dr. D. Fehér Zsuzsa - Kabay Éva szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 2. szám (Budapest, 1960)

Benczúr eut de nombreuses distinctions dans sa vie. Couronné de nombreux premiers prix inter­nationaux, il était titulaire de plusieurs postes honori­fiques : l'Académie l'élit parmi ses membres, l'Uni­versité de Szeged le reçut ,,docteur honoris causa" et la Galerie des Uffizi lui demanda son portrait pour la célèbre collection d'auto-portraits. Une variante de ce portrait, en possession de la famille de l'artiste, figurait aussi à l'exposition. Le début de sa grande période de portraitiste coïncidait avec son établissement à Budapest. Sub­mergé de commandes, il n'exécutait pas toujours ses portraits avec la même ambition artistique, ainsi ceux-ci montrent souvent une certaine lassitude. Mais un certain nombre d'entre eux, comme celui de Ma­dame Károlyi, figurant à l'exposition permanente de la Galerie Nationale ou celui de l'écrivain Kálmán Mikszáth prononçant son discours de réception à l'Académie, de même que le portrait empreint de lyrisme de Petőfi, témoignent d'une belle inspiration et des efforts de l'artiste de s'identifier avec son mo­dèle. Les deux salles suivantes sont surtout consacrées aux portraits de Benczúr. Vers 1896, anniversaire millénaire de la fondation de l'État hongrois, Benczúr reçut la commande du tableau ,,La Reprise de la forteresse de Bude aux Turcs", L'oeuvre, une des meilleures réalisations de la peinture hongroise représentative, remporta, en 1896, un succès incontestable. Elle montre que les tableaux historiques du maître qui ne représenta iont au début que quelques personnages, font mouvoir désormais dos foules clairement disposées et représentées dans un style héroïque. Une importante commande faite à la­même époque, ,,L'hommage au Millénaire" fut achevée en 1907 et cette composition embrassant soixante-dix portraits magistralement exécutés, ob­tint bientôt la Grande Médaille de l'exposition uni­verselle de Berlin. Le tableau détruit plus tard, en 1944, dans l'incendie du Palais Royal, a été représenté à notre exposition par une esquisse en couleurs, pro­priété du Musée de Nyíregyháza. Personnalité sereine et équilibrée, Benczúr expri­mait souvent son amour de la vie par des personnages mythologiques, par des Amours entourés de fleurs aux tons vifs. L'exposition permettait l'étude de cet aspect de l'art de Benczúr aussi : « Parmi les mauves », «Les colombes de Vénus», «Idylle», «Scène mytholo­gique», «Groupe d'Amours». Ces sujets le hantaient tout particulièrement dans ses dernières années. La scène fort drôle de « Panique», conservée au Musée de Debrecen, rappelle étrangement un tableau analogue de Böcklin. Il en va de même pour le tableau « Jeu des vagues». C'est à Munich que Benczúr s'était lié d'amitié avec Böcklin et, dans son art, on retrouve souvent des sujets böckliniens. Parmi les dernières oeuvres de Benczúr, nous avons exposé certaines compositions d'inspiration reli­gieuse : « .Madone aux Lièvres », « Patrona Hungá­ria-e ». Parmi les auto-portraits de la dernière période de sa vie, « Pan parmi les roseaux » fut exécuté en 1913 ; on voit l'artiste revêtu d'un costume mytholo­gique, le visage illuminé du sourire de « l'homo lu­dens». Son autoportrait à la casquette blanche est une confession nous révélant le plus intime de son être et son expérience da la vie. Les 128 feuilles exposées dans les cinq salles de graphique nous donnent un aperçu de sa méthode. Nous y trouvons, en dehors de ses nombreux dessins de jeunesse 1 , des études et des esquisses faites en vue de nombreuses compositions. Particulièrement in­structives sont pour nous les études de mouvement de certains nus. Les grands pans de mur de la seconde salle de graphique nous ont permis de présenter deux tableaux historiques de grandes dimensions, oeuvres de vieillesse du peintre. Au début de notre siècle, Benczúr sc vit confier la tâche de décorer la salle Hunyadi du Palais Royal reconstruit. Il fit huit études sur une série de scènes empruntées à la vie du roi Mathias ; toutes figurèrent encore à l'exposition « Gyula, Benczúr et ses élèves » ; actuellement nous n'avons pu en exposer que trois, les autres ayant disparu. Très occupé, le maître n'avait pas achevé la série de tableaux dans les dimensions prescrites, il n'avait exécuté que deux peintures à l'huile de grandes dimensions : « Mat bias reçoits les légats du Pape», en 1915 et « Mathias triomphant», en 1919, avant sa mort. Les huit vitrines disposées dans les salles conte­naient les documents — souvenirs, photos, lettres — relatifs à la vie de l'artiste. La dernière salle était une reconstruction faite à l'aide de quelques meubles et de certains objets personnels, d'une partie de l'inté­rieur où avait vécu l'artiste. Les deux murs latéraux, près de la sortie, étaient couverts de photos reprodui­sant une partie des tableaux perdus ou non exposés. Les 275 objets d'art exposés appartiennent respec­tivement à la Galerie Nationale Hongroise, à la Galerie Historique, aux musées de Nyíregyháza et de Debre­cen, au fils de l'artiste, le docteur Gyula Benczúr et à des collectionneurs privés. Le catalogue de 64 pages contenant 26 reproductions en noir et blanc avec une couverture illustrée en couleurs a été tiré à 5000 exemplaires. L'exposition était ouverte du 20 août 1958 au 1 er février 1959 ; elle a eu plus de 100 000 visiteurs (fig. 62 — 66.). Katalin Telepy

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