Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. – Doroghyné Fehér Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 2. szám. (MNG Budapest, 1974)

de Venfant prodique et l'esquisse qui l'avait préparé, le Portrait de Ferenc Ferenczy, oncle de l'artiste, La femme de Vartiste (Fig. 13), Arbre en fleurs, Femme arrosant des fleurs, Goûter à Szentendre et le Portrait de madame Arthur Bukovinszky 2 ' . Ces tableaux sont — à l'exception d'un seul (Arbres en fleurs) — des œuvres figuratives, portraits ou tableaux de genre. Tous représentent la tendance roman­tique par leur genre et deux tableaux, Séparation et le Porteur de province par leur contenu anecdotique aussi. On peut relever sur eux les marques de l'influence du style romantique de sa femme, Olga Fialka. Ce style, Ferenczy ne le tenait pas en grande estime comme son fils l'a re­marqué. Au cours de son évolution il a réussi à s'en libérer totalement. Ce fait pourrait expliquer pourquoi il n'a pas présenté ses tableaux peints à Szentendre à sa première rétrospective qui a eu lieu en 1903 dans les salles du Salon National 28 . En faisant connaître les motifs de ce parti pris dans le catalogue qu'il a écrit lui-même, il dit ceci : « Aucun de mes tableaux peints à Szent-Endre ne figure parmi mes œuvres exposées. Je ne connaissais pas encore assez l'art ni la nature pour que j'aie pu profiter de ma solitude à Szentendre. » 29 Elek Petrovics, auteur de la première monographie du peintre a été, plus ou moins, influencé par cette déclaration quand, dans un chapitre de son œuvre, il parle de la période de Szentendre. Par contre, István Genthon, auteur d'une monographie récente de Ferenczy réhabilite le peintre en s'opposant à lui ; il met les œuvres de cette période se distinguant par un naturalisme délicat à côté de celles d'István Csók, de Béla Iványi Grünwald et de János Thorma exécutées dans un style pareil. En vérité, ces œuvres, tout en conservant certains élé­ments anecdotiques auxquels Ferenczy renoncera plus tard en faveur de l'art purement pictural, 30 présentent déjà les qualités qui seront les caractéristiques constantes de sa future manière après son séjour à la Colonie de peintres de Nagybánya : l'expression d'un certain état et un senti­ment poétique intime. En parlant de cela, Elek Petrovics écrit : « L'exécution minutieuse et détaillée n'est pas à confondre chez lui avec une objectivité sèche, imperson­nelle ; elle cache des sentiments délicats, une poésie dis­crète propres à l'artiste. Dans le fini de son dessin nous découvrons plutôt du recueillement que de la pédanterie ou de la rigueur ; dans son coloris, bien qu'il soit sans éclat, il apparaît déjà le sens sûr de la tonalité. » 31 Donc, on constate déjà dans les tableaux de Ferenczy peints à Szentendre la désaffection du peintre pour les grands mots, mots sonores et creux provoqués par les problèmes sociaux de l'époque et son attachement à la peinture pure ; il s'est enfermé dans sa tour d'ivoire, pour reprendre les mots de Valér qui emploie cette expression très à la mode en Hongrie dans les années 1920 et 1930. Mais ce refus de toute idéologie n'en est pas moins une. En face d'une peinture officielle, historique ou religieuse, en face d'une peinture de genre affectée exploitant un mythe national faussé, paradoxal et rétrograde que la classe régnante s'était approprié après le compromis austro­hongrois de 1867, c'est l'attitude du bourgeois radical respectueux des faits objectifs et soucieux de représenter les faits de la nature tels qu'ils sont, comme l'exige la phi­losophie positiviste se réruindant alors dans le inonde entier. Cette attitude de Ferenczy exprimée par des œuvres remarquables s'affirmera davantage à la Colonie de peintres de Nagybánya, elle deviendra, entre les deux guerres, source d'impulsions pour l'art dit post-Nagybánya et influera aussi sur l'histoire de la peinture à Szentendre 32 . Ajoutons tout de même que dans les mouvements qui se font jour entre les deux guerres et dont le caractère idéolo­gique devient de plus en plus net, elle ne paraît pas toujours aussi positive qu'elle a été au tournant du siècle. Les années passées à Szentendre marquent dans l'œuvre de Ferenczy le stade initial de cette attitude. Le peintre n'a que trente ans quand cette période se termine et lui 10. János Jankó (1833-1896) : Maître berger, 1869 Jankó János (1833—1896) : A számadó-juhász, 1869

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