dr. D. Fehér Zsuzsa -Párdányi klára szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 3. szám (Budapest, 1961)
LA LUTTE POUR L'INDÉPENDANCE HONGROISE DE 1848 — 49 REPRÉSENTÉE DANS L'ART GRAPHIQUE Dans ce genre plein de vivacité et très proche des masses qu'est l'art graphique, les sujets historiques ont toujours eu une place importante. Parmi les tout derniers représentants de ce genre il faut mentionner avant tout les planches consacrées aux événements de la guerro pour l'indépendance hongroise. Mais peu après la photographie ayant une plus forte valeur documentaire n'a pas tardé à se substituer à l'art graphique dans le domaine de la représentation des faits historiques. La plupart des planches étaient faites alors par les procédés peu coûteux, faciles et permettant un assez grand nombre d'impressions de la lithographie découverte cinquante ans auparavant. Les gravures sur bois étaient rares, de même que les gravures sur cuivre rencontrées presque exclusivement parmi les estampes d'un goût pompier, destinées au public des foires. Pendant la guerre pour l'indépendance, nombreux furent les artistes qui luttèrent contre l'oppression l'arme à la main. Parmi les artistes graphiques Miklós Szerelmey et János Vidéky s'étaient enrôlés dans l'armée, József Tyroler, Fülöp Wachtier et Vince Grimm travaillaient dans l'atelier monétaire et y imprimaient les billets de Kossuth. Mór Than se trouvait, sous le pseudonyme de Apáti comme peintre de guerre dans le camp de Gorge y. Parmi les amateurs, le comte Manó Andrássy prit part à la bataille de Pákozd pendant que Dániel Kászonyi, après avoir été chargé de missions secrètes, finit par se trouver en qualité de lieutenant, dans le fort assiégé de Komárom. En conséquence de ces faits, les représentations graphiques relatives à la guerre pour l'indépendance hongroise datent soit des premiers mois de la révolution, comme par exemple les estampes reproduisant les événements du mois de mars, les caricatures de Szerelmey dans Charivari (dans le dernier numéro de septembre 1848), les illustrations de Ábrázolt folyóirat (Revue illustrée) de Werfer (le dernier numéro en juillet 1848), les portraits sur planches de Barabás et de Tyroler et les caricatures d'Andrássy, soit après le dénouement tragique de la révolution, comme les séries de Szerelmey et de Lajos Kovács, la caricature de Görgey par Kászonyi et la lithographie de Barabás consacrée aux martyrs d'Arad. À notre connaissance, il n'y a que les lithographies d'Apáti et de Wineczky, sur le siège de Buda, qui fussent gravées au plus fort de la lutte. Manó Andrássy est le premier parmi les artistes graphiques hongrois qui ont traité dans leurs oeuvres les événements de 1848—49. Il naquit à Kassa (Kosice) en 1821. Il commença très tôt à s'occuper des arts puisqu'à cette époque une bonne éducation comprenait aussi la pratique de la peinture. Il dut en recevoir le premier exemple de son propre père, le comte Károly Andrássy qui peignait de délicieux portraits en miniature. C'est à l'âge de 19 ans qu'il se présenta au public. Après, un de ses tableaux, VEnterrement nocturne parut, gravé par Perlaszka, dans l'almanach Emlény (Myosotis). Il prit part à l'exposition du Pesti Műegylet (Cercle artistique de Pest) en 1841 avec le tableau Jeune balayeur à Pest. En 1841 il fut élu député dans le comitat Tolna dont il devint en 1848 le préfet par ordre du gouvernement. Il mit alors son art au service des luttes politiques et exécuta une dizaine d'excellentes caricatures tournant en dérision les révolutionnaires effrayés par les avatars de la révolution (Fig. 46). Ces dessins parurent, lithographies, dans une série. Andrássy prit plus tard part à la bataille de Pákozd, puis, après la capitulation de l'armée hongroise à Világos, 45. Mór Apáti (Than) (1828—1899): L'assaut de la première division contre la porte de Fehérvár de la forteresse de Buda. 1849. Apáti (Thán) Mór (1828—1899): Az első hadtest rohama Budavár fehérvári kapuiára. 1849.