Scientia et virtus. Un commentaire anonyme de la Consolation de Boece. Introduit et publié par Sándor Durzsa (A MTAK közleményei 5. Budapest, 1978)

23 et donne la connaissance du bien. C'est la même doctrine que confessent les stoïques lorsqu'ils définissent le savoir comme l'essence même de la vertu. Notre auteur a choisi cette idée pour principe initial, tout comme Gondisalvi que nous avons mentionné à plusieurs reprises et qui écrit ce qui suit: "Utilia sunt virtutes et honeste scientie, in quibus duobus consistit tota hominis perfectio; neque enim virtus sola sine scientia, nec scientia sola sine virtute hominem perfectum effi­cit".(53) Ailleurs il exprime la même idée avec d'autres paroles: "Philosophia est rerum humanarum divinarumque cognitio cum studio bene vivendi coniuncta".(54) L'unité du savoir et de la vertu apparaît aussi dans le Didascalicon de Hugues de Saint-Victor. Et ce qui est encore plus intéressant, nous rencontrons l'insis­tance mise sur l'idée de "scientia et virtus" aussi dans une ars grammatica du XII siècle, ce qui indique qu'elle pouvait compter parmi les lieux communs scientifiques de cette époque. (55) Notre auteur s'occupe beaucoup du problème de l'éthique non pas d'une manière cohérente, mais dans des gloses dispersées le long du commentaire. Il ne serait pas un bon scolastique s'il ne donnait pas une définition de la vertu: "Virtutes bone consuetudines viventium" — selon sa formule. Sa conception cen­trée sur la morale se manifeste d'une façon intéressante par la manière dont il interprète les deux lettres grecques que l'on peut lire sur le vêtement de Philo­sophie. Ces deux caractères symbolisent, de toute évidence, practica et theoreti­ca, les deux points de vue principaux de la classification de la science aristotéli­cienne. Selon son interprétation ce symbole est destiné à représenter l'état des "virtutes". Le premier trait du pi grec se penche en avant, ce qui indique que le coeur des faibles penche en avant vers les choses de la terre. Par contre le grand thêta est un cercle qui est infini car la perfection de la vertu est infini dans les hommes parfaits. A l'intérieur de ce caractère, il y a encore un trait qui rompt la perfection du cercle comme celle de la vertu est rompue par le péché, sans lequel, cependant, il n'y a pas de perfection. Il indique sans tarder aussi ce qui caractérise ceux qui sont parfaits: ils contemplent la paix éternelle à laquelle ils aspirent et c'est pourquoi ils souffrent les offenses de la part des "inquiets". La vertu se base sur le savoir, par conséquent on peut l'apprendre. En imitant la perfection, les faibles peuvent s'élever de plus en plus haut sur les degrés des vertus. C'est ainsi qu'il interprête le passage de la Consolation selon lequel il y a des degrés entre les deux lettres mentionnées. Il remarque qu'il est plus facile de glisser en bas sur les degrés des vertus que de les franchir et encore plus rarement peut-on accéder à leur degré supérieur. Au cours de l'analyse du processus de la Consolation, notre commentateur nous fait connaître le rang des vertus. Il nous fait apprendre entre autres que la vertu de ceux moralement imparfaits est la "virtus imitationis", et celle de ceux qui sont parfaits est la "virtus compassionis". La cause principale de l'im­perfection des moralement faibles est le manque de la plus importante des quatre vertus cardinales, la "fortitudo". Il montre d'une manière intéressante, en quel sens les vertus cardinales se présupposent réciproquement. (56) Naturellement, nous pouvons lire, dans notre commentaire, aussi sur les différentes sortes des vertus chrétiennes, comme sur la foi, l'amour, la tempéren-

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