dr. D. Fehér Zsuzsa -Párdányi klára szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 3. szám (Budapest, 1961)

ROMBAUER EN RUSSIE En Russie l'oeuvre du peintre hongrois Johann (János, Jan) Rombauer (1782—1849) constitue toujours un cha­pitre peu éclairé de l'histoire de l'art. Nos historien:] d'art, ainsi que les biographes hongrois et slovaques du peintre se bornent à communiquer à son sujet des renseignements très brefs, fort incomplets et soumis à une vérification ultérieure. A. P. Müller («Peintres et sculpteurs étrangers en Russie». Editions d'Etat, 1925, p. 78) ne consacre à Rombauer que cinq lignes, elle affirme à faux qu'il était un peintre allemand et cite inexactement les dates de son séjour en Russie (1806—• 1821 au lieu de 1806—1824). Le catalogue de la Galerie ïretiakov reproduit la même faute. Cette inexactitude est d'ailleurs excusable, car en effet on ne connaît pas de toiles de Rombauer datées de 1822—1824. Pourtant le fait qu'il a réellement quitté la Russie en mai 1824 est attesté par des documents hongrois indiscutables; son ami F. Kazinczy relate que Rombauer a quitté St-Péters­bourg au printemps 1824; qu'il est parti pour Eperjes, où il fut arrivé en automne de la même année. 1 Nous avons en plus une source russe qui confirme le séjour de Rombauer à St-Pétersbourg à une date postérieure à 1821. (Je dois ce renseignement au regretté A. F. Koros­tine.) Dans le «Bottin» de l'époque, le «Registre des habitations et des édifices de St-Pétersbourg, contenant les adresses, le plan de la ville, ainsi qu'un tableau des signaux d'alarme en cas d'incendie», édité en 1823 par Samuel Aller, on lit sous la rubrique «domiciles des artis­tes» (p. 460): «Rombauer, portraitiste, rue de l'Ami­rauté, N° 90.» A. P. Muller énumère dans son étude les portraits «connus» de Rombauer, qui sont ceux de A. Ratkov —• Rojnov, de Gouriev, de Platov, d'Orlov —Dennissov B. V. (au lieu de V. V. Orlov —Denissov), de Gebhardt, d'Ouvarova M. F., de Lazarev, de Nelidov. Dans un autre ouvrage: «La vie des peintres étrangers en Russie» (Edi­tions Academia, Leningrad, 1927. p. 97, 110, 118, 120) A. P. Muller, le traitant de nouveau d'Allemand, relate, en se référant aux documents des archives de Sobko, un épisode de la vie privée de l'artiste, le citant comme un exemple assez caractéristique des moeurs d'un bon nombre de peintres étrangers ayant séjourné en Russie. 2 De même, les sources hongroises et slovaques n'ajoutent pas grand'chose à ce que nous savons de l'oeuvre du peintre en Russie au cours des meilleures années de sa vie créatrice. L'éminent Károly Lyka cite, avec l'exactitude qui lui est propre, les années 1806— 1824 dans son article pour le dictionnaire Thieme-Becker, (Künstler-Lexikon —XXVIII, 555) en se référant, sur cette période, aux sources russes: — Le Dictionnaire de Rovinski et la revue: «Les années anciennes» — «Staryé Gody» 1908—1912. Mais aux oeuvres citées par Muller, il n'ajoute que trois toiles de Rombauer faites en Russie: un portrait de l'empereur Alexandre 1 er (ce qui est visiblement douteux), un portrait de la mère d'Araktcheev et celui du superintendant Aurél (probablement Ignác Aurél) Feszler. Károly Lyka considère Rombauer comme «un représentant remarquable du Biedermoier hongrois». Un autre auteur hongrois, Kornél Divald, informateur précieux, ne cite que cinq oeuvres exécutées par Rombauer en Russie. 3 Les documents slovaques contiennent encore moins d'informations sur la période en question. «Novy Slovnik» de Prokop Toman et Karol Vaculik («L'art slovaque du XIX e siècle.» Bratislava, 1952) 4 en limitant cette période par les années 1806—1824 ne nomment aucune oeuvre crée par Rombauer en Russie. Mais Divald ainsi que Vaculik le considèrent comme peintre de la cour d'Alexandre I er et Divald le croit en plus membre de l'Académie Impériale de St-Pétersbourg. Il publie l'acte de décès de Rombauer, en hongrois, inscrit sur le registre de sépultures de l'église luthérienne d'Eperjes. 5 La liste des tableaux de Rombauer connus en Hongrie que je viens de recevoir, montre à quel point l'oeuvre de Rom­bauer est peu étudié. Cette liste, dactylographiée, bien documentée, m'a été aimablement présentée par le direc­teur de la Galerie Nationale de Budapest, le Docteur Gábor Ö. Pogány. Mme Gábor Ö. Pogány avait établi cette liste, contenant 68 oeuvres, dont huit seulement furent exécutées en Russie. Le matériel ci-dessous exposé permet de tripler, au moins, la liste des tableaux de Rombauer faits en Russie, et de porter ainsi à cent le nombre total de ses oeuvres plus ou moins connues. Ces chiffres suffisent à eux seuls à montrer déjà le rôle important qui échoit dans l'héritage du maître aux oeuvres peintes en Russie. Il est vrai, que ses deux portraits les plus typiques ont été transportés dans sa patrie, dès 1824, par le peintre lui-même. Si le problème de l'oeuvre de Rombauer en Russie nous intéresse, ce n'est pas seulement parce qu'il fut considéré dans sa patrie comme membre de l'Académie des Beaux-Arts russe. Nous verrons d'ailleurs que cette assertion n'est pas con­firmée par nos documents. Ce qui nous intéresse, c'est

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