Budapest Régiségei 14. (1945)

Gerevich László: Középkori budai kelyhek 333-378

bon nombre de ces objets — comme par exemple le chef-reliquaire de sainte Mar­guerite — provenaient des ateliers de Buda. Parmi ces trésors on peut distinguer deux groupes importants. Le premier se rattache à la reine Elisabeth de Hongrie, fondatrice de l'ordre des Clarisses d'Óbuda, le second à la personne de sainte Marguerite, fille de Béla IV. Le registre des trésors de des pauliniens enfuis, eux aussi, devant l'invasion turque nous fournit une matière encore plus riche pour l'histoire de l'art. 21 Malheureusement les trésors royaux et la trésorerie des deux plus riches églises, à savoir celle de la chapelle du château royal et de Saint Jean l'Aumônier ont probable­ment disparus à jamais. La reine Marie, les considérant comme siens, les voulait les faire transporter par eau à Pozsony, mais le bateau paraît avoir été pillé. 22 Seuls leurs registres d' Esztergom qui sont parvenus à notre époque nous donnent une idée de ces richesses disparues. Il en appert — de même que d'autres sources similaires — qu'à cette époque l'orfèvrerie hongroise se servait de toutes les techniques connues eu Europe comme l'émail translucide, l'émail filigrane, la plastique des métaux précieux, le niello, la granulation, le filigrane, etc. Les recherches concernant l'histoire de l'art ont complètement négligé les registres de Pozsony, rédigés sur l'ordre du roi Fer­dinand ; ils ont pourtant une importance toute particulière, puisque la majeure partie de la trésorerie royale et des objets d'art des églises mentionnées ci-dessus pouvaient bien provenir des ateliers de Buda. C'est sur ces inventaires qu'il convient de fonder nos conclusions relatives à l'histoire de l'orfèvrerie, car la plupart de ces objets ont dû passer à la refonte et ceux qui ont échappé à ce danger, sont fort difficiles à identifier. Au XVII e siècle nombre de pièces sont passés dans la possession des familles de 21 Jaques Rupp : Adalék az egyházi kincsek tör­ténetéhez •— Contribution à l'histoire des trésors ecclésiastiques. Arch. Közi. VII. fasc. I. pp. 68—72. 22 Louis Némeihy : A budavári főtemplom hajdani kincsei — I^es trésors de jadis de la cathédrale de Buda. A. lt- 1884. p. 210. l'artistocratie ou des hauts fonctionnaires; dès lors, les inventaires nous renseignent souvent sur l'origine de tel ou tel objet d'art. Le testament de l'évêque hongrois Paul Bornemisza Abstemius nous fait voir que le prélat a acheté la majeure partie de ses trésors de Thomas Varkucs, capitaine de la forteresse Eger, qui les avait enlevé de Buda. Il convient d'y signaler la pièce contenant une précieuse relique et représen­tant le Seigneur crucifié, la Vierge Marie et Saint Jean l'apôtre. L'évêque a légué ces trésors à l'église de Nyitra et on réussit à identifier la pièce en question avec la couverture d'argent repoussé et monté en or de l'Evangile bien connu de Nyitra, orné de l'armoirie de Henri, abbé de Pilis (Divald : op. cit. p. 79.). Il peut être con­sidéré comme le plus ancien monument de la technique en émail filigrane eu Hongrie. C'est là une preuve nouvelle en faveur de la théorie soutenue par MM. Divald, Mihalik, Horváth et Dercsényi, suivant laquelle la technique de l'émail filigrane fut introduite de l'Italie précisément par les orfèvres de Buda qui finirent par le répandre dans le pays entier. Le fourreau couvert d'émail filigrane de l'épée richement décorée (actuel­lement au Musée d'Histoire de l'Art à Dresde) est donc un de nos monuments à date fixe. 23 L'identité de son motif artistique avec l'émail filigrane du buste en hermès de sainte Dorothée à Breslau permet de ranger aussi ce dernier parmi les oeuvres qui portent la marque du style des ateliers de Buda. 24 Le chef-reliquaire de saint Ladislas à Győr est aussi un ouvrage à date connue, quoique, seton Hampel, son émail filigrane remonte à une époque postérieure. 25 L'évangéliaire de Nyitra est un monument très important, mais fort changé par des remaniements ultérieurs. Son donateur Henri, 23 Farkas Deák: Századok 1881. pp. 670—71. Charles Pulszky : A. F,- 1880. p. XL,. — Joseph Hampel: A. É- 1880. p. XXIX. — Géza Nagy : A. Í5- 1894. p. 315. 24 Joseph Hampel : Egy fejezet hazai ötvösségünk történetéből — Un chapitre de l'histoire de l'orfèvrerie hongroise. A. É- 1887. p. 123. 25 Cf. Hampel : A sodronyzománc Harcias Frigyes kardján — I<e filigrane de l'épée de Frédéric le Belliqueux, A. É. 1894. pp. 324—25. 372

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