Arrabona - Múzeumi közlemények 5. (Győr, 1963)

Christian-J. Guyonvarc’h: Arrabona, Arabo-, Aravisci. Notes sur un toponyme celtique de Hongrie

On ne séparera pas des Aravisci le nom des Aravi d'Espagne, attesté par des inscriptions d'époque romaine, CIL I I 429 en 118 après J. C: civitas Aravorum à Deveza près de Marialva; 502 à Merida; 76Q, 12 à Alcantara; 1017 à iBadajoz; VI 3422 à Rome (Holder I, 180). On n'en séparera pas davantage le nom des Aravaci, toujours en Espagne Tarraeonaise, sur lesquels nous sommes mieux renseignés, et qui étaient établis, d'après Holder III, 656 „rechts und links im Gebiet des oberen Duero und des oberen Tajo, jetzt in Alt- und Neukastilien, prov. Seria", Polybe XXXV, 2, 4: Παρά τών Άρανακών, 9: Τάς Άρανακών Αοικίας, Ιο: Οι θ' Άραυάκαι, ά, 3: Τοις μεν Άραυάκαις, 4: Τους δε Άραυάκας. 9:Άραυάκας; Strabon III, 4, 13: Αυτών τε των κελτιβήρων εις τέτταρα μέρη διηρημένον οι κράτιστοι μάλιστα προς εω εισι και προς νότον οι Άρουάκοι, συνάπτοντες Καρπητανοις και ταϊς τοΰ Τάγον πηγαϊς. Πόλις δ' αυτών ονομαστότατη Νομαντία. Diodore de Sicile XXXI, 42: Ol μεν Άρουακοί, νομίσαντες πολύ κρείττους είναι τών 'Ιβήρων; Pline, nat. hist. Ill, 19: Vaccaei, Vettones els Celtiberi Arevaci; 27: Arevacis nomen dedit fluvius Areva; IV, 112: Per Arevacos Vaccaeosque; Ptolémée II, 6. 55: Άιαιουάκες; 56: Τών Άραιουακων Saint Jérôme, contra Vigilantium: De Vectonibus, Arrebacis Celtiberisque descendens (Holder I, 179—180). A cela s'ajoutent une vingtaine d'inscriptions des 1er et Ile siècles de notre ère où il est question d'une Ala Aravacorum originaire d'Espagne et dont, hasard où coïncidence, la majeure partie, répertoriée au CIL III, se trouve en Norique et Pannonié (Holder I, 180 et III, 658). La nationalité celtibère des Aravaci n'est pas douteuse. Le suffixe -aco est l'un des plus courants qui soient dans toute l'étendue de l'ancien domaine des Celtes continentaux et il serait fastidieux d'en citer tous les exemples répertoriés (cf. la liste imposante de Holder I, 21—31 et, pour le sens, d' Arbois de Jubainville, Etudes Grammaticales sur les langues celtiques, p. 15—17). En Espagne comme ailleurs ce suffixe est attribuable aux Celtes (Ulrich Schmoll, die Sprache der vorkeitischen Indogermanen Hispaniens und das Keltiberische, p. 52). D'un autre côté les sources gréco-romaines montrent que le radical à considérer est Arav-. l'hésitation la plus notable est celle de Pline avec Arevaci, mais entre Aravaci et Arevaci la différence demeure insignifiante. Une première conclusion sera donc qu'il existe une série de noms ethniques: Aravisci, Aravi, Aravici formés sur le même thème *arav-. Estr-ce le même que celui que nous avons dans Arrabonai? A priori l'alternance b/v ne serait pas un obstacle au rapprochement et la forme transmise par l'Anonyme de Rávenne, Aravona } n'est pas une déformation, mais le reflet de la prononciation courante à basse époque. Le b est rare en indo­européen et la labiale, là ou elle existe, a suivi en celtique le sort de toutes les moyennes: b (provenant de b ou de bh indo-européen) s'est affaibli en b, transcrit bh en moyen-irlandais, u ou ν en moyen-gallois, / en gallois moderne, ν en breton. En position initiale quelques b ont subsisté (gall. úusd, bret. bistl, corn, bystel „bile"; irl. benn „corne, pointe", etc), mais encore faudrait-il ajouter que beaucoup de b bretons viennent de ν français dans les mots d'emprunt et qu'en position inter­vocalique on n'en relève aucun: v. bret. Abona, thème d'hydronymes, gall, afon, v. corn, auon, bret. aven; v. irl. gabim „je prends", irl. mod. gabhaim. Aucun b n'est demeuré non plus en finale: gaul. Atrebates, v. irl. treb, 'm. irl. fy-ebh, gall, tref „ville", bret. trev; v. irl. toib „,côté", irl. mod. taobh, etc. (cf. Pedersen, op. cit. I, p. 115—116). En gaulois ,il est facile de citer l'ancien nom de Worms, Ptolémée II, 9, 9: Βορβήτομαγος; I in. d'Ant. 355, 3: Borbitomago où Borbona, aujourd'hui Bourbonne­les-Bains, à côté du théonyme Borvo 3 surnom -, d'Apollon multiplement attesté par l'épigraphie gallo-romaine (Holder I, 489 et Ogam XI, p. 164). On peut encore pro­duire l'exemple classique des Cévennes, B. G. VII, 8, 2; Etsi mons Cevenna, qui Arvernos a>b Helviis discludit t à côté de Pomponius Mela II, 5, 74: Gallia Lemanno lacu et Cebennicis montibus in duo latéra divisa. L'hésitation entre b et v est ancienne et nous pouvons tout aussi légitimement admettre une restitution en *aravo>-. Malheureusement, cette restitution n'aboutit à rien: il est impossible de penser au nom des Aneani cités par Ammien Marcellin XXVIII, 3, 8 en l'an 369 de notre ère: Areanos genus hommwm a veteribus institutum, super quibus aliqua in actibus Constantis reCtulimus, paulatim prolapsos in vitia a stationibus suis removit .... Id enim Ulis erat officium <. ut> ultro citroque Lper longa spatia] discurrentes, vici­93

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