A Herman Ottó Múzeum Évkönyve 46. (2007)

ELŐADÁSOK A VALLONOK TÖRTENETÉHEZ - Imre Szabics: Influences wallonnes et lotharingiennes sur les toponymes et le lexique hongrois

sens actuel 'querelleur, querelleuse' de l'adjectif házsártos s'explique par le fait que les joueurs de dés se querellaient souvent pendant le jeu. Le MNYTESZ n'a pas su décider si le mot házsárt était un emprunt du moyen haut ail. haschart, proposé par S. Eckhardt, 17 ou de l'anc. fr. hasart.™ G. Bárczi n'accepte pas le mot allemand, très rare d'ailleurs, comme source unique du hong. házsárt, et, pour des raisons phonétiques, il opte pour une provenance wallonne ou lotharingienne (*hazart). ]9 Comme le z intervocalique de l'anc. fr. hasart aurait pu difficilement changer en [z] en hongrois, la conjecture de Bárczi semble être bien plausible d'autant plus que parmi les immigrants wallons et lotharingiens il y avait nombre d'écuyers et de soldats qui aimaient probablement jouer aux dés. En fin de compte, vu son phonétisme, même le moyen haut ail. haschart devrait remonter à la forme wal. ou loth. *hazart. 11 est à remarquer que les parlers franco-wallons ont conservé le h aspiré germanique 20 , ainsi ce phonème a dû persister dans le mot d'emprunt hongrois. kilincs < anc. wal. clinche. Le mot hongrois est attesté dès le début du XV e siècle sous la forme de kelinch ('pessulum' , Schl.Szj. 1080) et au sens de 'poignée, loquet, cadenas'. Le MNYTESZ considère le mot kilincs comme un emprunt d'origine douteuse mais finit par le faire remonter à l'anc. fr. du Nord-Est clinche, variante dialectale du français litt, clenche 'poignée, loquet'. 21 L'anc. fr. clinche, clenche provient du francique *klinka qui fut probablement une onomatopée et qui est à l'origine de l'ail. Klinke. Pour des raisons phonétiques, à cause du maintien du i dans la syllabe nasale et de Paffriquée ts, on peut être certain que le mot hong. kilincs est de provenance wallonne, emprunté au parler des colons wallons avant le milieu du XIII e siècle. Le mot hong. n'a pas dû provenir d'un des dialectes centraux de la langue d'oïl, par exemple du francien clenche, car dans ceux-ci dès le XII e siècle la syllabe nasale en avait la valeur de ä et le ts avait passé à s. Selon Г Atlas linguistique de la Wallonie, une forme dénasalisée clitche se rencontre partout en Wallonie de l'Est alternant avec les formes dike et clinke dans les parlers de la Wallonie de l'Ouest. 22 Ces formes qui gardent bien le phonétisme de l'anc. wal. clinche constituent un témoignage précieux en faveur de l'origine wallonne du mot hong. kilincs malgré ses variantes kelléncs, kölléncs, këlincs, kalincs stb., formées par une voie phonétique intérieure. La forme kilincs a dû se produire par l'introduction d'un / dans le groupe consonantique initial (le hongrois n'aime pas les groupes consonantiques en position initiale), voyelle due à l'effet régressif de la voyelle i de la dernière syllabe. lakat < anc. wal. loquet. Le mot est attesté au début du XV e siècle sous forme de lakath („sera : lakath,, Schl. Szj. 1073) ayant le sens de 'cadenat, serrure'. 23 Le mot wallon dont la forme phonétique est identique à l'anc. fr. loquet avait un sens différent de son homophone français : tandis que celui-ci signifiait, la plupart du temps, 'poignée, serrure à poignée' et qu'il est en définitive l'emprunt de l'anglo-saxon loc (cf. ang. lock 'serrure, 17 Magyar Nyelv, 25, p. 294. 18 MNYTESZ, II, p. 78. 19 BÁRCZI, G., « Ó-francia jövevényszavaink problémái » [Problèmes des mots hongrois empruntés à l'ancien français], Magyar Nyelv, 26 (1930), 1-2, p. 111. 20 REMACLE, L., Le problème de l'ancien wallon, Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l'Université de Liège, CIX, 1948, p. 72. 21 MNYTESZ, II, éd. cit., p. 489. 22 HAUST, J.-LECHANTEUR, J. (réd.), Atlas linguistique de la Wallonie, tome 4, Liège, 1976, pp. 77-78. 23 MNYTESZ, II, éd. cit., p. 709. 538

Next

/
Oldalképek
Tartalom