Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. – Doroghyné Fehér Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 2. szám. (MNG Budapest, 1974)

LES SCULPTURES D'IMRE SI MAY DANS LA COLLECTION DE LA GALERIE NATIONALE HONGROISE Károly Imre Simay (1874-1955), sculpteur, peintre et artiste graphique, 1 une des personnalités hongroises les plus originales fut, dans la première décennie de notre siècle, un homme très en vue ; la plupart de ses œuvres firent sensation. Exposant régulièrement à Vienne et à Budapest, il remporta beaucoup de succès avec ses dessins d'animaux grotesques et ses compositions plastiques à motifs de singes que les contemporains trouvaient bien comiques. Cependant, quant à la valeur réelle de ses œuvres, la structure à plusieurs couches de leur contenu et l'évolution rigoureuse d'une tendance à simplifier les formes et à les rendre typiques, seule une analyse posté­rieure se pliant à des considérations historiques pourrait les mettre en pleine lumière et les interpréter dans leur complexité. La carrière de Simay riche d'événements et d'expérien­ces intimes est caractérisée, pendant toute sa durée, par l'alternance périodique de la pratique des branches diverses de l'art complétées l'une par l'autre et liées ensemble, ce qui donnait de nouvelles impulsions à chacune d'elles. A partir de 1893, date du premier dessin que nous lui connaissions, 2 jusqu'à 1904, sa production comprend surtout des crayons remportés avec virtuosité et aussi quelques peintures 3 . Dès 1904, l'artiste graphique jouissant de l'estime d'un vaste public et remportant des succès aussi à l'étranger, se met soudain à modeler et de 1904 à 1911 la charpente de son œuvre sera constituée par une série de compositions plastiques donnant l'impression d'une évolution rigoureuse. Après, il se produit une interruption de dix ans qui s'ex­lique, outre l'influence dépressive de la guerre, par son activité intense de professeur de dessin d'imitation et de modelage à l'Ecole des arts décoratifs. 4 A partir de 1919­1920, des œuvres graphiques s'accumulent à nouveau ;'' vers le milieu des années 1920 il se charge de l'exécution de sculptures d'architecture importantes" et continue à peindre des tableaux qui, devenant de plus en plus rares, n'atteignent pas le niveau des œuvres précédentes 7 et annoncent, dans les années 1930, l'achèvement de sa car­rière, car, en effet, dans les vingt ans qu'il aura encore à vivre jusqu'à sa mort à l'âge de 81 ans, en 1955, il vivra retiré à cause de sa maladie, ayant renoncé définitivement à la création artistique. 8 L'œuvre d'Imre Simay telle que nous la connaissons aujourd'hui présente des lacunes regrettables. La plupart des dessins faits dans sa première période se sont dispersés à l'étranger ; une partie considérable de ses sculptures et de ses peintures restent introuvables et plusieurs en ont été détruites par l'artiste lui-même dans sa hâte de faire du nouveau ou sous le coup d'une dépression provoquée par des échecs momentanés. IJ A présent, les œuvres connues de Simay se trouvent dans la collection de la Galerie Natio­nale Hongroise ou sont en possession des héritiers du frère de l'artiste, Caesar Simay, 10 écrivain et de leurs amis. 11 Malgré les incertitudes soulevées par ces lacunes les œuvres que nous possédons ou qui ont été mentionnées par les contemporains ou bien reproduites à l'époque mon­trent que la période la plus logique et la plus importante du point de vue de la place qu'elle occupe dans l'évolution de l'artiste se situe entre 1901 et 1911, et que les œuvres exécutées dans ces années se répartissent en deux groupes qui se recouvrent, présentent des répétitions et des anti­cipations aussi : le premier comprenant les œuvres gra­phiques et les peintures datées de 1901 à 1908 et le second les statues faites entre 1904 et 1911. Des quatorze statues mentionnées par les critiques d'art 12 cinq sont conservées à la Galerie Nationale Hongroise tandis que les six gravures de sa collection 13 représentent trois types bien distincts et permettent d'avoir une idée de ce que devait être la majorité des dessins de ces dix années. En ce qui va suivre, nous essayerons d'esquisser — en reproduisant et en analy­sant les statues de la collection de la Galerie — les grandes lignes des tendances qui se sont manifestées dans l'art de Simay. S'il est nécessaire, nous ne manquerons pas de renvoyer aux statues des collections privées ou à des œu­vres introuvables qui auront de l'intérêt pour notre analyse. Nous rappellerons également des œuvres graphiques qui préfiguraient certaines caractéristiques du style et des thè­mes des sculptures ultérieures. Le Département de sculptures de la Galerie Nationale Hongroise conserve le premier et le plus populaire groupe en bronze de Simay. Exécuté en 1904 et acquis en 1905 par le Musée National des Beaux-Arts, le Bonheur familial est une composition à singes 14 (Fig. 16, 17). Ce groupe à trois figures, patiné noir, haut de 38 centimètres et faisant une seule pièce avec son socle rond pose déjà tous les pro­blèmes qui apparaîtront successivement dans le langage plastique de Simay et il est, malgré sa nouveauté et son caractère d'essai, un ouvrage fini et parfait. En 1905, il a valu à son auteur le prix Ráth György de 600 couronnes, 15

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