jusqu'à nos jours, jusqu'au milieu du XX e siècle. C'était la première fois aussi qu'un choix important d'œuvres anciennes a été présenté à Moscou et à Leningrad. Il y avait déjà eu un échange de chefs-d'œuvre de la Renais­sance et du baroque provenant des collections de différents musées et présentés dans les pays respectifs par les soins du Musée Pouchkine, de l'Ermitage, du Musée National des Beaux-Arts de Budapest, occasionnellement avec la col­laboration d'institutions semblables des pays amis comme la Galerie de Peinture de Dresde et la Galerie Nationale de Prague. Mais, jusqu'ici, les touristes et les spécialistes soviétiques n'ont pu connaître ou étudier les monuments anciens de notre art national que sur place, à Esztergom, à Budapest. Ainsi, la présentation à Moscou et à Leningrad des chefs-d'œuvre d'art hongrois de mille ans a gagné en importance par le fait qu'elle permettait — pendant cinq ou six semaines — aux visiteurs soviétiques très enthou-

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