Budapest Régiségei 14. (1945)

Gerevich László: Középkori budai kelyhek 333-378

la Haute Hongrie témoignent leur hommage au roi Mathias en lui présentant deux pré­cieuses coupes en argent (Ipolyi : op. cit. p. 627). Beaucoup d'artistes de la province et de l'étranger ajoutent une note spéciale à l'art de la capitale. Parmi les artisans invités en Hongrie par le roi Sigismond on rencontre aussi des orfèvres. Un procédé d'héritage (1506) nous fait connaître Nicolaus Leinach, l'orfèvre raguzain qui a travaillé à Buda 13 Iva cour royale engage également des orfèvres provinciaux comme ce Jacques de Korpona qui travaille pour la reine (Ipolyi : op. cit. p. 627). Quant au roi Mathias, il fait venir dans son camp de Hainburg un certain Mathias Ötvös (ötvös = orfèvre) pour une commande 14 . En outre nous rencontrons des orfèvres de Buda et de Pest un peu partout. Le nom de Thomas Ofner nous est connu par son testament de 1497 (Mihalik : op. cit. p. 104) et on signale à Kassa, en 1522, l'orfèvre Balázs de Pest 15 . Les documents de ce genre suffisent à prouver que les plus différents styles locaux se mêlaient dans les ateliers de Buda et de Pest qui garantissaient l'unité de la production artistique de toute la Hongrie. En général ce sont les centres delà vie artistique qui mûrissent le style national d'un pays. L'art hongrois était connu dans toute l'Europe civilisée; même le grand duc de Russie demanda des orfèvres au roi Mathias 16 . La forme et le style décoratif du calice hongrois furent répandus dans toute l'Europe orientale et centrale, de même que dans l'Allemagne méridionale. Joseph Braun a reconnu le caractère spécial du calice hongrois aussi en Pologne et dans l'Alle­magne orientale. 17 Le calice à l'émail cloi­13 I^e docteur Constantin Jireiek : Budai ötvös ha­gyatéka 1505-ben — I,e legs d'un orfèvre de Buda 1505. A. É. 1897. pp. 454—456. 39. 22. jan. 1506. « Joseph Mihalik : Háromszáz év a pozsonyi ötvös­ség történetéből —• I/histoire de l'orfèvrerie de Pozsony pendant trois siècles. Múzeumi és Könyvtári Értesítő — Bulletin des Musées et des Bibliothèques, 1911. p. 104. is Louis Kemény : Adatok az ötvösség és pénzverés történetéhez ..*— Contributions à r l'histoire de l'orfèvrerie et du monnayage. A. K. 1903. p. 74. le III. Béla emlékezete — Commémoration du roi Béla III. p. 313. 17 Das christliche Altargerät. München 1932. pp. 102., 110., 119. sonné d'Eggenburg (1516) prouve que même les maîtres étrangers adoptèrent le style des calices hongrois. 18 Toute cette magnifique floraison cesse d'exister après la tragique défaite de Mohács (1526). Les orfèvres de Buda se dispersent dans les différentes régions du pays. Un procès de Pozsony en 1575 nous a conservé le nom de Bertalan de Buda (Mihalik : op. cit. p. 1051). Georges Ötvös de Buda, origi­naire de Kolozsvár, obtint les droits civiques à Kassa, en 1599. 18 Grégoire Ötvös de Pest fait une excursion de Cracovie à Kassa au début du XVII e siècle (Mihalik : op. cit. p. 239) et en 1547 on fait mention à Kassa d'un certain Martin Ötvös de Buda (Mihalik : op. cit. p. 159.) Le caractère uni du style hongrois se défait pour donner naissance aux différents styles locaux qu'on retrouve en Transylvanie, comme en Transdanubie ou dans la Haute Hongrie. Dans chacune de ces régions c'est une ville pleine d'efferves­cence comme Kolozsvár, Kassa, Pozsony ou Nagyszombat qui dominera désormais le mouvement artistique. Les anciens registres d'objets d'orfèvrerie nous servent souvent de guide dans nos re­cherches. C'est d'après eux qu'on réussit à identifier l'autel domestique de la reine Elisabeth avec un autel d'origine hongroise de la collection Rotschild à Paris. 20 Les Clarisses d'Óbuda et de Nagyvárad, ainsi que les religieuses dominicaines de l'Ile Sainte Marguerite cherchèrent refuge devant l'invasion turque aú couvent des Clarisses à Pozsony. Le registre de leurs trésors s'est conservé jusqu'à nos jours (Römer : op. cit. pp. 36—37.)..Ces registres attestent que les églises de Buda avaient été trés bien garnies d'objets précieux ; certaines relations per­sonnelles nous permettent de préciser qu'un 18 Alexandre Blaskovich : Az e ggenburgi kehely — I^e calice de Eggenburg. A. É. 1901. pp. 283—284. 19 Joseph Mihalik : Kassa város ötvösségének tör­ténete — I/histoire de l'orfèvrerie de Kassa, p. 225. 20 Cf. Flóris Römer : Szent Margit házioltára — I/autel domestique de sainte Marguerite. Arch. Közi. —- Communications Archéologiques, fasc. VII pp. 19—42 ; Béla Czobor : Szent Margit állítólagos házi oltárkája — I<e prétendu autel domestique de sainte Marguerite. A. É- 1901. pp. 409—22. 371

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