Korner Éva - Gellért Andor szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 5. szám (Budapest, 1965)
52. János Kmetty (1889): Béla Bartók. Kmetty János (1889): Bartók Béla. tel ouvrage, clans le catalogue de la première exposition commemorative consacrée à cet artiste. 19 Cette exposition eut, en effet, lieu en 1923, c'est-à-dire cinq années après la mort de Fémes-Beck, à une époque où il était encore relativement facile de retrouver et de regrouper son œuvre. Les déclarations de ses contemporains survivants tendent cependant à faire admettre que Fémes-Beck a fait un portrait de Bartók, dont on ignore le lieu de conservation. Ses œuvres connues, comme les bustes de Ferenc Liszt, de l'architecte Ödön Lechner, de l'écrivain Józsi-Jenő Tersánszky, de la romancière Margit Kaffka, etc., ses plaquettes et, en général, aussi bien l'esprit général de son art que toute son attitude humaine militeraient en faveur de notre hypothèse. En attendant de découvrir le lieu de conservation de son portrait de Bartók, nous croyons pouvoir nous acquitter d'une dette, en résumant brièvement la vie et l'œuvre de cet excellent artiste mort si jeune. Il le mérite, autant parce que son œuvre a été jusqu'à présent très peu commenté, que parce que le 80 e anniversaire de sa naissance aura lieu en 1965.-° Après un premier stage accompli auprès de son frère aîné, le sculpteur et médailleur Fülöp-Ö. Beck1 , il s'engagea comme apprenti ciseleur et repousseur, dans l'atelier du bronzier László Vandrák 22 . De 1902 à 1906, il apprit aux cours du soir de l'École des Arts Décoratifs, le moulage et la joaillerie. Son très grand talent et sa technique achevée lui valurent la médaille d'or de l'exposition internationale de Milan, en 1906 23 . Il partit à l'étranger, au cours de la même année. Il travailla d'abord à l'atelier d'Olbrich, à Darmstadt 24 , d'après les dessins de cet excellent artiste, mort également très jeune 25 . C'est sans doute à cette époque qu'il conçut le désir d'embrasser la carrière des arts. A la mort d'Olbrich, il consacra un bel éloge aux mérites de son défunt maître 26 . Munich fut l'étape suivante do son voyage d'études. Il y travailla auprès de l'excellent statuaire Georg Reemer 27 , perfectionnant surtout ses techniques de unition des surfaces. Selon ses commentateurs, Reemer l'estimait beaucoup, encore que Fémes-Beck lui-même fût d'avis qu'il ne bénéficiait pas, auprès de lui, de perspectives assez larges 28 . Ce léger mécontentement reviendra par la suite, donnant une idée du tempérament tendu et toujours actif de Fémes-Beck. Après son retour en Hongrie, il entreprit des travaux indépendants. Il abandonna les tâches relevant des arts décoratifs et so tourna vers l'étude de l'anatomie humaine. Le modelé de la tête et du visage semblait être ce qui l'attirait le plus, attaché qu'il était à la création d'un langage ramassé et dépouillé à l'extrême. Cette même sobriété caractérise aussi bien ses plaquettes que ses ouvrages en ronde bosse. Ses plaquettes se distinguent surtout par l'ingénieuse disposition du corps humain. Ses figures debout, assises ou même celles en mouvement sont autant de brillants exemples de distribution spatiale. Ses nus sont pleins de tension dramatique. L'expression en est servie avec bonheur tantôt par le jeu accentué des muscles et tantôt par un recueillement méditatif, capable de suggérer, en dépit des dimensions réduites, l'impression du monumental. Artiste de haut rang et d'un message très personnel, FémesBeck sut cependant traitor ses matériaux en virtuose de toutes les techniques. Grandi à l'atelier, il aimait travailler de ses propres mains, dédaignant le procédé dit «de réduction», auquel tant de médailleurs accordent leur prédilection. Il travaillait à l'instar des maîtres anciens, gravant et sculptant lui-même ses plaquettes, selon sa conception, ainsi qu'il devait lui-même dire de ses grands prédécesseurs: «Le sérieux du matériau fut la source de leur culture.» 29 En 1910, Fémes-Beck présentait trois portraits, à l'exposition du Művészház (La Maison de l'artiste). En 1911, il figurait parmi les Huit, à titre d'ami. Au cours do la même année, György Bölöni consacra une brève étude 30 à son œuvre, signalant dès lors «l'armure impressionnante