Korner Éva - Gellért Andor szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 5. szám (Budapest, 1965)
taire des activités publiques se situent également aux années qui suivirent 1913, ainsi qu'on a pu le constater à la faveur de la grande exposition rétrospective, consacrée à l'œuvre de Robert Berény en 1963 par la Galerie Nationale Hongroise. Nous avons consacré, dans l'Annuaire n° 4 de la Galerie Nationale Hongroise, un important commentaire au portrait de Béla Bartók par Róbert Berény, ainsi qu'aux relations qui unissaient ces deux artistes. Il ne reste plus, désormais, qu'un seul problème à résoudre, à savoir celui de la signification des mots «opus 3», figurant dans l'indication portée par Berény au coin droit supérieur du portrait. Le texte complet do l'indication est le suivant: «Bartok Béláról Berény 1913 IV. opus 3». (De Béla Bartók Berény 1913 IV. op. 3.) Le chiffre romain qui suit celui de l'année doit certainement être considéré comme celui du mois au cours duquel le portrait fut peint. Il semble, par contre, bien plus difficile de déchiffrer la signification de cet «opus 3». Le rapprochement s'impose, bien entendu, avec la I re Suite de Bartók, dont nous avons déjà parlé et qui porte la cote «op. 3». Cette hypothèse est confirmée par les déclarations de M. Viktor Bátor, propriétaire du portrait, qui est très nettement de cet avis. 15 Plusieurs considérations paraissent cependant militer contre cette hypothèse. La I re Suite date, en effet, de 1905, tandis que le portrait de Berény est de 1913: comment expliquer ces huit années d'écart? De plus, la Suite s'apparente, ainsi que nous l'avons déjà signalé, à l'univers sentimental d'un romantisme qui relève de Ferenc Liszt, tandis que le portrait est d'une exposition constructiviste dont les origines remontent à Cézanne, tout en tirant parti des conquêtes du cubisme et en s'appuyant sur celles de l'analyse psychologique freudienne. En abordant lo problème de ce côté, il ne semble donc guère possible d'établir une affinité tant soit peu convaincante entre le message artistique du portrait et celui de la Suite pour orchestre n" 1, op. 3. Une autre hypothèse consisterait à admettre que Berény peignit plusieurs portraits do Bartók et que le nôtre serait le troisième de la série. Elle a été émise par Béla Horváth, qui se réfère à sa conversation avec Ödön Márffy. 18 A première vue, cette supposition paraît plausible, encore que l'on ne dispose, jusqu'à présent, du moindre commencement de preuve en sa faveur. Ajoutons enfin qu'il est possible que Berény eût connu Bartók dès l'époque du concours Rubinstein. Cela est mémo d'autant plus possible que, selon Leó Weiner, chaque fois qu'il se trouvait à l'étranger, Berény allait retrouver ses compatriotes et il eût été tout naturel de sa part d'assister aux récitals du concours Rubinstein. 1 ' On sait que, pendant ses années de jeunesse, Berény était entouré d'amis musiciens et qu'il faisait lui-même de la musique. Le peintre américain Max Weber relate, en effet, que l'on pouvait toujours voir, sur le piano de l'atelier parisien de Berény, les notes de musique de compositeurs classiques et modernes. 18 On pourrait donc admettre que Berény avait connu l'op. 3 dès cette époque et qu'il lui revint à la mémoire, en peignant le portrait. Il s'agirait donc du même op. 3 dont on retrouve la cote, de la main de Bartók lui-même, sur le portrait antérieur. Mais ce ne sont là que des hypothèses. Le problème de l'indication «op. 3» sur le portrait peint par Berény demeure donc irrésolu. Parlant du portrait de Bartók par István VedrődyVogyeráezky, Jajczay cite le nom de Vilmos Fémes-Beck, déclarant qu'à son avis, ce sculpteur aurait fait, soit de mémoire, soit en so servant d'une photo, un portrait de Bartók. Il no dit pas s'il s'agit d'une médaille ou d'un ouvrage en ronde bosse et il n'indique pas davantage la source de cette hypothèse. Il n'y aurait là pourtant aucun inconvénient, si seulement on avait pu retrouver l'ouvrage de Fémes-Beck, ou, tout au moins, une référence quelconque à cet ouvrage, parmi la documentation relativement restreinte que l'on possède au sujet de cet artiste. Ce qui est frappant, c'est qu'il n'y ait pas la moindre trace d'un 51. János Busitia: Béla Bartók. 1917. Bustyia János: Bartók Béla. 1917.