Dobrovits Aladár szerk.: Az Iparművészeti Múzeum Évkönyvei 3-4. (Budapest, 1959)

Árpád Somogyi: Nouvelles données sur la staurotheque byzantine d'Esztergom

En analysant la composition du «Chemin de croix», nous pouvons relever comme trait positif marquant un niveau artistique élevé, les bonnes propor­tions des figures, leur mouvements vivants, et le dessin des contours par les­quels l'artiste s'est efforcé de rendre les détails anatomiques du corps. Même la psychologie des personnages y est exprimée, telle dans l'attitude du jeune sol­dat violent qui pousse le Christ en avant; le Christ, la tête inclinée, les mains liées et la figure un peu fléchie, trahit lui aussi son état d'âme, et le pharisée avançant, montrant de la main vers la croix et regardant en arrière, expriment par leur gestes et leur comportement une personnalité intérieure. Tout le groupe est composé en vue de faire ressortir l'atmosphère dramatique. C'est le même dramatique qui se manifeste dans la composition de la Descente de croix. Le corps inert du Christ soutenu par Saint Joseph debout sur l'échelle, exprime par­faitement l'impuissance et la raideur du corps de l'homme mort. Cette compo­sition est la partie la plus mouvementée de la staurothèque. Chaque personnage est actif et le comportement et le geste de chaque personnage correspond à l'action. Ce sont là tous des critères qui font de l'ouvrage une création artisti­que excellente. Les imperfections se présentent dans le dessin intérieur impro­visé, mais ces imperfections ne sont de loin pas aussi grandes pour qu'elles puissent éclipser les qualités artistiques ci-dessus mentionnées. L'artiste byzan­tin a su exprimer sa pensée avec plus ou moins d'imperfection mais d'une manière vivante par le comportement individuel des personnages. Le cadre d'argent appliqué à la staurothèque pose tout un ensemble de problèmes pour l'histoire d l'art. Plusieurs questions furent soulevées en rap­port avec celui-ci, telle par exemple la question de savoir s'il a été exécuté à Constantinople ou s'il a été fait ailleurs et expressément pour l'icône en émail cloisonné ou pour un autre objet. Aussi était-il inéclairci s'il était contemporain à la staurothèque ou postérieur. Les opinions y relatives sont, dans la littéra­ture des dernières cent années,fort divergeantes. Joseph Mihalik a vu dans l'ornamentation du cadre et dans son émail bleu­verdâtre une influence arabe. 25 11 tirait du style orientale proche de l'art arabe des conclusions des plus extrêmes concernant la plaque centrale. Selon lui l'icône a pu être exécuté dans les régions du Caucase. Bock met en rapport l'image en émail avec l'Orient, 26 11 étaye la datation de la staurothèque par l'ornementa­tion orientale. Même, il prétend d'après le cadre dans lequel il croit découvrir les «réminiscences de l'art arabe» que la staurothèque a dû être exécutée plutôt en Italie du Sud qu'en Grèce. Radisics et Pulszky le disent un travail plus récent et le tiennent, par rapport aux fins émaux cloisonnés de la staurothè­que pour un travail barbare. 27 Béla Czobor insiste sur l'influence mauresque qui s'affirme dans le travail du cadre. 11 prétend que la datation de 1190 de l'inventaire de Kutassy, ne peut se rapporter au cadre. Donc il considère le cadre comme un produit de la fin du XII e siècle. Plus tard il dit qu'entre le cadre et l'icône il y aurait une différence d'un siècle et demi. Il est possible, dit-il, que le cadre a été fait pour la staurothèque, mais il aurait pu être aussi bien exécuté pour un autre objet et ce n'est que par hazard qu'il sert de cadre au reliquaire. Bossert dit, en se référant au cadre de la staurothèque, que 25 Mihalik, Joseph : A zománc (L'émail). Pozsony, 1901. p. 89 — 90. 26 Bock : Der Schatz der Metropolitankirche zu Gran. op. cit. loc. cit. 27 Pidszki/—Radisics : Az ötvösség remekei (Les chefs d'oeuvre de l'orfèvrerie). T. IL Budapest, 1885. p. 1228128.

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