dr. D. Fehér Zsuzsa -Párdányi klára szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 3. szám (Budapest, 1961)

à la deuxième variante de la gravure, le personnage représenté sur la toile était populaire dans les milieux de négociants et de bourgeois de Koursk. Quoiqu'il en soit, la gravure est une des plus belles oeuvres d'Ouhtom­ski. La tête du portrait en buste est modelée d'une manière sûre et énergique. Sous l'ovale du portrait on aperçoit le panorama de Koursk, les buttes de sable au bord de la rivière et des groupes d'habitants, assis, debout, causant. Le paysage est heureusement composé, remplit à merveille la place de la vignette en joignant on ne peut mieux les détails à l'ensemble. Le paysage ne doit pas appartenir à Rombauer, mais plutôt à Ouhtomski qui y a probable­ment utilisé un croquis fait d'après nature. Ainsi nous avons un témoignage de la coopération du peintre portraitiste hongrois avec un, peut-être, deux peintres russes: paysagiste et graveur. Deux portraits qui se trouvent dans les réserves de la section d'histoire de l'Ermitage et qui y ont été transfé­rés du musée ethnographique, datent de 1820. L'un d'eux, grand format (89 cmx71), représentant un amiral russe, est signé. L'autre représente un jeune homme (hussard), connu dans l'inventaire sous le nom de A. A. Bobrinski (35,5 X 28,5) (Fig. 22). Nous avons des renseigne­ments sur Bobrinski grâce à un autre portrait, peint par Winterhalter et présenté à l'Exposition au palais de Tauride en 1905. Après avoir pris sa retraite avec le grade de capitaine de la cavalerie en 1828, Bobrinski a travaillé dès 1832 dans le ministère des finances et, aux dernières aimées de sa vie, il s'est fait un nom comme inventeur de machines agricoles. Il y eut à Kiev, un certain temps, un monument érigé en son honneur et portant cette inscription: «Pour son activité utile, au comte A. A. Bobrinski.» 29 Nous voyons sur le portrait un jeune homme au bon visage rond et frais, aux yeux ronds sous des sourcils haussés. Sa moustache et ses favoris poussent à peine et il y a quelque chose de presque enfantin dans la courbure de ses lèvres. Le peintre traduit avec un soin minutieux et appliqué la broderie de la tunique et les aiguillettes; cette précision de détails très poussée nuit à l'harmonie générale du portrait. Le but principal, poursuivi par l'artiste, c'est tout bonnement la ressemblance; et pourtant le portrait a quelque chose de plus — de la chaleur et du charme. Après maintes recherches on vient d'établir que le deuxième portrait de Rombauer cité représente le vice­amiral Alexei Fedorovitch Klokatchov (1769—1823), gouverneur des trois Gouvernements du Nord. Depuis longtemps j'ai en vain cherché à identifier le personnage de ce portrait. C'est l'historien d'art de Leningrad, le professeur W. K. Makarov, à qui j'avais demandé aide et consultation, qui a trouvé le mot d'énigme et qui a prouvé d'une manière incontestable, par de minutieuses confrontations de gravures et dates, que le modèle en était Alexei Fedorovitch Klokatchov et que le portrait 16. János Rombauer (1782—1849): Portrait du tzar Alexandre. 1818. Rombauer János (1782—1849): Sándor cár arcképe. 1818. avait été peint en 1820. Nous voyons sur le portrait le visage d'un ovale un peu allongé, aux yeux ronds et sombres, largement ouverts, sous un beau front aux cheveux rares, à la bouche pas grande, énergiquement tracée d'un homme intelligent. Le personnage bien droit, vu jusqu'à la ceinture est plein de mouvement, ce qui se fait sentir même sous sa tunique ornée d'épaulettes, de décorations, de broderies et du cordon de l'ordre de St. Anne. En particulier, le cordon bleu est admirablement arrangé avec la main gauche, qui tient un rouleau de cartes. Bien que le but, ainsi que le peintre le concevait, fût de créer un portrait d'apparat, on peut y trouver des traits annonçant lo réalisme, surtout dans le modelé du visage. La tâche, purement picturale —• de rendre l'atmosphère, les rapports de valeurs, ne retient plus l'attention de Rombauer comme nous l'avons vu dans ses autoportraits. Le portrait de l'amiral pêche par un peu de sécheresse. On date de 1820 encore un portrait exécuté dans une autre manière: c'est la toile du musée de Dnjépropetrovsk, qui représente, si on peut en croire le catalogue du musée, la comtesse Koutaissova (Fig. 23). Apparement, c'est

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