dr. D. Fehér Zsuzsa -Párdányi klára szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 3. szám (Budapest, 1961)

Celui qui, touché de la beauté pleine de sérénité et d'une saine joie de vivre se dégageant des statues de Medgyessy se met à feuilleter les écrits du maître, peut faire des découvertes intéressantes. Dans ces écrits très personnels, très spirituels, Medgyessy, en contradiction flagrante avec son propre oeuvre, fait profession de foi de la représentation du mouvement dans la sculpture. Dans ses confidences Autoportrait écrit, il dit ceci: «Pendant que la plupart des enfants dessinent sans choix des êtres et des objets, moi j'étais surtout attiré par les êtres en mouvement, courant, attaquant, fuyant.» 3 «Pourquoi suis-je devenu plutôt sculpteur que peintre ?» — se demande-t-il dans la Préface de son album Cent dessins 11 et il y répond ainsi: «Peut­être parce que la peinture peut représenter des mouve­ments, mais la sculpture n'est autre chose que mouve­ments. Or, j'étais toujours attiré par les mouvements, surtout s'ils étaient véhéments, m'élevant alors jusqu'à l'extase.» 5 Après ces confessions, nous nous demandons involon­tairement s'il est bien vrai que cet attachement instinctif de sa jeunesse, cet élément primitif de son imagination ait réellement disparu dans le calme digne de ses statues. Non. Toute une série de statues, représentant la danse, sont là pour prouver que cette préférence pour lo dynamis­me ne manquait pas de lui inspirer quelques oeuvres d'une grande beauté. Les danseurs qu'il a exécuté en 1912, rayonne d'une joie toute païenne de vivre et nous communique la séduc­tion de la beauté du corps humain, du rythme de la musique et de la danse (Cat. 1) (Fig. 68). Nous sommes comme enchantés par la vue de ces quatre danseuses dont les mouvements s'enchaînent harmonieusement et par la figure en verticale reposante de ce flûtiste qui semble clore la composition en arrêtant l'évolution des corps. Ce motif, le corps de la danseuse balancée au rythme de la musique et la figure d'un jeune flûtiste assurant la musique d'ac­compagnement, revient souvent dans les statues de Med­gyessy représentant la danse. Sur le bas-relief Faune et Nymphe, le faune joue aussi de la flûte tout en jouissant de la danse de sa compagne (Cat. 10) (Fig. 69). Ce petit relief fait naître en nous par le choix du thème aussi bien que par le modelé, l'enchantement des pays méditerranéens. Il est un aveu très subjectif: le maître s'est représenté lui-même sous la figure du jeune flûtiste évoquant les bois sacrés de la Grèce antique. En 1927 nous voyons Medgyessy s'occuper de nouveau, dans un bas-relief à trois figures, du problème de la représentation des mouve­ments de la danse (Cat. 2) (Fig. 71). Parmi toutes les oeuvres qu'il a consacrées à la danse, c'est ce bas-relief qui confirme le plus énergiquement la confidence que nous venons de citer puisqu'il exprime on ne peut mieux l'élan irrésistible de la danse, la joie sauvage du mouvement portée à son paroxysme. La composition tripartite met au centre un danseur vers qui se penchent les deux figures des côtés, en décrivant une molle courbe. Le danseur nu du côté droit est particulièrement expressif: il réussit à nous communiquer l'ivresse de la danse sans que ses mouvements perdent de leur charme naïf. Nous connais­sons l'esquisse de ce relief: c'est un petit chef-d'oeuvre. Sur cette esquisse le transport de la danse est exprimé non seulement par l'élan vertigineux des danseurs mais aussi par l'enchevêtrement fiévreux du dessin (Cat. 42) (Fig. 70). À côté de ces compositions à plusieurs figures représen­tant des groupes de danseurs, il y en a d'autres par lesquel­les Medgyessy avait poursuivi, tout au cours de sa vie, le but de résoudre le problème de la plastique des contours qui se posait à lui par la représentation d'une seule dan­seuse. En 1923 il avait modelé une Danseuse (Cat. 9) (Fig. 75) dont il fit encore deux variantes: la première en 1934 (Cat. 3) (Fig. 76) et la seconde en 1954 (Cat. 4) (Fig. 77). Nous avons le sentiment que c'est la Muse de la Danse elle-même qui apparaît dans ces oeuvres inspirées, d'une beauté défiant le temps. La première danseuse, de 1923, une figure aux draperies en volants est peut­être plus lyrique, plus molle que ses soeurs cadettes. Son charme innocent, naturel ne sera cependant pas absent de la variante de 1954, mais il y apparaîtra sous la forme d'un enchantement né de la beauté classique de l'oeuvre. Ce qui est commun à toutes les deux, c'est que les deux figures esquissent plutôt le pas de danse par un mouve­ment très poétique sans le faire réellement. Les bras et les jambes frémissent à peine, la tête s'incline avec une douceur incomparable. Le cortège des vendangeurs, une oeuvre à plusieurs figures, d'une bello fraîcheur (Cat. 16) (Fig. 74) représente do nouveau la danse. Parmi les vendangeurs, un petit groupe à part se forme d'un jeune paysan jouant de la flûte et de deux filles passant devant lui au pas de danse. Ces figures respirent le bonheur, mais leurs mouvements à peine esquissés expriment non pas une danse réelle, mai la gaieté qui les pousse à danser. Ce relief, surtout le problème d'un groupe dansant, avait préoccupé longtemps Medgyessy. Dans les nombreux dessins qu'il nous a laissés, il revenait souvent à ce sujet, exécutant sans se lasser des variantes mettant en scène plus ou moins de danseurs (Cat. 31—36) (Fig. 72—73). Au commencement, ces dessins évoquaient une ambiance antique; les danseurs y paraissaient pleins d'entrain. Nous regrettons vivement dans le relief l'absence de plusieurs figures séduisantes que nous avons connues par les esquisses, par contre nous sommes reconnaissants à l'artiste d'y avoir créé le climat du pays natal en transpo­sant la scène dans le cadre des joyeuses vendanges de nos montagnes. Le groupe de danseurs du Cortège des vendan­geurs est la première oeuvre de Medgyessy dans laquelle il donnait à la représentation de la danse un caractère non pas universel comme jusqu'alors, mais national, voire populaire. La danseuse de la maquette de la Fontaine

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