Domanovszky Sándor: József nádor iratai I. 1792-1804. (Budapest, 1925)

1803.

On assure en outre, que les deux Impératrices ne sont pas dans la plus étroite intelligence. Une conduite franche, ouverte et également amicale envers tous les individus de la famille impériale évitera à Son Altesse Royale l'embarras et les inconvénients qu'il y auroit à être impliqué dans ces dissentions domestiques. Parmi les ministres Russes, le grand chancelier Comte de Woronzow et le Prince Czartorisky 1 sont les plus à ménager, pour autant que Son Altesse Royale en trouvera l'occasion sans affectation. Ce dernier jouit particulièrement de la confiance de l'Empereur ; mais malheureusement il ne partage et ne seconde que trop l'apathie de son Maître et son penchant à s'isoler des affaires de l'Europe. Il est Polonois ; comme tel, il ne doit pas aimer les Prussiens et pourroit plutôt leur préférer l'Autriche ; mais cette préférance, si elle existe, ne va pas jusqu'à nous mettre dans le cas d'espérer, qu'il nous sera aussi essentiellement utile qu'il seroit à désirer. Son Altesse Royale trouvera dans une place éminente le Comte de Tolstoi, 2 qui a eu l'honneur de l'accompagner dans son premier voyage. 3 Il est à croire, qu'il se rappellera avec reconnoisance les bontés dont Mgr. l'Archiduc a daigné le combler. Son Altesse Royale pourra aussi souvent qu'Elle en trouvera une. occasion naturelle, assurer ceux qui Lui parleroient d'affaires, des sentiments pacifiques de Sa Majesté, qui certainement n'a rien tant à coeur, que de faire jouir ses peuples le plus longtems pos­sible des bénédictions de la paix ; mais malgré les preuves qu'Elle a données de sa modération, il est cependant un terme à tout, et les ressources de l'Autriche sont telles, que s'il étoit absolument nécessaire, tout ce qu'elle a souffert ne l'empêcheroit pas de rentrer en lice,- quand même elle seroit abandonnée à ses propres forces. Si on venoit à parler de l'alliance des deux cours impériales Mgr. l'Archiduc pourra dire, que Sa Majesté la désire sincèrement, par ce qu'elle est analogue au véritable intérêt réciproque, et la croit beaucoup plus propre à assurer la durée de la paix, qu'à rallumer le flambeau de la guerre. Il est évident que Bonaparte ne fera jamais les mêmes tentatives, quand il croira les deux cours impériales réunies, que dans l'état d'isolement actuel, où se trou­vent toutes les puissances de l'Europe. Rien sans doute n'est plus avantageux à la France, que ce défaut de réunion, et c'est à lui qu'il faut attribuer principalement tout ce qu'elle entreprend en tems de paix, plus allarmant peut-être que ce qu'elle a fait en tems de guerre. Loin que l'alliance de l'Autriche et de la Russie puisse occasionner des contrealliances en Europe, c'est le système le plus fait pour contenir la Prusse et pour l'empêcher de se jetter dans les bras de la France. L'Angleterre y trouve son intérêt au point 1 Czartoryski Ádám herceg (1770—1861). 2 Tolsztoj Alexandrovics Péter gróf (1761—1844). 3 V. ö. I. 88. sz.

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