Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. – Doroghyné Fehér Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 2. szám. (MNG Budapest, 1974)
CHEFS-D'ŒUVRE DE MILLE ANS D'ART HONGROIS EXPOSITIONS AU MUSÉE POUCHKINE À MOSCOU ET AU MUSÉE DE L'ERMITAGE À LENINGRAD Les accords d'échanges culturels liant les pays socialistes les uns aux autres ouvrent à chacun de ces pays des horizons très vastes. L'étude des progrès qu'ils font dans les sciences ou dans la technique facilite leur coopération et leur intégration économiques aussi. Une orientation bilatérale ou même multilatérale dans l'histoire de l'art et la connaissance de sa situation présente dans chaque pays ont également une importance de premier ordre pour eux. Nos efforts en vue de bâtir la société socialiste et la société communiste deviennent plus efficaces par suite de la connaissance réciproque de l'évolution culturelle et des traditions nationales de nos pays liés par l'amitié ; cette connaissance est à même de prêter un caractère organique à l'application à des cas particuliers des lois universelles et fait reconnaître dans des situations concrètes la valeur absolue de la conception scientifique du monde, La prise de contact avec la culture des peuples de l'Union Soviétique a fortement impressionné la vie publique hongroise. Certes, la littérature, la musique et l'art classiques russes n'étaient pas ignorés en Hongrie avant la Libération, mais depuis nous les connaissons plus amplement et leur connaissance a gagné des milieux de plus en plus étendus. Nous portons aussi un vif intérêt aux créations littéraires et artistiques qui avaient vu le jour après la Grande Révolution Socialiste d'Octobre ainsi qu'aux tendances qui se sont manifestées depuis dans plusieurs domaines de la vie culturelle en Union Soviétique. Les expériences acquises au cours du développement de la culture socialiste ont contribué dans une large mesure à susciter un renouveau culturel dans les démocraties populaires surgies après la Seconde Guerre mondiale et elles ont aidé l'expansion de l'activité créatrice venant à l'aide à la classe ouvrière dans l'accomplissement de sa mission historique. Le prestige dans le monde de l'art hongrois se trouve considérablement renforcé par l'accueil qui est réservé, sur la base de la réciprocité, aux œuvres de nos écrivains, compositeurs, peintres, artistes graphiques, décorateurs, sculpteurs dans les pays amis, principalement dans l'Union Soviétique. En général, l'activité artistique des petits peuples trouve difficilement de l'écho à l'étranger. D'ailleurs, les dirigeants de l'ancienne Hongrie n'ambitionnèrent guère que les créations d'avant-garde trouvassent audience au-delà de nos frontières, ils firent tout aussi pour empêcher qu'elles fussent connues dans le pays même. L'amitié de l'Union Soviétique a ouvert des horizons aux artistes hongrois : elle a fait qu'en plus du public hongrois ils aient désormais un camp important de partisans à l'étranger aussi. De nos jours, il arrive qu'en Union Soviétique les artistes de talent hongrois soient mieux connus et appréciés par les lecteurs, amateurs d'art et mélomanes que dans leur propre pays. La population de l'Union Soviétique est vingt-quatre fois plus importante que celle de la Hongrie ; pendant plus de cinquante ans, écoulés depuis la Révolution d'Octobre, les différentes formes de l'instruction publique ont pris u n essor sans précédent dans ce pays réunissant de nombreuses nationalités et la curiosité pour les choses de l'esprit y a gagné les masses. C'est l'esprit international qui préside aussi à l'orientation culturelle de l'homme soviétique : ainsi, l'opinion publique de cet immense pays réserve un accueil fraternel aux arts des pays socialistes moins importants par l'étendue de leur territoire et le nombre de leurs habitants. L'avenir de nos relations ne dépend pas uniquement de données statistiques. La communauté idéologique de ceux qui luttent pour l'avènement d'un ordre social équitable confirme la valeur de toute œuvre d'esprit progressiste et révolutionnaire ; par conséquent, les trésors d'art des peuples petits ou grands ont et auront le même rôle à jouer dans l'éducation de la conscience socialiste de l'individu. Elle rend plus tangible l'égalité pobtique ce qui ne manque pas de stimuler les artistes des pays moins importants par le nombre de leurs habitants puisqu'elle justifie, moralement et idéologiquement, leurs recherches et leurs efforts dans le domaine de la création artistique. La coopération de plus en plus intense des pays socialistes dans ce domaine permet de mieux comprendre et d'interpréter plus logiquement les signes précurseurs de changements que l'on peut déceler dans les œuvres d'art. Les Hongrois de nos jours tirent une vanité légitime du fait que les peuples amis reconnaissent les résultats durables acquis par leurs aïeux, leurs classiques qui avaient mis leur talent au service du progrès, de la beauté et de la justice. Les poètes révolutionnaires hongrois n'ont jamais eu autant de lecteurs qu'ils en ont à présent en Union Soviétique ; des millions et des millions de gens connaissent aujourd'hui, au-delà de nos frontières aussi, les poèmes traduits dans plusieurs langues de Sándor Petőfi. Les œuvres des maîtres hongrois du réalisme critique peuvent être considérées comme des éléments stables de la culture soviétique. Un critique d'art soviétique a consacré une monographie remarquable au peintre Mihály Munkácsy ; son ouvrage est très recherché par les amateurs de livres d'art. Mihály