Scientia et virtus. Un commentaire anonyme de la Consolation de Boece. Introduit et publié par Sándor Durzsa (A MTAK közleményei 5. Budapest, 1978)

8 allégorique et dramatique de la Consolation. Dans ses explications, dont le matériel est très riche, il suit soigneusement la succession des idées de Boèce, et applique surtout la méthode des gloses linguistiques. Il s'efforce aussi d'établir un texte exact de la Consolation, et amende le texte de base qu'il a à sa disposition lorsqu'il le trouve nécessaire. Il connaît de nombreux auteurs antiques et chrétiens qu' il cite en les nommant ou dont il mentionne seulement les oeuvres sans les nommer. En interprétant le chant 9 du livre III, il est amené à des constatations dont on peut conclure qu' il est imbu par les idées platoniciennes en vogue au XII siècle: "Sciendum, quod quicumque de con­stitutione mundi digne tractant, tam catholici quam ethnici, duos mundos esse asserunt: unum archetypum, alterum sensibilem." (12) A propos des commentaires du XII siècle, nous pouvons constater en résumé que, selon leurs auteurs, le fait que Boèce était chrétien ne peut aucunement mis en doute. Le grand essor des commentaires sur la Consolation est en rapport avec la vogue du platonisme; Boèce était un auteur préféré de ce courant. Certes, il y avait, pendant ce siècle aussi, des commentateurs qui pouvaient distinguer, dans son enseignement, ce qui est conciliable avec le christianisme, de ce qui en est étranger. (13) A partir de la deuxième moitié du XII siècle jusqu'à la fin du XIII , la littérature ne connaît pas de nouveaux commentaires. Dans un manuscrit de Vienne, on a bien découvert un commentaire de langue française qui remonte à la première moitié du XIII e siècle, mais il est la traduction d'une compilation de langue latine plus ancienne.(14) Le commentaire sur la Consolation publié comme oeuvre de Thomas d' Aquin, est une attribution erronée. Dans le déclin des commentaires, nous devons voir un signe du recul du crédit des éléments platoniciens de la Consolation en face de 1'aristotélisme. Il faut, toutefois, re­marquer que l'autorité et la vogue de la Consolation elle-même restaient inchangées pendant tout le XIII e siècle. Le commentaire de Budapest. 1. Comme nous avons déjà mentionné plus haut, nous ne connaissons le texte complet que d'une seule oeuvre de la riche littérature de commentaires sur la Consolation; pour le reste, nous n'avons à notre disposition que des détails ou des compte-rendus récapitulatifs, ou encore de description des manuscrits des divers commentaires présentée dans une sorte de catalogue par Courcelle. L'analyse de ces sources nous permet de constater que le texte de Budapest n'est identique à aucun des commentaires connus jusqu'ici. Alors que les commentaires plus anciens présentent de nombreux emprunts et concordances textuelles avec d'autres, nous ne pouvons pas constater une utilisation de cette sorte des sources par l'auteur de notre texte. Nous trouvons bien certaines ressemblances terminologiques et même de fond entre notre texte et celui de Pseudo-Jean publié par Silk, mais ces quelques éléments n'indiquent que le fait qu'ils furent composés tous deux à une même époque plutôt que l'utilisation de sources communes et encore moins un emprunt direct. Ainsi par exemple,

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