Hajnal István: A Kossuth-emigráció Törökországban, I. kötet (Budapest, 1927)
IRATOK
plus qu'une question géographique, une question de fronti ére. Je croyais en effet, que du moment oü les Magyares auraient fait a leur population serbe la concession d'un territoire, oü ils pussent se constituer en Etat indépendant et féderé, les Serbes éparpillés sur le resté du territoire hongrois devraient, en toute justice, y accepter la Suprematie politique magyaré, nécessaire ä l'unité de ce qui resterait ainsi de la Hongrie, toujours aux conditions énumérées plus haut touchant les droits égaux de tous les habitans du pays, quelque soit leur origine et leur langue. En faisant cette profession de foi sur la politique future de la Hongrie, M r Kossuth rendait hommage ä deux nécessités. — D'une part il reconnaissait, qu'il n'y avait pas d'avenir pour la Hongrie tant que les Slaves lui demeuraient hostiles; il fallait done, si on Tavait négligé pendant la derniére lutte, leur offrir, du moins dans l'avenir, des conditions propres ä les satisfaire et ä les detacher de l'Autriche. — D'autre part, la Pologne était un allié non moins nécessaire. Mais la Pologne, tout en donnant a la Hongrie le plus pur de son sang, — n'avait point vu sans douleur la diéte et le Gouvernement de Hongrie rester sourds a ses sollicitations pressantes ä l'effet d'amener par de larges concessions la reconciliation entre les Slaves et les Magyares. II fallait done, ä l'avenir du moins, satisfaire la Pologne sur ce point. Car si eile avait prété son bras ä la Hongrie pour combattre l'ennemi commun, eile était bien rósolue cependant ä ne point rom pre avec les Slaves, avec son passé. Si, pendant l'imminence du danger, elle s'était abstenue, de faire ä la Hongrie aucune condition, elle ne pouvait désormais lui continuer sa Sympathie, qu'en obtenant d'elle pour 1'intérét slave les satisfactions nécessaires. Son devoir lui commande de reprendre sans délai le travail auquel elle s'est appliquée déjá et qui, en préservant les Slaves du Panslavisme moscovite, les familiarise toujours plus avec un autre Panslavisme de liberie, de civilisation, d'indépendance enfin des diverses branches de la race commune, d'indépendance garantie, s'il est possible, par la federation. Sous ces deux rapports également, e'est-a dire pour les Slaves, comme pour la Pologne, M r Kossuth sent profondément le devoir de proclamer la politique nouvelle et equitable qu'il est résolu a suivre. Aprés ce tableau de la politique, qui touche en quelque sorte plutőt aux arrangements intérieurs de la Hongrie, M r Kossuth exprima de nouveau vivement le désir d'unir les efforts et les travaux des trois emigrations. — „Désormais, dit-il, lTtalie, la Pologne et la Hongrie doivent comprendre, que leurs intéréts sont communs, comme leurs ennemis; qu'aucune de ces nations ne peut revivre isolément; que le succés de celle que les circonstances favoriseront la premiere, sera le plus súr garant de l'aífranchissement progressif des deux autres ; que, par conséquant,