A Herman Ottó Múzeum Évkönyve 46. (2007)

ELŐADÁSOK A VALLONOK TÖRTENETÉHEZ - Klára Korompay: Onomastique littéraire: le Roman deTristan et la Hongrie médiévale

ONOMASTIQUE LITTÉRAIRE: LE ROMAN DETRISTAN ET LA HONGRIE MÉDIÉVALE KLÁRA KOROMPAY Dans le vaste domaine de la circulation des hommes et des idées, les questions linguistiques et littéraires tiennent une place toute particulière. Les échanges multiples, si caractéristiques du Moyen Âge, font de la Hongrie le théâtre de nombreuses rencontres. Si l'on considère que, pour cette période, la langue de l'écriture est essentiellement le latin et que les rares textes hongrois, traduits du latin, sont rédigés pour transmettre l'enseignement de l'Eglise, il est pour le moins surprenant de voir entrer en scène des noms qui témoignent d'un goût moderne, d'un accueil fait à des histoires chevaleresques ou à des histoires d'amour. Voyant apparaître, dans les chartes latines du 13 e siècle par exemple, des personnes appelés Roland et Olivier, Tristan et Yseut, Hector et Achille, Alexandre et Philippe, le lecteur est confronté à une situation paradoxale: d'un côté, il n'y a aucun texte, pas même un fragment de texte composé en hongrois et consacré à ces personnages célèbres ; de l'autre, la mode onomastique consistant à donner ces noms peut être interprétée sinon comme une preuve, du moins comme un indice en faveur de l'hypothèse que des œuvres littéraires comme la Chanson de Roland, le Roman de Tristan, le Roman de Troie et le Roman d'Alexandre ont pu avoir un certain écho dans la Hongrie médiévale. (Pour les deux derniers textes, voir Hadrovics 1955, 1960, pour l'onomastique de la Chanson de Roland, voir Korompay 1978, 1981, pour la question des preuves et des indices, voir Rosellini 1958, pp. 265-266.) Quelle voie suivre pour tenter d'y voir un peu plus clair ? Une double démarche s'impose pour le chercheur: suivre de près la genèse de la tradition littéraire (apparition des versions principales, leur diffusion en Europe), suivre de près la mode onomastique en Hongrie, l'enjeu étant de construire des ponts entre les deux domaines. Vu les lacunes de part et d'autre, la construction ne peut être que fragile. Pour l'étayer, la prise en compte du contexte historique, linguistique et culturel sera indispensable. Les origines de la légende Les origines, toujours plurielles, remontent à diverses traditions. Notons, parmi celles­ci, l'importance du monde celte. Tristan lui-même est un héros d'origine picte, issu d'un peuple du Nord de l'Ecosse. Le nom apparaît dès le 7 e siècle sous forme de Drust, donnant par la suite, dans la tradition galloise, Drystan ou Trystan. Dans les triades galloises (courtes listes de trois événements), Tristan est cité comme l'un des héros les plus illustres, amant d'Essylt, épouse infidèle de March. Un couple littéraire portant les deux noms existe donc dans la tradition orale bien avant la constitution du récit médiéval. Ce dernier doit beaucoup à un autre couple célèbre: la tradition irlandaise connaît, depuis le 10 e siècle au moins, une histoire d'amour, celle de Diarmaid et de Grainne, qui donne 564

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