dr. D. Fehér Zsuzsa - Kabay Éva szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 2. szám (Budapest, 1960)

époque, parla, à propos de Szinyei, de « delirium colo­rans », nous devons comprendre que ce n'étaient certainement pas les couleurs finement estompées, recouvertes d'un voile gris jaune que nous connais­sions, nous aussi, mais les couleurs resplendissant à nouveau, depuis peu de temps, qui rendirent ce critique d'ailleurs trop sévère, intransigeant à l'égard de Szinyei. » Dans une étude « La peinture hongroise jusqu'à l'école de Nagybánya », publiée par la revue Szabad Műrészét (Art libre), Gábor Ö. Pogány constate, en parlant de Szinyei, que « ni le voisinage de Böcklin, ni l'exposition itinérante en Allemagne des oeuvres de Courbet et des ses compatriotes, n'explique com­ment Szinyei a pu devancer ses contemporains d'un bond prodigieux. Son exemple prouve que le Hongrois est particulièrement doué pour la peinture. » En 1951, la revue Szabad Művészet publiant la liste des oeuvres hongroises exposées cette mémo année à Moscou, mentionne de Szinyei le Déjeuner, la Femme ci la robe violette, la Fonte de neige, le Printemps précoce et le Couple d'amoureux. A la suite de cette exposition, V. Tyhomirov écrit dans Yetchernia Moscou : « Szinyei s'efforce de rendre par son tableau le Déjeuner sur Vherbe la beauté intime de la lumière vive du printemps, tout en res­tant fidèle à la réalité. Le Couple d'amoureux, compo­sition superbe, pleine de vie, est aussi une oeuvre marquante. » V. Jakovlev donne, dans Iskoustvo, le compte-rendu suivant : « Parmi les peintres présentés, Szinyei se trouve solitaire, comme à la croisée des chemins. Le talent de cet artiste intéressant, toujours mécon­tent des résultats acquis, toujours à la recherche d'une voie originale, se manifeste bien dans quelques­unes de ses oeuvres de moindre envergure, par contre il se montre sec, figé, dans d'autres peintures, par exemple dans la Femme ci la robe violette, le Prin­temps précoce, la Fonte de neige, empreintes toute­fois d'une profonde sincérité. Par contre le Déjeuner sur Vherbe et le Couple d'amoureux sont pleins de charme et d'une grande beauté picturale. Peints d'une manière et avec une technique très personnelles, ils nous font la même impression qu'un sourire tendre, un jour tiède printanier, un parfum frais annonçant la belle saison, ils sont riches d'une profonde humanité et d'une saine joie de vivre. » Dans un discours commémoratif, Pál Szegi a dit ceci : « Il y a 80 ans déjà que notre peinture aurait pu et aurait dû apprendre de lui cette merveilleuse vérité que l'homme peut s'allier avec la beauté sans cesse renouvelée de la nature, avec- la splendeur toute printanière de la réalité, qu'il peut se rendre maître des sentiments amers nés de ses déboires dans la vie. C'est de lui que nos artistes auraient dû apprendre à avoir confiance en la beauté sans cesse renouvelée de la vie, en nous-mêmes, en notre avenir qui sera tel que nous le ferons. L'art de Szinyei se nourrissait des beautés de la nature sincèrement ressenties et vécues, et non pas des impressions de tableaux entre­vus dans les musées. Une spontanéité ravissante et une élévation solennelle se dégagent de sa peinture. Seuls deux grands maîtres hongrois de la palette purent au XIX e siècle s'élever au-dessus de la conception étroite d'un académisme aristocratique : Munkácsy et Szinyei. Ces deux peintres retrouvèrent les premiers le chemin qui conduit à la réalité vivante. Ces deux Anthées do la peinture hongroise foulèrent les pre­miers la terre et animés d'une vitalité accrue, purent s'exprimer par leurs tableaux humainement, avec l'accent de la vie. Jamais peintre n'avait réussi à éta­blir cette parfaite harmonie artistique entre l'existence de l'homme et celle de la nature, comme le fit Szinyei dans son Déjeuner sur l'herbe. Le problème essentiel de l'art de Szinyei consistait à saisir étroitement, d'un même coup d'oeil, la vie de l'homme et celle du paysage, comme une entité réelle, indivisible. Le Déjeuner sur Vherbe nous impressionne non pas par­ses couleurs, mais par la fougue d'une vie réelle et intense. C'est une composition réaliste, juste et substantielle. Elle exprime l'unité magnifique de l'homme et du paysage. Aujourd'hui, quand nos arts nationaux sont engagés, au cours de leur évolu­tion, dans la voie de la purification, nous devons nous arrêter un instant avec la plus haute gratitude et la plus profonde admiration devant le grand exemple donné par Pál Szinyei Merse, représentant dans le passé de la peinture hongroise la tradition la plus éclatante de la pureté, de la richesse d'idées et de sentiments et du lyrisme intime et recueilli. C'est une noble tradition vivante que nous ne compre­nons que maintenant, Pál Szinyei Merse, ce grand solitaire blessé, vit et agit aujourd'hui dans les ten­dances saines et robustes de nos arts nationaux. » Dans un ouvrage publié, en 1953, par la Maison d'Art, en hommage à la mémoire de Szinyei, Miklós Rajnai écrit : « 11 commença en 1872 et acheva au début du printemps suivant le tableau, couronne­ment magnifique de toute son oeuvre, le Déjeuner sur Vherbe. Par lui, il atteignit de telles hauteurs dans son art et dans son évolution que plus tard jamais il ne réussit plus à se hisser à un tel sommet. Son oeuvre est marquante non seulement dans l'art hongrois, mais aussi dans l'histoire de l'art universel au XIX e siècle. Le Déjeuner est une symphonie en couleurs, l'apothéose irrésistible et poétique de la grandeur et de la beauté de la vie. L'harmonie des figures et du paysage loue cette grandeur et cette

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