dr. D. Fehér Zsuzsa -Párdányi klára szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 3. szám (Budapest, 1961)

PÉRIODIQUES D'ART EN HONGRIE AU XIX E SIÈCLE L'histoire de l'art est une science relativement récente. C'est Johann Joachim Winckelmami (1717—1768) qui donna, le premier, un caractère scientifique au collection­nement et au classement des objets d'art. Avant lui, la littérature consacrée aux problèmes de l'art n'avait été qu'un recueil de conseils techniques ou de biographies amusantes. Mais au XVIII e siècle, à l'époque de Winckel­mann où les fouilles de Pompéi avaient commencé (en 1748) et le nombre des grandes collections privées avait augmenté rapidement, on découvrit, un peu sous l'influence de la soif du nouveau, de l'inédit si caractéristique pour ce siècle, que l'art n'est pas seulement une noble distrac­tion, mais qu'il se prête à l'étude et que les différents arts doivent être classés selon leurs propres lois. Le journalisme né au siècle précédent s'était développé prodigieusement et cet essor eut pour conséquence la parution des premières revues spécialisées, parmi lesquelles nous pouvons relever les premières revues d'art aussi. C'est à la Haye et en français que fut publiée la pre­mière revue d'art sous le titre de Bibliothèque des Sciences et des Beaux-Arts. Elle parut de 1754 jusqu'à 1780 en cinquante volumes et eut de nombreux rédacteurs. Elle ne s'intéressait pas exclusivement aux problèmes des beaux-arts, mais sa préoccupation nouvelle et intéressante se révélait déjà dans son titre. De 1770 à 1772, l'Académie d'Augsbourg publia une revue de caractère officiel: Kunstzeitung der Kaiserlichen Akade­mie zu Augsburg (Journal d'art de l'Académie Impériale d'Augsbourg). À Leipzig il parut, chez l'éditeur Breitkopf, de 1780 à 1782, une revue destinée aux collectionneurs de livres et de médailles, sous le titre de Magazin des Buch- und Kunsthandels (Magazine du marchand de livres et d'objets d'art). À Vienne Hieronymus Rieger lança deux périodiques, l'un en 1782, l'autre en 1783, l'un mensuel, l'autre heb­domadaire. Ce sont: Monatschrift für Bildenden Künsten (Revue mensuelle des Beaux-Arts) et Wöchentliche An­zeigen von Künstlern und Kunstsachen (Xouvelles et annon­ces hebdomadaires concernant les artistes et les objets d'art). Rome vint en dernier parmi les capitales. C'est en effet seulement de 1784 à 1787 qu'y parut le Giornale délie Belle Arti, rédigé par Onofrio Boni. Exception faite de la première publication française, aucun de ces périodiques ne fut de longue durée. Xotons aussi qu'on ne peut encore les considérer sans réserve comme des revues spécialisées proprement dites, dans l'acceptation moderen de ce terme, plusieurs d'entre eux étant de simples séries périodiquement publiées à l'exemple de la Bibliothèque en français, mais nous les tenons tout de même pour telles puisque leur caractère respectif n'a pas encore été strictement déterminé et parce qu'ils figu­rent dans les bibliographies internationales aussi comme des revues. La situation de la Hongrie dans ce domaine est plutôt défavorable. Le premier historien hongrois de l'art, Daniel Xovák, n'osait pas encore songer, à l'époque dite des réformes (1825—1848) à la publication d'une revue de ce genre. Il était bien content de pouvoir faire paraître un petit ouvrage en 1835 sous le titre Biographies des plus célèbres peintres, sculpteurs et graveurs de Vantiquitè et du moyen âge. De toute évidence, il destinait cet opuscule à la propagation des connaissances sur les arts puisqu'il l'avait conçu dans la forme et le style d'une encyclopédie des plus grands artistes du monde. Son seul mérite fut d'être le premier à publier en hongrois un ouvrage de ce genre. Les articles qu'il écrivit ensuite dans les années 1830, dans les journaux de Pest, soit en hongrois, soit en allemand, dans le but de faire connaître et de propager les arts, le dépassaient à peine en importance. Ces modestes écrits parurent de 1833 à 1842 dans Társalkodó (Bon compagnon), Honművész (L'Artiste Hongrois) et Regélő (Conteur). La vie artistique à Pest dans la première moitié du XIX e siècle laissait beaucoup à désirer. 11 n'existait pas de musée de peinture; la collection de tableaux de Pyrker ne s'étant ouvert au public qu'en 1846. Il n'y avait pas d'académie non plus. L'école de Marastoni, la première école de peinture privée importante s'était ouverte égale­ment en 1846 pour fermer ses portes déjà en 1860 par suite de la mort de son directeur et animateur. Des expositions s'étaient déjà organisées à partir de 1840 pour attirer l'attention du grand public sur les beaux­arts, mais, selon le témoignage des comptes-rendus publiés par les journaux de l'époque, la plupart des exposants étaient des étrangers (autrichiens et allemands), peu d'artistes hongrois y participaient, même si l'on considère Rudolf Alt comme un Hongrois. L'Académie des Sciences Hongroise prit dans sa séance du 22 février 1847 la résolu­tion de faire appel à la population pour la protection des monuments historiques. Dans la pratique cet appel

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