dr. D. Fehér Zsuzsa -Párdányi klára szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 3. szám (Budapest, 1961)

LA DANSE DANS LA SCULPTURE DE FERENC MEDGYESSY (1 881 — 1958) L'oeuvre de Ferenc Medgyessy donne en récompense le sentiment de l'équilibre et du calme à celui qui s'adresse à elle pour y chercher une nourriture spirituelle. Il semble que c'est un trait essentiel de la personnalité de l'artiste qui s'exprime dans ses oeuvres respirant la paix intérieure de l'âme et un calme hors du temps. 1 Le monument funéraire de Radnai, celui de Lyka, les quatre figures couchées ornant le Musée Déry à Debrecen, pour ne mentionner que celles-là parmi les excellentes statues du maître, sont, dans la sculpture hongroise, l'expression heureuse de l'équilibre et de la contemplation paisible. Ses figures debout presque immobiles, ses figures assises ramassées, pareilles à des colonnes massives, aux contours fermes, unis, paraissent avoir chassé à jamais tout souci du mouvement. S'il arrive à Medgyessy de représenter une action, un geste de l'homme au travail, il le fait par la création d'une sorte d'ordre intérieur qui assure l'harmonie des mouvements en les privant de tout caractère dramatique. Le bras de son Semeur s'élance avec une dignité calme et on aurait beau chercher la fièvre de la lutte dans sa Fontaine turco —• hongroise qui, pourtant, figure des scènes de bataille. Il y a deux exceptions à cette règle: le mouvement oratoire du bras droit lancé vers le haut de Petőfi et la femme aux cheveux flottants, d'une conception romantique, de la maquette d'un monument consacré au poète Csokonai. Dans la première statue c'est l'élan irrésistible du poète révolutionnaire, dans la seconde l'ardeur préromantique de Csokonai qui ont rompu le calme statique de Medgyessy. Si nous ajoutons à celles-là les deux bas-reliefs de jeunesse, les Fugitifs et les Constructeurs de pont, conçus dans le goût de la Sécession, nous aurons énuméré les oeuvres dynamiques, pleines de mouvements et d'actions du maître. 2 Dans l'histoire de la sculpture au XX e siècle Medgyessy n'est pas seul à préférer les mouvements bien posés, les formes bien équilibrées. Les grands maîtres du siècle chez nous aussi bien qu'à l'étranger se sont prononcés, tout comme lui, en faveur du respect des lois statiques. Les Français Maillol, Despiau et Bourdelle, l'Allemand Hildebrand sont les représentants d'une tendance exempte de toute exagération sentimentale et méprisant dans la sculpture tout geste superflu. Les contemporains hongrois de Medgyessy, Márk Vedres, Fülöp Ö. Beck, Vilmos Fémes Beck qui étaient avec lui les premiers à propager en Hon­grie la nouvelle tendance de la sculpture, ont débuté, eux aussi, dans cette manière simple, pure, exempte de tout caractère dramatique outré. On peut dire que partout en Europe les meilleures oeuvres des sculpteurs expriment l'aspiration ardente de l'homme de notre siècle au calme, à la sécurité et à la sérénité. Medgyessy, doué d'un talent robuste, écoutant la voix de sa personnalité profonde, refusant toute influence étrangère, témoigne en même temps d'une rare sensibilité pour les exigences de l'art universel, son oeuvre et son génie suivent la même évolu­tion que les artistes les plus éminents de l'époque. 68. Ferenc Medgyessy (1881—1958): La danse. 1912. Medgyessy Ferenc (1881—1958): A tánc. 1912.

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