Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. – Doroghyné Fehér Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 2. szám. (MNG Budapest, 1974)
« Chefs-d'œuvre de mille ans d'art hongrois ». Exposition, Leningrad, Ermitage „A magyar művészet ezer évének kim c. kiállítás, Leningrád, Ermitázs récente puisque sur elle, au milieu, les sarments d'un bouquet de palmettes encadrent une croix byzantine ce qui dénote déjà l'influence du christianisme. A côté des plaques de sabretache, les disques, parures des nattes des femmes, se placent aussi en bon rang parmi les objets en métal vieux de mille ans. Au point de vue de la qualité, elles comptent au nombre des meilleures œuvres de l'époque, peut-être parce qu'en plus d'être objets usuels, elles avaient été aussi objets de culte. En effet, les formes végétales appliquées évoquent souvent des animaux fabuleux qui devaient personnifier des génies tutélaires, protecteurs surnaturels. Parmi ces animaux mythiques c'est un oiseau, le touroul qui est le plus impressionnant. Il apparaît, sur un disque découvert à Rakamaz, les ailes déployées pour protéger le clan dont les membres lui sacrifiaient. La paire de disques provenant des fouilles faites à Aldebrő représente un quadrupède fantastique qui selon la croyance de celle qui l'avait portée aurait pu opérer des miracles. Quelques-unes de ces parures en forme de disque étaient accompagnées dans les tombes d'un nombre plus ou moins important de médailles d'Ugo di Provenza (926-45) et de Lotario II (945-50), ce qui permet une datation assez précise. Pour les chercheurs, le problème de savoir si l'ornementation des plaques de sabretache et celle des disques, parures pour les nattes des femmes, recèlent ou non des symboles mythiques est résolu. Ils ont répondu affirmativement parce que leur thèse est appuyée par le fait que les Hongrois n'avaient jamais porté les bijoux qu'ils avaient pris sur l'ennemi au cours de leurs incursions dans les pays occidentaux et que les signes, motifs et objets de culte miraculeux avaient soudainement et définitivement disparu de leur vie après qu'ils étaient devenus sédentaires et avaient admis avec le régime féodal le christianisme comme religion d'Etat. Ainsi, par suite de cette transformation de leur manière de vivre, l'orfèvrerie au service des mythes payens perdit sa raison d'être. L'art médiéval hongrois avait puisé à plusieurs sources comme n'importe quelle autre activité culturelle en n'importe quel point de la terre, et il avait subi au cours de son évolution des influences diverses. Les organisateurs de l'exposition ont réussi à montrer ses caractéristiques complexes. Il est facile à comprendre que les Hongrois, acquis à une nouvelle idéologie et admettant une nouvelle structure sociale, avaient emprunté beaucoup d'éléments de la technique des arts aux pays qui leur avaient donné le modèle de l'organisation politique et religieuse d'un État féodal. Du XI e siècle au XV e , c'étaient surtout l'influence italienne et l'influence française qui se faisaient fortement sentir dans le domaine culturel. Au début, Byzance aussi a exercé un certain ascendant sur la civilisation du nouvel État. Les œuvres d'art exécutées dans ces siècles portaient, surtout au commencement, les marques de l'héritage cul-