dr. D. Fehér Zsuzsa -Párdányi klára szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 3. szám (Budapest, 1961)
17. János Rombauer (1782—1849): Portrait du comte Vas. Vas. Orlov Denissov. 182... Rombauer János (1782—1849): Gr. Vasz. Vasz. Orlov-GyenyiszoY arcképe. 182... un des meilleurs portraits de femme de Rombauer. Il est impossible de ne pas sentir le charme de ce grand portrait d'une jeune femme un peu souriante qui, à ce qu'il paraît, vient de lire la lettre placée près d'elle sur la table, à laquelle elle s'appuie de la main gauche; dans la main droite elle tient ses gants. Ses grands yeux noirs sous les sourcils épais regardent un peu de côté; aux lèvres un sourire à peine apparent; le visage est modelé très vivement. L'ensemble du personnage, les plis de la robe, la table, le dos du fauteuil où est jeté le châle liséré de broderie, sont rendus parfaitement; les dentelles au cou et aux mains, peintes un peu lourdement, sont moins réussies. Ce portrait est bien plus vigoureux que les portraits de femme les mieux venus de Rombauer, y compris même celui d'Ouvarova. Comme le langage pictural du peintre est devenu plus solide, plus riche et plus expressif! Mais il nous semble que plus tard les oeuvres de Rombauer ont perdu de leur haut niveau artistique, bien que les deux autres toiles connues de cette période n'en soient pas moins originales et vigoureusement peintes. Au Musée Russe (Leningrad) il y a un tout petit portrait (10 cmx 8,5) daté 1821, qui représente un jeune homme inconnu. La tête du jeune homme sans moustache, brossée avec beaucoup d'énergie et de tempérament n'a rien de commun avec la beauté conventionnelle des miniatures commandées. Que de vie dans ce gros visage aux cheveux fantastiquement ébouriffés, peint avec de belles touches larges! Ce portrait, qui est plutôt un croquis, nous rend sensible le goût artistique et la vision du peintre capable de trouver d'une manière subtile et ferme des rapports de ton et de rendre la vibration de l'atmosphère, tout en conservant le modelé ferme et caractéristique indispensable à un portraitiste (Fig. 24). Une des oeuvres les plus intéressantes et originales exécutées par Rombauer pendant les dernières années de sa vie à Pétersbourg, est, sans aucun doute, le portrait du grand historien hongrois Ignác Aurél Feszler, qui se trouve à présent à l'Académie des Sciences Hongroise (Fig. 25). Voici, comment le décrit le premier biographe de Rombauer, Kornél Divald. (La photographie nous donne du tableau une notion peu claire, c'est pourquoi nous nous référons à cette description). Rombauer a peint Feszler à l'époquo où le savant était superintendant de l'Eglise Evangélique à Pétersbourg. «Le portrait en buste, 30 écrit Divald, nous représente Feszler assis à table, près d'un rayon de livres (que l'on ne voit pas sur la photographie), détourné du livre ouvert sur lequel est posée sa main droite avec l'air de penser à ce qu'il vient de lire. L'expression de ses doux yeux bleus est intelligente, les traits accentués du visage rasé sont pleins de vie. La tête chauve est couverte d'un rond chapeau de prêtre, sans bords. Les mèches des cheveux, déjà rares, frisent sur les tempes. Le visage, dont l'artiste a bien réussi à rendre l'expression, est peint en général aux jaunes et aux bruns. Cette toile de Rombauer, pleine de vie, doit être mise au nombre de ses oeuvres les plus suggestives. La manière dont le peintre traite le visage n'est pas celle du vêtement, tracé largement et traité par des touches légères: la robe d'une étoffe noire pareille à la soutane d'un abbé français, le revers du pardessus et la barette en soie peluchée, violette, de nuances différentes n'affaiblissent pas l'impression de vie concentrée dans le visage du personnage. On voit une chaîne d'or avec un crucifix de travail filigrane suspendue au cou de Feszler. Derrière lui, il y a un rayon de livres sur une des planches duquel est écrit le nom de l'auteur de cette toile (77 cmx66): Rombauer pinxit St-Pétersbourg, 1824. . . » Cette description de Divald nous rend assez bien, mais en adoucissant un peu, l'impression produite par le portrait de Feszler — le visage assez laid, les lèvres épaisses, la bouche grande, les yeux intelligents mais point «doux», et le front large dégarni. En effet, le