Romer Floris: Compte-rendu (Budapest, 1878)
1 - IV. LES CAMPS BARBARES FORTIFIÉS. (Pogány-várak.)
8 2 Les camps barbares fortifiés. On ne peut mettre en doute que ces fortifications irrégulières, sur les cimes des montagnes ou au milieu des marais, n'aient appartenu autrefois aux indigènes ; cela ressort clairement, d'abord, de leur situation dérobée à la vue par les forêts ou par les roseaux des marécages ; ensuite de la manière dont les parties supposées faibles étaient entourées de trois à cinq lignes de ceinture ; et enfin, de cette circonstance qu'ils n'occupaient jamais les embouchures des fleuves ou des rivières, comme les castellums romains qui étaient bâtis en carrés presque toujours réguliers et flanqués de tours défendues par les ballistes et les catapultes. Cette différence devient encore plus évidente si nous examinons la ligne des fortifications de la rive droite du Danube, ou les Romains ont laissé intacts les camps fortifiés des barbares, après s'en être emparés, se contentant d'exercer sur eux une certaine surveillance au moyen des camps réguliers qu'ils ont construits à peu de distance de là. Mais on n'a pas toujours su tenir compte de cette différence pourtant si marquée, et cette ignorance a été la source de bien des erreurs, principalement dans les contrées ou les deux espèces de remparts se sont trouvées confondues. Jusqu'à présent, deux archéologues seulement s'étaient occupés de cette question ; l'un est M. le baron Biaise d'Orbàn qui a publié ses observations sur quelques remparts barbares dans son célèbre ouvrage Székelyföld leírása; l'autre, M. Béla Majláth, explorateur zélé du comitat de Liptó, qui y a découvert 21 remparts, les a décrits et les a désignés sur sa carte archéologique. Mais ce n'est pas seulement dans ces contrées qu'on trouve des camps païens; on en a reconnu jusqu'à ce jour une centaine, plus grands et plus intéressants, dispersés dans tout le royaume, et qui peuvent nous donner une