A Herman Ottó Múzeum Évkönyve 46. (2007)

ELŐADÁSOK A VALLONOK TÖRTENETÉHEZ - Klára Korompay: Onomastique littéraire: le Roman deTristan et la Hongrie médiévale

une image essentiellement tragique de la passion amoureuse. Ce sont les conteurs gallois qui ont façonné l'histoire du couple Tristan et Yseut sur le modèle du récit irlandais. Au-delà des origines celtes (où des éléments pietés, gallois, cornouaillais et bretons sont également à prendre en compte), notons l'apport possible de l'Orient: Pierre Gallais (1974) a consacré un livre entier au modèle persan de Tristan et Yseut. (Sur les questions des origines, voir Baumgarner 1987a, pp. 17-19, 1987b, p. 2497, Demaules 1995, pp. 1692-1694.) Avant les textes conservés Dans la transmission de la légende de Tristan en France, les conteurs gallois et bretons doivent avoir joué un rôle essentiel. Au cours de la deuxième moitié du 12 e siècle, le contexte culturel est extrêmement favorable aux échanges, depuis l'entrée en scène, en 1152, du couple Henri II Plantagenêt et Alienor d'Aquitaine. Le rôle d'Aliénor, ainsi que celui de ses deux filles, Marie de Champagne et Mathilde, est de première importance dans le domaine littéraire, comme l'a souligné en force Madame Rita Lejeune (1954, 1958), professeur à l'Université de Liège. La cour anglaise, de même que les domaines d'Aliénor dans l'Ouest de la France (Normandie, Anjou, Poitou) offrent autant de terrains favorables pour la diffusion de la légende. Un conteur gallois, Bréri (Bleheri, Bledhericus) joue toutefois un rôle singulier avant même cette période. C'est un personnage qui fait autorité aux yeux des auteurs du 12 e siècle pour sa connaissance de la "matière de Bretagne". (Thomas, dans son Roman de Tristan, se réfère lui-même à "P histoire selon Bréri".) Or, Bréri a "conté" à la cour de Poitiers, peut-être du temps de Guillaume IX le Troubadour, mort en 1127 (cf. Gallais 1967, pp. 53-55). Ce fait apporte un éclairage particulier à plusieurs phénomènes: d'abord, aux allusions des troubadours, avant le milieu du 12 e siècle, à l'amour de Tristan, ensuite au fait que le Midi a accueilli les noms arthuriens bien avant le Nord de la France (Gallais, ibid., pp. 55-59). Ces derniers connaissent en effet une véritable vogue dans l'onomastique du 12 e siècle. Un tableau chronologique établi par Pierre Gallais (ibid., pp. 61-70) permet d'identifier les toutes premières personnes ayant porté les noms de Tristan et Yseut. Tristan apparaît d'abord en Terre Sainte (1113-1154: u Tristagnus de Dumo"), ensuite, en Italie (Aversa, 1126: "Gualterius, filius quandam Tristainf) puis en France (Deux-Sèvres, 1130/50?: "Petrus Tristanf). Le nom d'Yseut est attesté à partir de 1174 (Deux-Sèvres); Isodis. Une charte de 1188 témoigne d'un cas des plus étranges: Tristannus et haut figurent tous deux parmi les huit enfants de Petrus Bisellus (Loir-et-Cher), il s'agit donc d'un binôme porté par un frère et une sœur (voir Lejeune 1971). Cette question méritera d'être approfondie plus tard. La composition des premières versions conservées de Tristan et Yseut remonte aux alentours de 1170. À la même période apparaissent diverses allusions à d'autres textes écrits, textes perdus mais dont la trace est à souligner. Marie de France, dont le lai du Chèvrefeuille est lui-même consacré à l'histoire des amants, précise: "Plus d'un me l'a raconté et moi-même, je l'ai trouvé écrit dans un livre sur Tristan et la reine" (Demaules 1995, p. 213). Or, ses lais furent écrits probablement vers 1165 (ibid., p. 1287). Un auteur appelé La Chievre est cité dans deux sources dignes de foi à propos de son roman sur Tristan et Yseut (voir Delbouille 1962, p. 433). Dans le prologue de Cligès, rédigé vers 565

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