A Herman Ottó Múzeum Évkönyve 46. (2007)

ELŐADÁSOK A VALLONOK TÖRTENETÉHEZ - Imre Szabics: Influences wallonnes et lotharingiennes sur les toponymes et le lexique hongrois

les particularités phonétiques et sémantiques, caractéristiques de l'ancien wallon et fort différentes des autres dialectes de la langue d'oïl. Il existe onze termes dans le lexique hongrois (furmint, házsártos, kilincs, lakat, таге, must, mustár, paraj, póré, szekrény, zománc) dont l'origine wallonne ou lotharingienne peut être justifiée d'une façon satisfaisante par des critères phonétiques, sémantiques et socioculturels. Dans une étude fort judicieuse, 11 Klára Korompay a démontré les diffficultés phonétiques et graphiques de la provenance wallonne supposée du mot hong. dézsma, qui tout récemment a été qualifié d'origine italienne par les linguistes hongrois. La difficulté de l'origine wallonne du mot en question provient principalement du fait que les formes qui pourraient en constituer l'étymon (desme, desmes) et qui pourraient être correctes du point de vue de l'évolution phonétique du wallon sont bien postérieures à des formes remontant à la période de l'immigration wallonne en Hongrie mais ne contenant pas à's devant nasale (deme, demme). furmint < anc. wal. formint, *fourmint. Le mot désigne en hongrois un vin demi­doux blanc d'origine de Tokaj où les viticulteurs wallons ont acclimaté, après s'être établis en Hongrie, le cépage du même nom. Le mot conservé par le hongrois présente bien les caractéristiques phonétiques de l'ancien wallon : la fermeture de о accentué en [u] ; la présence de / dans la syllabe nasale au lieu de é fermé de l'équivalent francien forment, froment. Le maintien du t final prouve que les viticulteurs wallons avaient dû arriver dans la région de Tokaj avant la fin du XII e siècle. Le mot wallon formint est en définitive la forme dialectale de l'anc. fr. commun froment 'blé, céréales' (< lat. frumentum) ayant subi la métaphonie7>o- > for-. En ancien et moyen français il existait aussi le mot fromentel désignant un excellent cépage de Champagne et le vin fait de ce raisin 12 ; e cépage en question s'appelait de ce nom parce qu'il était fané, avant le pressurage, sur de la paille de blé pour en augmenter le contenu de sucre.' 3 La provenance wallonne du mot hong. furmint peut s'expliquer aussi par le fait qu'au Moyen Âge la viticulture était fort répandue dans la vallée de la Meuse et que le mot était employé par des viticulteurs wallons qui auraient pu en arriver en Hongrie, et qui appelaient eux aussi l'une de leurs communes, comme les habitants d'origine wallonne d'Eger, Tállya (Tailles, voir supra). Bien que le mot furmint ait fait son apparition relativement tard, au XVIII e siècle, il n'en reste pas moins vrai qu'une preuve indirecte de son existence au Moyen Âge a été trouvée en 1853 : „Budai Ézsaiás említi, hogy 1351­ik évben ültettetett be a tokai hegy formintta/,, (Szikszói Enyhlapok, 5) 14 házsárt, házsártos - L'anc. hong. házsárt 'dé, jeu de dés', attesté dès 1410 (Schi. Szj. : hasart) ] \ qui est en rapport étymologique avec le mot hazárd, provenu de l'anc. fr. hasard (< ar. az-zahr 'jeu de dés'), n'a survécu en hongrois qu'en tant que dérivé adjectival : házsártos 'querelleur, querelleuse'. Ce dernier se rencontre dès 1389 au sens de 'joueur de dés, querelleur' : „Paulus dictus Hasartus" (Nytud. Ert., 68 : 95.) 16 Le 11 KOROMPAY, K., « A középkori vallon-magyar kapcsolatok kérdéséhez. A dézsma nyomában », in BALOGH, L- ÖRDÖG, F. (réd.), Névtudomány és művelődéstörténet, Zalaegerszeg, 1989, pp. 245-249. 12 WARTBURG, W. von, FEW, 3, p. 828. 13 GOMBOCZ, Z — MEL1CH, J., Magyar Etymologiai Szótár. Lexicon critico-etymologicum linguae hungaricae, XIII, Budapest, 1938, p. 577 ; voir encore BÁRCZI, G., « A magyar nyelv francia jövevényszavai » in op. cit., pp. 168, 173. 14 Cité par MNYTESZ, I, éd. cit., p. 991. 15 BÁRCZI, G., « A magyar nyelv francia jövevényszavai » in op. cit., p. 179. 16 MNYTESZ, II, éd. cit., p. 78. 537

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