Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. – Doroghyné Fehér Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 2. szám. (MNG Budapest, 1974)

Zichy a sa place parmi les classiques de la culture géorgien­ne. Il est touchant de voir combien les lecteurs soviétiques aiment les grands romanciers hongrois. Au cours des années du règne du fascisme, les œuvres les plus remarquables de Zsigmond Móricz n'ont eu qu'un tirage peu important; quelques-unes de ces œuvres ont paru en Union Soviétique dans une édition dix fois, vingt fois plus importante que l'édition originale. Récemment, une décade du théâtre hon­grois a mobilisé des foules en Union Soviétique, puis l'Opéra de Budapest a remporté un grand succès au Grand Théâtre de Moscou. La présentation des chefs-d'œuvre de mille ans d'art hongrois à Moscou et à Leningrad eut une haute importance parce qu'elle donnait l'occasion aux visiteurs soviétiques de connaître les monuments les plus remarquables de l'art et de l'art décoratif hongrois (Fig. 24-30). Les trois cent mille visiteurs de ces expositions au Musée Pouchkine et au Musée de l'Ermitage ont certainement été fortement im­pressionnés par les œuvres des maîtres hongrois et ont dû quitter les salles avec la conviction que les artistes de talent de notre peuple avaient toujours travaillé pour rendre la vie plus belle et qu'ils avaient mis leur art au service du pro­grès et de la représentation de ce qu'il y a d'essentiel dans la réalité. Ils ont ainsi acquis une nouvelle fois la certitude que les trésors culturels d'un passé lointain avaient déjà annoncé l'affranchissement des travailleurs et la réalisation future bien que difficile d'une coexistence harmonieuse des peuples. Nous n'avons pas exagéré en remontant à mille ans dans le passé pour montrer la continuité de l'évolution de l'art hongrois. Les objets découverts dans des tombes du X e siècle nous ont justifiés : ils témoignent d'une perfec­tion extraordinaire de l'art décoratif contemporain. Les Hongrois, emportés par les dernières vagues de la migra­tion des peuples, étaient venus des régions méridionales de la Russie pour se fixer dans le bassin carpatique. C'est de là qu'ils avaient apporté la connaissance et la pra­tique de plusieurs métiers et leurs motifs ornementaux. La richesse des éléments persans sassanides qui prête un caractère de grande diversité aux monuments découverts dans le Sud de la Russie avait survécu aux vicissitudes de la migration et de la conquête du pays et elle s'était réaffirmée avec vigueur, après l'établissement des tribus, dans les œuvres des orfèvres, des sculpteurs d'os et de bois anciens. Les sources contemporaines, documents récemment dé­couverts, nous apprennent que leurs auteurs, voyageurs qui avaient vécu il y a mille ans, trouvaient chez les tribus hongroises s'organisant de plus en plus solidement, des objets fastueux : armes ornées avec fantaisie, beaux tissus, vêtements, coiffures et barrettes bien riches. Les fouilles ont mis à jour, pour la plupart, des objets en métal, mais leur grand nombre et leur valeur artistique suffisent pour prouver le haut niveau de la civilisation du peuple établi sur le territoire de la Hongrie actuelle. Naturellement, les tissus avaient tous péri et il serait difficile de reconstruire les ornements d'objets en cuir. Il est également rare que quelques objets sculptés révèlent la valeur des œuvres disparues ; seuls quelques pommeaux, boutons et aiguilles témoignent des connaissances du métier de leurs auteurs. Quant à l'orfèvrerie et, en général, l'art du métal, nous pouvons nous en faire une idée presque fidèle, car les trou­vailles, même si elles sont peu nombreuses, suffisent pour illustrer la diversité et la perfection de l'orfèvrerie hon­groise et de l'art du métal à l'époque de la conquête du pays. Les genres les plus divers de l'art du métal sont repré­sentés parmi les trouvailles datant du X e siècle : vases sacrés des notables, aiguilles de bonnets des guerriers, plaques en or ou en argent recouvrant les sabres, bracelets d'hommes ou de femmes, ferrures ornant les bottes ou les ceintures, parures des vêtements, bagues, boucles d'oreilles, colliers et plaques de harnais très variées, etc. Ces objets ont été présentés à l'exposition répartis en trois collec­tions : objets provenant de tombes d'hommes et ceux découverts dans des tombes de femmes ; un troisième groupe comprenait le matériel d'équipement des guerriers. Le sou­venir d'un art donnant libre cours à l'imagination, ce sont les plaques de sabretache qui l'ont conservé pour la posté­rité : elles se distinguent parmi les monuments du même genre des peuples de cavaliers et leur ornementation semble être inspirée par certains mythes ou renvoie à eux. Selon l'hypothèse des spécialistes, le dessin très divers des entre­lacs et des palmettes serait le symbole de l'arbre de la vie dans le mythe sur les origines de la famille princière, mythe devenu la religion de la tribu. Il serait aussi l'expression artistique des privilèges des chefs de tribus et des ducs, la manifestation d'une doctrine propre à organiser une communauté et se présentant comme la préfiguration d'une hiérarchie féodale dans une société de chasseurs et d'éle­veurs de bétail en mouvement permanent. Au cours des fouilles, un nombre important de plaques de sabretache de ce genre avaient été découvertes. L'exposition orga­nisée au Musée Pouchkine et au Musée de l'Ermitage en a présenté un choix intéressant. La perfection de la tech­nique des orfèvres hongrois à l'époque de la conquête du pays s'affirme le mieux sur une plaque de sabretache décou­verte au cours des fouilles exécutées à Szolnok-Strázsa­halom. La surface est sillonnée de palmettes grasses rele­vées en bosse ; les volutes des motifs végétaux stylisés y disposent les éléments décoratifs autour de cinq noyaux ; les parties en faible saillie de cet objet d'argent relevé en bosse et ayant la forme d'un bouclier sont légèrement dorées. Ce chef-d'œuvre provient des restes d'une tombe à deux morts et passe aujourd'hui pour un des objets les plus connus des collections du Musée National Hongrois. Lors de l'exploration de la tombe, un dirham, frappé en 920-21 à Tachkent sous le règne de Nasar ihn Ahmed a aidé les archéologues à dater les trouvailles. La plaque de sabretache découverte à Tiszabezdéd devait être plus

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