Dobrovits Aladár szerk.: Az Iparművészeti Múzeum Évkönyvei 3-4. (Budapest, 1959)
Árpád Somogyi: Nouvelles données sur la staurotheque byzantine d'Esztergom
Pulszky 12 et plus tard Elemér Varju. 13 Les chercheurs hongrois s'efforcèrent surtout d'expliquer son arrivée et son histoire en Hongrie. Leur travail dénote avant tout une certaine tendance d'apporter des données qui en apparence étayaient son passé en Hongrie en la faisant remonter à l'époque arpadienne. Il convient de préciser que la donnée la plus ancienne qui atteste la présence en Hongrie de la staurothèque est le document contenant le legs de Jean Kutassy, primat d'Esztergom, datée de 1609. Il est presque certain que le primat Kutassy l'avait acquise lors d'un de ses voyages à l'étranger où il fut envoyé en ambassade. Les données comprises dans les documents mentionnées par les chercheurs, par lesquelles ils s'efforcèrent de démontrer que la staurothèque serait parvenue en Hongrie à l'époque arpadienne, peuvent être toutes infirmées dans la lumière de la critique. 14 A notre avis, la staurothèque n'a pu arriver en Hongrie avant la fin du XVI e siècle, ce qui, du reste, ne diminue pas l'importance historique de la staurothèque qui ne cesse d'être un de nos plus précieux trésors. A côté de la question des rapports historiques hongrois, elle pose un problème important aussi au point de vue de l'histoire de l'art byzantin, qui attend jusqu'à nos jours à être résolu. Aucune opinion uniforme ne s'est encore formée au sujet de la datation de la staurothèque et du lieu de sa fabrication. Les dates proposées par les spécialistes s'échelonnaient du X e au XIII e siècle, quant à l'atelier duquel elle est sortie, on l'a cherché de la Sicile, à travers la Grèce, jusqu'au Caucase lointain, même dans le territoire de la Géorgie. On n'a pas encore réussi à décider ras non plus si le cadre appliqué était contemporain de la plaque byzantine ou s'il était postérieur, et s'il était destiné primitivement pour la staurothèque ou si il a été appliqué par hasard à celle-ci. Toujours est-il que les spécialistes n'étaient pas d'accord même sur la matière de base de l'icône centrale pas non plus. Cette incertitude était due en premier lieu aux sources médiévales dans lesquelles l'émail cloisonné est en générale décrit comme ayant un fond d'or; l'objet étant cloué sur un panneau de bois, ils ne purent relever que le parement d'or. Peu de spécialistes reconnurent que la surface luisante était assurée par une dorure à feu et que la matière de base de l'icône était á la vérité de l'argent. Cherchant dans la littérature d'art des données sur la matière de base de la staurothèque, on remarque qu'elle a été considérée tantôt comme de l'or, tantôt comme de l'argent. C'est tout d'abord ce problème que nous nous proposons de résoudre. 11 est surprenant que même les documents les plus anciens, y compris le document relatif au legs du primat Kutassy, mentionnent la staurothèque comme étant en argent doré. 15 Dans les siècles suivants elle figurait également 12 Pulszky, Charles : Az esztergomi főegyházi kincstár (Le trésor de l'église primatiale d'Esztergom). A. É. 1885. p. 122 — 128.; Pulszky—Radisics — Molinier : Chefs d'oeuvre d'orfèvrerie ayant figuré à l'exposition de Budapest. Paris, s. d. T. IL 13 Varjú, Elemér : Az esztergomi sztaurothéka (La staurothèque d'Esztergom). Magyar Művészet, 1931. p. 433 — 439. 14 La référence au recensement de 1093 de l'abbaye de Pannonhalma s'est avérée comme dénuée de fondement. Il est également faux que la charte de 1205 du pape Innocent III mentionne la staurothèque. Aussi la référence à la cannonica visita d'Esztergom est-elle sans aucune base. La staurothèque ne figure ni sur les listes du trésor d'Esztergom, ni sur celle de 1528, ni sur celle de 1566. Voir à ce sujet Somogyi, Árpád : Az esztergomi bizánci sztaurothéka (La staurothèque byzantine d'Esztergom), Budapest, Éd. du Bureau Central de Propagande des Musées, 1958. 15 Dankó, Joseph: op. cit. Oklevelek.