Technikatörténeti szemle 12. (1980-81)
TANULMÁNYOK - Lázár Endre: Un pionnier du cinéma d’origine hongroise: Georges Demény
recteur du Comptoir général de Photographie, le phonoscope de Demény qu'il appela biographe (appareil d'enregistrement) et bioscope (appareil reproducteur). Mais comme Demény ne réussit à résoudre le problème de l'équidistance des images, et obtenir une bonne projection, ce fut Lumière qui trouva le bon système en combinant la pellicule perforée et les enseignements de Marey. N'empêche que — comme le constate Sadoul — Demény „avait plus qu'un autre, peut-être, frôlé la solution définitive du problème de projection". 3 Le contrat de Demény, conclu en 1895, avec Gaumont, complété par un autre en 1896, ne lui assura point le succès financier: en 1900 il ne touchait guère que 200 francs par mois pour ses brevets, et finalement, en 1901, il céda ses droits à Gaumont pour 10 000 francs. Le cinématographe de Lumière devint une très bonne affaire, tandis que Demény resta pauvre et il se détourna de ces expériences pour'se consacrer à son activité principale (car, ne l'oublions pas, l'excursion dans le domaine de la photographie ne constitua qu'une digression!), c'est-à-dire à l'éducation physique. Il entra donc comme professeur de physiologie à l'école militaire de Joinville, fondée en 1852. Il en est sorti en 1904, un conflit l'ayant opposé à la direction qui prôna la méthode suédoise, tandis que Demény était partisan d'une culture physique à la fois hygiénique, esthétique, économique et morale. C'est dans cet esprit qu'il publia plusieurs traités : Les bases scientifiques de l'éducation physique (1899); L'École française (1909); L'éducation et harmonie des mouvements (1914); L'éducation de l'effort (1916). De par ces travaux et ces ouvrages, il est considéré comme créateur de l'éducation physique moderne et le stade municipal de Douai porte son nom. Il mourut à Paris le 25 décembre 1917. * * * Au début, nous avons fait une courte allusion à l'origine de Demény. Dès 1957, nous avons remarqué dans notre petit livre consacré à l'histoire du cinéma français 4 qu'il était d'origine hongroise. A ce moment-là, nous n'en avions pas d'autre „preuve" que son nom, lequel, surtout si sa graphie magyare est repectée 5 , est un patronyme bien de chez nous: des milliers de Hongrois — surtout d'origine transylvaine — le portent, et le prononcent „Demégne". Il est intéressant de relever à cet égard que l'excellent spécialiste du cinéma que fut Andor Lajta, en parlant longuement de Demény dans son livre consacré au cinquantenaire du cinéma 6 , a affirmé: „D'apres son nom, nous pourrions penser qu'il s'agit de l'inventeur hongrois György Demény. Cette supposition est cependant erronnée." Or, les recherches que nous avons pu faire depuis ont très nettement établi que c'était Lajta qui était dans l'erreur, car les Demény étaient bel et bien d'origine hongroise. L'enquête que nous avons faite était d'abord concentrée sur son frère Paul qui avait joué un rôle important dans la vie du poète Arthur Rimbaud. Celui-ci lui avait adressé la célèbre Lettre du Voyant dans laquelle le jeune génie formula son credo poétique. Paul naquit le 8 février 1844 à Douai. A Paris, il abandonna ses études et se consacra à la poésie, à la littérature et au journalisme, tout en étant fonctionnaire pendant un certain temps. Rimbaud fit sa connaissance pendant ses deux courts séjours à Douai en 1870. Il lui remit un cahier de vingt-deux poèmes, avec, parmi eux, les plus célèbres et les plus précieux. Dans une lettre du 10 juin 1871, le poète demanda à son ami de brûler ce précieux „recueil Demény" (ainsi nommé par l'histoire littéraire), ce que celuici ne fit point: il le garda pour la postérité. Paul Demény eut une fin de vie triste et pauvre; il mourut, oublié et abandonné, le 30 novembre 1918, un an après le décès de Georges.