Scientia et virtus. Un commentaire anonyme de la Consolation de Boece. Introduit et publié par Sándor Durzsa (A MTAK közleményei 5. Budapest, 1978)

24 ce et la continence. Il parle aussi de la vertu suprême de la vraie foi: de l'humilité, et il constate que les âmes parfaites doivent plaindre les âmes imparfaites, si elles ont cette vertu. Dans le processus de la consolation qu'il bâtit sur la perfection morale et sur son analyse multilatérale, il attribue naturellement un grand rôle â la connaissance du vrai bien auquel on doit aspirer. Le problème du bien et du mal est le sujet tout indiqué de tout ouvrage d'éthique. Selon notre commentateur le mal est donné à l'homme "ad exercitium rationis". La tâche du consolateur est de montrer que les biens perdus dans le malheur ont un caractère transitoire, que les hommes ne les reçoivent qu'en guise de viatique. Le bien et le mal viennent égale­ment de Dieu, mais ne sont que des viatiques de l'existence terrestre. Ceux qui en usent convenablement, méritent le véritable bien, la félicité éternelle. Sous plu­sieurs aspects, il se trouve en face du problème du mal, qui est d'ailleurs posé originairement par l'auteur de la Consolation: si Dieu est la bonté suprême, d'où vient le mal? Il ne tarde pas à donner l'explication pertinente. Avant tout, il fait une distinction entre la "iustitia humana" et la "iustitia divina". La "iustitia humana" est violée aussi par celui qui connaît le péché et n'empêche pas sa consommation. La justice divine, par contre, n'empêche pas de commettre le péché, ou le mal en général, car elle donne la possibilité à l'homme aussi à la consommation du péché. Il est donc une erreur de croire que le mal et le malheur sont des hasards et seules les choses avantageuses proviennent de Dieu. En dernière analyse, c'est un mystère. C'est par cette réponse qu'il clot son com­mentaire sur ce problème. Notre commentateur nous informe aussi de nombreux observations et re­marques psychologiques dans le processus de la consolation. Il constate entre autres que sur le visage on peut reconnaître les sentiments naturels qui reflètent les particularités passagères et les passions. La raison est capable de corriger les sentiments naturels. Nous remarquons, entre parenthèses, que l'expression "affectiones naturales" provient de Sénèque.(57) Enfin, il condamne les senti­ments naturels car, avec l'aide de la muse de la poésie, ils incitent à la louange de la bonne fortune et à blâmer le mal. Cette idée nous conduit à la position d'esprit qui, sur la base de l'éthique, à révoqué en doute la légitimité et la raison d'être de la poésie qui est propre à se tromper et à induire les âmes en erreur. 8. Résumons, pour finir, les résultats que nous avons obtenus au cours de notre enquête. Comme notre manuscrit ne nous fournit que très peu de données for­melles sur les circonstances de sa composition, nous avons essayé de définir de plus près l'origine du commentaire en appliquant la méthode de l'analyse du con­tenu. C^uant à sa graphie, le manuscrit fut copié à la fin du XII siècle ou au début du XIII , comme nous l'avons déjà indiqué. Donc l'oeuvre elle-même a dû être composée à la même époque ou à une époque antérieure. Après avoir passé en revue la littérature très étendue des commentaires sur la Consolation, nous avons reconnu que notre texte ne se rattache ni aux idées des commentaires carolingiennes ni à celles des commentaires du XI siècle. Il montre des contacts, quant au contenu, avec ceux du XII siècle et avec les biographies et prologues qui les accompagnent. Toutefois ses rapports ne sont pas étroits avec aucun des commentaires du XII siècle; ce n'est que quelques idées et expressions

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