Hajnal István: A Kossuth-emigráció Törökországban, I. kötet (Budapest, 1927)
IRATOK
46. Viddin, 1849 november 2. Kossuth Canning angol nagykövethez az emigrációból alkotandó kolónia ügyében. 1 Kossuth irodájának másolata. N. M. Milord ! Votre Excellence connait assez bien le fond de mes sentiments pour étre parfaitement convaincu que mon coeur ressent la plus vive reconnaissance pour le baut et puissant appui que vous avez bien voulu accorder ä nous pauvres réíúgiés. Mais il est aussi de mon devoir d'avertir Votre Excellence qu'encore avant que je puisse recevoir la nouvelle des pas que Vous avez bien voulu enlreprendre en notre faveur, la Porte Ottomane, de son propre gré, savait satisfaire aux intentions magnanimes de son Sultan. On nous traite depuis lors avec toutes les marques d'une vraie et noble bospitalité, qui quelquefois mérne toucbent au splendide. 11 ne me parait pas difficile d'en deviner la yraie raison, c'est toujours par égard a Votre puissant et noble Gouvernement qui n'a jamais manqué á l'appui quand il s'agit de faire respecter les droits d'humanite. Milord, j'ai inurement réflécbi sur la situation actuelle de mes eompatriotes. J'ai trouvé que ce serait surtout la colonisation sur le sol turc qui tout ä la fois put les délivrer de cette fatale inertie a laquelle ils viennent d'etre condamnés et leur faire supporter avec plus de calme le grand malheur qui les a atteint tous. J'ai fait déja, dans ce but les demarches nécessaires auprés du Gouvernement turc, mais j'ai rencontré des difficultés auxquelles, vu les derniers traitemens envers nous, je ne m'attendais guére. C'est ce que l'ambassade de Votre Excellence et Celle de France paraissent y voir une source de nouveaux embaras pour la Turquie. Je ne suis pas en etat de m'en expliquer le vrai motif. Mais j'ai cru que c'était toujours le but de ces deux illustres gouverne ments de contribuer autant que possible ä tout ce qui pent raffermir les forces vitales et agrandir par lä la consistance intérieure de ce pays. Les colons hongrois, formánt une ensemble de communes, conservant avant tout leur caractére national, pourraient, par leur vie laborieuse, par le plus haut degré de leur civilisation, étre d'une influance salutaire sur cette partie bien peu civilisée de l'Orient et donner une nouvel effort ä cette vie pour la plupart vraiment engourdie. Mais ce qui plus vaut encore, c'est ce, qu'en 1 Azonos szöveggel, de az első bekezdést elhagyva, Aupick francia követnek is. U. o.