Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. – Doroghyné Fehér Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 2. szám. (MNG Budapest, 1974)
16. Imre Simay (1874-1955) : Bonheur familial, 1904-1905 Simay Imre (1874—1955) : Családi öröm, 1904—1905 a été exposé au Salon d'Hiver 1905-1906 organisé à la Galerie d'Art par la Société des Beaux-Arts, 1G à l'exposition Hagenbund à Vienne en 1906, 17 à l'Exposition internationale d'Art décoratif à Milan, 18 a remporté en 1907 une médaille d'argent à Pécs 19 et il s'est fait remarquer à Venise en 1909, 20 à Monza en 1924 21 aux expositions internationales d'art décoratif. Le thème du Bonheur familial, la composition du groupe, la technique du modelage réduisant les détails à leur plus simple expression en faveur de leur synthèse avaient, dans l'art plastique hongrois des premières années du XX e siècle, la nouveauté d'un style hardi qui était pourtant annoncé par les crayons de Simay exécutés entre 1901 et 1903 22 . Sur ces dessins avaient déjà apparu, dans leur perfection, le thème, la composition du groupe et les réussites d'une abstraction longtemps poursuivie si bien qu'en modelant le Bonheur familial l'artiste n'avait plus qu'à dominer la matière nouvelle et les dimensions qui s'imposaient pour donner une expression parfaite à son idée. Des thèmes comme celui du Bonheur familial, une composition serrée faite de figures d'animaux observés sur le vif et représentés dans leur réalité reviennent constamment sur les dessins de Simay trahissant sa prédilection pour cette sorte de sujets et cette technique de composer. La première étude de lion que nous lui connaissons date de 1895 23 ; un dessin, Etudes de chiens a remporté un prix en 18971 ; en 1898, plusieurs esquisses représentent des lions 2 ' tandis que le sujet qui dominera, le singe, apparaît en 1900, sur un crayon, Bagarre, exécuté à Munich. 21 ' En 1901, Simay travaille à une riche série de compositions à singes, dans le style des scènes de genre, tout en faisant des études de lions et de chevaux cette même année. A partir de cette date les thèmes principaux persisteront et l'attention de l'artiste se concentrera de plus en plus sur la stylisation et la traduction typique des détails de formes animales dessinées de mémoire. Sur une composition, Le philosophe 2 ", se remarque déjà le caractère concis, statique et plastique de la représentation d'un singe accroupi, immobile, tout occupé à observer des escargots rampants. Les statues futures sont également annoncées par un carton daté de 1903 et conservé à la Galerie Nationale Hongroise : Guszti 2H a un caractère de bloc qu'il doit au tracé épais de la silhouette et des contours intérieurs au même degré qu'à la suppression des détails moins importants (Fig. 18). Le motif de singes qui a reçu une expression plastique, représentative dans le Bonheur familial s'adapte bien à la ligne de l'évolution du genre qui, mettant en scène des animaux, était en vogue dans l'art français et l'art allemand à partir de la deuxième moitié du XIX (> siècle. Simay a dû le connaître dans l'atelier de l'école Zügel à Munich 29 . Cependant, l'apparition du motif de singes a apporté du nouveau par rapport aux anciens motifs d'animaux, car le caractère exotique de cet animal, ses gestes et attitudes insolites rappelant d'une manière étrange ceux de l'homme mettaient l'artiste en face de problèmes nouveaux et le poussaient à exploiter les nouvelles possibilités irai s'offraient à lui dans le domaine de la composition et de la stylisation. A l'exemple des peintres et des sculpteurs animaliers qui étaient moins liés par les conventions que, par exemple, les peintres de tableaux d'histoire, l'artiste se risquant à représenter le monde grotesque des singes disposait lui aussi d'une plus grande liberté de recourir à de nouvelles techniques originales. En dehors de l'abstraction progressive des détails dont le Bonheur familial représente seulement le commencement, la multiplicité captivante de la composition apparaît, déjà dans cette œuvre, dans toute sa plénitude. Les organes des corps entrelacés, blottis les uns contre les autres, sont plus que parties de corps individuels : ils appartiennent à un système architectonique homogène qui transforme le groupe en un seul bloc, alors que les contours intérieurs de la composition, la solution que l'artiste a su trouver pour le plan de l'œuvre obéissent de plus en plus aux lois intrinsèques d'un monde autonome de formes abstraites. Cet affranchissement saute aux yeux dans la silhouette formée par l'arc