Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. – Doroghyné Fehér Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 2. szám. (MNG Budapest, 1974)

annonce le retour de l'artiste aux problèmes de ses com­positions à deux figures de singes abandonnées en 1907, mais cette fois Simay réussit à continuer ses recherches à un autre niveau et à parvenir à des résultats tout à fait nouveaux (Fig. 21). La Chasseuse et La guenon mère à Vagonie qui lui est étroitement apparentée ainsi que La défense continuent d'employer le procédé stéréotypé de simplification que nous avons remarqué dans le Couple de lions, mais les groupes sont plus mouvementés, ils ont une remarquable richesse de détails et la rigueur de la statique a dû céder à une tendance d'équilibrer qui paraît souvent excessive . C'est en 1940 qu'un plâtre patiné brun-jaune de la Chasseuse est entré dans la collection du Musée National des Beaux-Arts 40 quand l'artiste, prenant la retraite, a li­quidé les œuvres qu'il conservait dans son atelier à l'Ecole des arts décoratifs. 41 Assise, les jambes croisées, le dos voûté, la mère guenon tient son petit sur ses genoux, prend sa tête dans le creux de son aisselle et s'applique à lui nettoyer le pelage. L'attitude grotesque d'un carac­tère enjoué, l'attention tendue qui se lit dans le regard de la mère témoignent d'un retour prudent à la scène de genre tandis que par la composition serrée l'artiste réussit, plus logiquement et plus consciemment que par le passé, à faire des deux corps un seul bloc architectonique d'une structure homogène. La Chasseuse atteste aussi l'enrichissement de la tech­nique de stylisation des débuts. Le sculpteur double auda­cieusement le contour inférieur du bras droit de la guenon, pendant qu'il laisse les muscles constituer un élément plastique sur la surface du haut du bras. L'abstraction analytique atteint à un niveau plus élevé dans le modelage des arcades sourcilières et des oreilles ; pareillement à certains détails du Couple de lions, les motifs soulignés avec force nous font penser aux formes froides, fonction­nelles des pièces détachées des machines. Les rapports existant entre les détails déformés, anguleux, doublés, on peut les considérer comme le résultat d'un montage d'éléments visuels provenant de l'examen d'un objet perçu sous plusieurs aspects. De même, nous sommes convaincu que l'artiste emploie sciemment le procédé de la répétition des mêmes éléments ou d'éléments analogues afin de don­ner l'impression du mouvement. En même temps que de la Chasseuse, Simay fit don, en 1940, de la Mère guenon à Vagonie au Musée National des Beaux-Arts 42 (Fig. 22). Ce groupe en plâtre patiné d'une expression poignante parle, dans les détails, le même lan­gage que la Chasseuse, mais il en diffère essentiellement par sa composition. Couchée sur le dos sur une large base ronde, la mère guenon malade étreint, avec un dernier geste réflexe, son petit qui la regarde, saisi d'effroi. Par ce groupe des­tiné à être vu d'en haut, Simay s'attache à atteindre son objectif, poursuivi, bien que prudemment encore, par les Jumeaux, de trouver l'expression plastique de l'obsession et de l'incertitude de la vie. D'une structure statique, les deux figures dépassant à peine, par endroit, le niveau de la base, sont aptes à nous communiquer, par le contraste entre l'expression d'un épuisement extrême et celle de la rapidité du mouvement réflexe, des frémissements de l'âme, légers comme un souffle. Í0. Imre Simay (1874-1955): Couple de lions, 1908 Simay Imre (1874—1955) üroszlánpár, 1908 lí)

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