Technikatörténeti szemle 12. (1980-81)
TANULMÁNYOK - Lázár Endre: Un pionnier du cinéma d’origine hongroise: Georges Demény
Quels sont les faits qui indiquent que Paul (et par conséquent son frère cadet) était d'origine hongroise? Ils sont nombreux! Il était lié à Jules Claretie, grâce à qui, lorsque cet homme de lettres était administrateur de la ComédieFrançaise, il a pu y faire jouer ses pièces; or, Claretie s'intéressait vivement à la Hongrie et a écrit un roman sur un sujet magyar. Marceline Desbord es-Valmore, poétesse douaisienne, exerça une grande influence sur Paul; or, un autre membre de cette illustre famille, Hippolyte Desbordes-Valmore, le fils de la poétesse, publia en 1871 un choix de poésies de Petőfi, en compagnie de Charles Ujfalvy, professeur d'origine hongroise du lycée de Versailles. Paul a collaboré à un livre intitulé L'Autriche-Hongrie et l'Exposition de 1878. En 1900, il devint secrétaire de rédaction de La Revue Franco-Hongroise, dont un seul numéro a paru. Il a publié, en 1884, un récit intitulé Trop d'amour qui est — selon Daniel Vandenhoecq, jeune chercheur français 7 — certainement autobiographique. D. Vandenhoecq a précisé d'ailleurs, dès sa première étude, consacrée à Paul que cette nouvelle constitue une peinture de la vie de l'auteur et a constaté que celui-ci était „d'origine hongroise". Mais voyons donc la généalogie ! Paul et Georges étaient les fils de PhilippeJoseph Demény dont Jean-Claude Lyleire, professeur lillois, a précisé qu'il était „d'origine hongroise". 8 Il est né à Walhaim Saint Paul, dans l'arrondissement de Nivelles en Belgique et mourut à Bruxelles, en 1885. Ce professeur de piano épousa une Hollandaise, d'origine française, qui s'appelait Adèle Devignron (1812—1893). Nous avons demandé à M. Vandenhoecq de remonter plus loin, car nous espérions que cette origine belge elle-même aboutirait à une ascendance hongroise. Nous fûmes déçus car les investigations du jeune chercheur d'HéninBeaumont, n'ont donné d'autres résultats: le grand'père de Paul ei de Georges, Philippe Demény, tailleur, né à Corroy le Grand, était le fils d'un certain Ferdinand Demény, né vers 1767, toujours en Belgique, et mort en 1858. De là, nous n'avons pas réussi à remonter plus haut dans le temps, mais nous n'avons pas renoncé pour autant! Nous avons émis en effet l'hypothèse selon lequelle les Demény auraient pu échoué en Belgique à la suite de la campagne du régiment du maréchal Ladislas Bercsényi, compagnon du prince François II Rákóczi dont l'histoire légendaire constitue l'épisode le plus brillant des relations francohongroises dans le domaine militaire. Cette supposition se révéla plausible: nous avons trouvé en effet dans la Revue de Hongrie une série d'articles 9 due à la comtesse H. Reinach-Foussemagne où nous pouvons lire, page 457, qu'un militaire nommé Demény était cadet en 1734 dans le dit régiment, puis cornette dans un autre régiment franco-hongrois, celui d'Esterházy. Mais son prénom est inconnu. C'est alors que nous avons demandé à József Zachar, historien militaire, auteur d'une étude sur le maréchal Bercsényi, de profiter de son voyage d'études effectué en France en 1979, pour vérifier aux Services Historiques de l'Armée de Terre à Vincennes les affirmations qui figuraient dans la Revue de Hongrie. Il y retrouva en effet le nom de ce Demény qui servait, depuis le 1 er juin 1733, dans le régiment Bercsényi, après avoir déserté des impériaux. Ce régiment combattait sur les bords du Rhin au cours de la guerre de succession polonaise contre les Habsbourg. Demény fut versé ensuite comme cornette dans le régiment de Valentin Esterházy, fils adoptif de Bercsényi. Cette unité participait aux combat de Belgique entre 1744—48. Hélas! nous n'avons pas d'autres détails sur le sort de cet officier; il se peut qu'il ait continuer de combattre dans ce même régiment, et dans ce cas, il devait assister aux opérations de 1744 entre Douai et Lille.