Korner Éva - Gellért Andor szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 5. szám (Budapest, 1965)

qui le revêtait dès ses départs», sa belle rigueur qui retran­chait de son œuvre «les ruses et les redondances de l'art plastique, ainsi que toute recherche vaine», que l'on ren­contrait si souvent dans la sculpture hongroise de l'époque. Bölöni le considère comme l'annonciateur du renouveau de son art, attestant que «la fermentation de la peinture hongroise a trouvé son répondant parmi les sculpteurs hongrois». En fait, les aspirations des peintres groupés dans la jjhalange des Huit jugeaient de bon droit que Vilmos Fémes-Beck était leur compagnon d'armes dans son propre domaine, bien qu'ils fussent en premier lieu tri­butaires de l'Ecole de Paris et de l'art français, tandis que le sculpteur se reconnaissait expressément l'héritier des traditions de l'art plastique et de la joaillerie allemande. Nous ne voulons pas dire par là que l'œuvre du sculpteur Fémes-Beck repose sur les composantes de style propres aux maîtres allemands, ce qui serait d'autant moins vrai que ses médailles présentent une affinité avec celles du quat • trocento italien, mais que sa formation et sa matura­tion avaient eu lieu à l'ombre des chefs-d'œuvre de l'art allemand. En 1912 et en 1913, Fémes-Beck remporta de nouveaux succès. Arthur Elek écrit de lui à juste titre que «chacun de ses ouvrages constituait une étape visiblement nouvelle de son évolution». 31 La première guerre mondiale arrête son œuvre créatrice. Il partit sous les drapeaux. Enrôlé au service armé, il n'eut plus guère la possibilité de travailler, mais ses aspirations artistiques ne s'éteignirent pas. Il profitait de chaque moment de liberté, pour dessiner et il réexpédia de nombreuses feuilles à son atelier. Il contracta un mal sans rémission et, après son retour, il travaillait déjà en luttant pied à pied contre la mort, qui devait l'emporter le 1(5 décembre 1918. Parti pour servir de fanal au renouveau de la sculpture, son art reste une promesse admirable que sa disparition tragique l'empêcha de tenir. 3- Le haut rang qu'il convient de lui assigner dans l'histoire de l'art plastique en Hongrie nous fait un devoir de continuer nos recherches, dans l'es­poir de les voir aboutir à la découverte de son portrait de Bartók. Entre ces deux maîtres, la recherche de la vérité, sur le plan humain aussi bien que dans le domaine de l'art, forme le plus puissant et le plus précieux dos liens. Le suivant des portraits de Bartók dont nous avons à nous occuper est l'œuvre du professeur János Busitáa (Roumanie) (Fig. 51.). Il est reproduit dans le volume con­tenant la correspondance hungaro-roumano-slovaque de Bartók, publié sous la direction de János Domény. 33 Les biographies et les lettres du maître permettent de le dater de la seconde quinzaine de juillet 1917; Bartók se trouvait alors en Transylvanie. On connaît la grande amitié qui unissait Bartok à Busitàa pendant ses voyages d'étude du folklore musical; leur correspondance contient des allusions au portrait de Bartók par Berény. Busitia était certainement très curieux de la peinture de Berény, puisque dans une lettre de Bartók à lui, datée d'août 1917 — il est par ailleurs ques­tion dans cette même lettre des milieux des revues Világ, Nyugat et Ma — on trouve le passage suivant: «Il ne m'a pas encore été possible de procurer ce tableau de Berény, car je ne puis guère me rendre à Pest ces jours-ci, mais j'espère que ce n'est pas trop urgent.» 34 Dans sa lettre du 28 janvier 1918, il déclare, au sujet du même portrait: «La photo du tableau de Berény est désormais introuvable, parce que le cliché est perdu. Mais la revue Ma a l'inten­tion de le publier, d'après une photo ancienne; je vous en enverrai un exemplaire.» 35 Le 14 mars 1918 enfin, Bartók écrit: «Vous trouverez ci-joint un exemplaire du numéro de la revue Ma publiant ce portrait de Bartók que vous me demandiez cet été.» 36 Il ne s'agit pas là d'un portrait achevé, mais seulement d'une ébauche. L'ouvrage de BusiÇia ne pose pas de pro­blème artistique du genre de ceux qui onus préoccupent à présent. La place qui lui revient dans l'iconographie de Béla Bartók n'en est pas moins importante, surtout en raison des lions d'amitié signalés plus haut, qui unissaient Bartók à Busiiia. Ce dernier a d'ailleurs également dessiné un portrait du chef d'orchestre Egisto Tango, grand admirateur de Bartók, qui se trouvait en juillet 1917 en compagnie du maître hongrois. (Be portrait de Bartók par Busitia appartient à Sabin V. Dragoi, Bucarest). Jusqu'à présent, nous avons été amenés à doux reprises à citer le nom d'artistes appartenant de près ou de loin au groupe des Huit. Le premier fut celui de Robert Berény et l'autre celui de Vilmos Fémes-Beck, ami des artistes du groupe. Le troisième artiste d'avant-garde, qui prend place parmi les iconographes de Béla Bartók est János Kmetty, 37 auteur d'une estampe peu connue (Fig. 52.). Un exemplaire en est conservé actuellement par la veuve de Béla Bartók, née Ditta Pásztóry. Elle a été reproduite en 1925, dans un numéro du The League of Composers Review dont un exemplaire se trouve parmi les papiers de Bartók. Il y a un an et demi environ, une autre reproduction nous en a été adressée de l'étranger, publiée, selon l'expéditeur (les Ar­chives Bartók de New York) en 1929, à la couverture de la revue Boston Transcript. Par la suite encore, nous avons reçu une photocopie 38 d'une lettre de János Kmetty lui-même, concernant les origines de l'estampo en question. Voici ce que dit cette lettre: «Monsieur ! En réponse à votre lettre, j'ai l'honneur de vous informer que je n'ai jamais peint de portrait de Bartók. Róbert Berény en a peint un, mais j'ignore où il se trouve. J'ai gravé de Bartók un portrait sur cuivre, qui m'a été commando par les Editions Musicales Rózsavölgyi. Cette maison en a acheté 50 exemplaires, pour les diffuser. Cette gravure a été établie aux environs de 1925-1926. La revue Boston Transcript l'a reproduite à l'époque, avec indication de mon nom. De petites dimensions, cette gravure mesure environ 15 cm sur 20. J'ai gravé ce portrait au domicile que Bartók occupait (ill

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